S'il vous plaît, faites que je sois seul. Cette option me semblait bien suréaliste, je savais à quel point les universités étaient bondés, et surtout que le nombre de demande de chambre augmentaient exponentiellement à chaque année. J'étais nouveau ici, la persepective d'être seul ici ne m'effrayait en rien... c'est plutôt le contraire qui me donnait des frayeurs. Et si je me retrouvait dans un chambre avec quelqu'un que je ne pourrais absolument pas tolérer... à défaut d'être seul, je priais pour être avec une fille. Je n'ai jamais vraiment apprécier la gente masculine, moi et tout les autres hommes de cette planète sommes en comflit, ils sont ma compétition sur tous les niveaux, je ne supporte pas leur compagnie. J'avais en main un seul sac, tout mes effets personnels y étaient entré, je ne vis pas matériellement, le nécessaire, l'essentiel me survis. Je ne fais pas dans la dentel, j'espère que celle ou celui avec qui je vivrai ne sera pas trop à mon antipode...

J'étais vêtu d'un simple chemise bleu tirant sur le noir et d'un jean. Mes cheveux étaient en bataille comme la plupart du temps. Mes garde-robe entière se résumait à des articles similaires, t-shirt, jeans, chemise... c'est tout je crois. On passant par le bureau d'aide on m'indiqua que j'étais dans le dortoir C, bien que je n'avais aucun sens de l'orientation et bien sûr aucune intention de demander de l'aide à un passant je m'aventuré dans les couloirs profonds et sombres de l'école. Il me fallut bien quelques minutes pour me rendre jusqu'aux résidences, mais j'y était tout de même. Je m'arrêtai sur le pan de la porte qui m'avais été assigné, je soupirai puis pris le temps de faire une seconde prière. S'il vous plaît faites que je sois seul. Je cognai... ça serait l'ultime épreuve, si on me répondait alors j'étais seul, si on m'ouvrait alors c'était la fin de tout. J'attendis 2, puis 3 secondes... j'avais les nerfs à vif. Je ne pouvais plus attendre, j'ouvrai la porte dans un coup de vent puis me glissai à l'intérieur. L'horreur sous mes yeux, non seulement il y avait un lit d'utiliser, mais il y en avait deux... nous serions trois... moi au centre des trois lits car visiblement c'était la place qu'on m'avait laissé. Je laissai tombé le sac que j'avais sur l'épaule sur le sol puis je m'aventurai encore plus dans la chambre... je n'avais encore croisé le chemin de personne, mais je me doutais bien que quelqu'un était encore ici, car la chambre de bain était fermé et qu'un léger faiseau de lumière s'échappait de l'embrassure. Je m'assis sur le lit vide, puis je criai à la porte;

-Il y a quelqu'un?

Mes yeux se posèrent sur elle avec une indifférence surprenante. À peine choqué de la raison dont elle se présentait à moi. Son prénom ? Aucune idée, je l’avais déjà oublié. Je la fixais sans rien dire, puis je fis un bond vers l’avant, me retrouvant sur mes pieds. Je détournai les yeux vers les trois lits côtes à côtes et j’osai enfin ouvrir la bouche;

-Je suppose que c’est le mien ?

Dis-je en pointant le lit du milieu. Je la regardai à nouveau, puis quelques secondes plus tard je quittais déjà la chambre, m’enfuyant presque à toute jambe. J’allais revenir, il ne fallait pas se m’éprendre, je n’étais pas du genre à tourner le dos aux difficultés que la vie amène. J’allais simplement chercher une chose que j’avais laissée dans le coffre de mon auto. Cette fille allait probablement apprendre assez rapidement que je ne suis pas le genre de personne qui ressent le besoin d’informer les autres des places ou je vais. Ce sera exactement comme si je n’existais pas. Maintenant que j’avais fait le chemin une fois, le refaire n’était que trop facile, j’avais une mémoire sélective, les corridors sinueux de l’école n’avaient plus de secrets pour moi. Je marchai jusqu’au tas de ferraille que j’avais le malheur de tenir comme voiture puis en ouvrant le coffre je me saisi de la grosse caisse noir, l’élément sans lequel je ne pouvais vivre. Je refis le chemin en sens envers, rentrant dans la chambre sans prendre la peine de cogner, de plus c’était chez moi ici aussi, alors pourquoi le ferais-je ? Un élan de gentillesse me frappa, chose qui ne m’arrivait pas souvent.

-Qu’est-ce que tu as dit que ton nom était ?

Criai-je dans la chambre sans même m’assurer qu’elle était bien toujours là. Je remarchai jusqu’au lit, mis assis et commençai à ouvrir délicatement la caisse que j’avais sur mes cuisses. Chaque fois j’en avais le souffle coupé, elle était si belle, ma femme. Je glissai mes doigts sur les cordes, puis j’en saisi le manche. Ma guitare était d’une couleur unique, un mélange de rouge et de jaune. Je grattai une corde, question de m’assurer moi-même que je ne l’avais pas endommagé dans le voyage. Je la redéposai dans sa caisse, la refermant doucement.

-Je m’appelle Travis. Nous sommes trois j’en conclut ? Qui est l’autre?

Serena, elle s’appelait Serena, la deuxième fois était toujours la meilleure, maintenant aucune chance que je ne l’oublis, elle me l’avait sur un ton si enchanteur qu’il resterait bien encrée cette fois. Elle me parlait à travers la porte de la toilette. Elle en sortie, toute habillée cette fois. Je ne pu m’empêcher un commentaire;

« Oh je vois que tu t’es habillée, dommage, jamais bien ce que tu portais tout à l’heure. » J’agrémenté le tout d’un joli sourire sarcastique.

En sortant ma guitare je sentis ses yeux se poser sur moi, c’était l’effet que mon instrument faisait à la majorité des filles. Je n’avais jamais joué pour une autre personne, je jouais pour mon plaisir à moi, pourquoi voudrais-je jouer pour une autre ? Je me présentai, enfin. J’aurais bien fini par le faire un jour ou l’autre. Je dois avouer que je ne m’attendais pas à une telle réponse, d’ordinaire les gens finissaient par me détester après un moment, mais jamais au premier regard. Encore une fois, je ressentis le besoin de faire un commentaire;

« Je n’ai aucun doute là-dessus, t’inquiète pas. » Dis-je en faisant référence à Rose.

En résumé, j’étais jumelé dans une chambre avec deux autres filles, une qui franchement ne m’appréciait pas réellement et l’autre qui, par en juger l’allure de son lit, avait quelque problèmes d’hygiène. Génial ! Je fixai Serena un instant, j’ignorais si je devais me justifier encore à elle ou si je voulais l’énerver encore plus. Je me levai, faisant un pas en sa direction, m’arrêtant à quelques centimètres d’elle.

« Écoute, je sais ce que tu penses de moi. Et tu as probablement raison de le penser, mais, je refuse de commencer notre grande aventure en tant que colocataire ainsi. Je crois que ni toi, ni moi ne souhaite vivre dans un environnement hostile. Nous allons cohabiter ensemble qu’on le veuille ou non. J’ignore ce que tu me reproches, et sens-toi libre de m’éclairer sur le sujet quand tu le souhaiteras, mais si tu le veux bien j’aimerais recommencer à zéro. Ça te va ? » Je souris à nouveau. Levant une main en sa direction, je me présentai à nouveau et cette fois-ci comme il faut.

« Tu dois être ma nouvelle coloc’ ! Travis, je m’appelle Travis Warhol, j’emménage aujourd’hui ! J’étudie en musique, et toi ? » Je lui fis un nouveau sourire qui se voulait sincère, mais qui semblait toujours crispé… je ne sourirait pas souvent, ça c’est un fait.

Je sentis ma mâchoire se serrer, je détestais lorsqu’on me faisait se genre de remarque : « au fond de toi tu es quand même une personne sensible ». Je retenais une nouvelle insulte pour ne pas paraître bipolaire, dans le genre content une seconde et enragé de l’autre. Je me contentai de dire;

« Oui tu dois te tromper… » Et elle se trompait ferme, elle allait bientôt le découvrir. Je ne fais jamais rien pour me faire apprécier, on me prend comme je suis ou on laisse. J’avais cet étrange pressentiment qu’elle ne serait peut-être pas le genre de personne qui laisserait tomber facilement.

Elle me serra la main, la lâchant aussi vite qu’elle l’avait prise. La poignée de main était une très bonne façon de connaître une personne. Il y avait celles qui écourtait la chose aussi vite que possible, comme Serena, signe qu’elle était inconfortable en ma présence… reste plus qu’à savoir pour quelle raison. Il y a ceux qui te rendre fièrement la poignée, solidement, nous écrasant presque les jointures, j’adorait ces gens. On ne se trompe jamais sur ce qu’une poignée de main représente.

« Moi je préfèrerais que tu m’appelle « Monsieur Warhol », mais c’est bon fait comme tu veux ! » Je tentais une blague… ce n’était certainement pas mon fort. Je souris en guise d’explication. Elle attisa ma curiosité en mentionnant qu’elle faisait de la musique.

« Ah bon? Tu joues de quel instrument ? De la guitare ? Peut-être que tu pourras me montrer comment jouer un jour… je n’ai jamais appris en fait. Je trimballe cette guitare avec moi partout ou je vais. D’ailleurs. Je me demande pourquoi. » Je savais pertinemment pourquoi je l’amènes partout et tout le temps, elle avait une valeur sentimentale pour moi.

« Mon père me l’a donné quand j’avais 5 ans pour acheter mon silence… » Je me perdais dans mes pensées. Mon père était très important pour moi, c’était la seul personne dans tout ce monde qui avait jamais réussit à toucher mon cœur.

« Bref, j’ignore pourquoi je te dis ça au juste. Désolé. » Je fronçai les sourcils, reculant d’un pas pour me rasseoir sur le lit vide.

« Ça serait une perte de temps, oui. » Dis-je trop bas pour qu’elle ne l’entende. Les gens devraient arrêter de voir ce qu’il y a de mieux en tout le monde, parfois il se pouvait que quelqu’un, moi par exemple, n’en val vraiment pas la peine.

Sa réponse immédiate à ma tentative d’humour me ferma bien vite le clapet. Valais mieux le savoir maintenant que plus tard, elle n’avait aucun sens de l’humour… comme moi. D’accord, peut-être que dans le fond on s’entendrait bien, quoi que j’en doute réellement. Puis, pour je ne sais qu’elle raison, je m’ouvrai le cœur en parlant de ma guitare… qu’est-ce qui m’arrivait ? Je n’avais jamais, dans toute ma vie, parler aussi facilement de ce genre de chose à une personne que je viens à peine de rencontrer, je suppose qu’il y a une première fois à tout.

« J’ignore si elle vaut quelque chose. Je ne sais pas si les cordes sont bien accordées, si le bois est bien collé, je n’y connais rien à rien. Je déteste les cours, je crois fermement que les professeurs ne font que ruiner le talent des jeunes artistes. Tu nais avec, tu ne peux l’acquérir. Je ne suis pas fait pour jouer de la guitare, j’ai fais ma paix avec ça. » Puis elle me demanda pourquoi mon père aurait voulu acheter mon silence. Encore une fois je me maudis d’avoir ouvert trop rapidement ma boucher, j’étais vraiment enfoncé loin avec celle-là.

« Hmmm… Ne le répète pas, mais mon père était un agent secret de la CIA, agent double de la NSA. » J’eus un sourire sarcastique qui montrait clairement que je mentais.

« Nan, sérieusement, laisse tomber. » Ce serait tout ce que je dirais. Point finale. Un silence plana dans la pièce une bonne minute avant que je change complètement de sujet.

« Alors, Serena Liberty Hudson, dit moi, as-tu un copain ? » Subtilité bonjour.

Elle me demanda la permission de toucher ma guitare. Je dois avouer que sur le coup, mon premier réflexe fut de me mettre sur mes gardes et de lui refuser à jamais l’accès au présent de mon père, puis à bien y réfléchir j’hochai la tête positivement, toujours un peu incertain. Je la regardai un long moment, la jugeant apte ou non d’avoir l’honneur de tenir mon plus grand trésor entre ses mains. Étaient-elles dignes de confiance au moins ? Je fis un pas vers ma guitare, la saisissant d’un coup. En ouvrant la caisse, j’hésitai à nouveau. Elle devait me trouver ridicule, mais j’avais mes raisons.

« Je suppose que tu pourrais la prendre, oui. Mais… » Je levai les yeux vers elle, les détachant du bois lustrer de ma guitare rouge. Puis, dès que mes yeux s’encrèrent dans les siens, je me détendis.

« Désolé, c’est juste que tu serais la première personne, mise à part moi, à la prendre. » C’était tout un honneur que je lui faisais et franchement je me demandais encore en moi pourquoi je le lui faisais, à elle. Je sortie ma guitare de sa caisse puis je la lui tendis du bout de mes bras, ayant encore un peu de difficulté à la lui laisser complètement.

Mon père sembla l’intriguer, elle me posa une question à laquelle je répondu d’un mensonge, le premier qui m’était venu à l’esprit. Visiblement et elle me le confirma ensuite, je n’étais pas très bon menteur, je fut tout de même assez surpris qu’elle le reconnaisse à notre première rencontre.

« J’ai l’impression de ne faire que de m’excuser depuis que je t’ai rencontré…. Mais, c’est que mon père n’a pas un passé glorieux, ni moi pour ce que ça vaut d’ailleurs, je crois que c’est mieux pour toi et pour mon image si ce secret ne se sache jamais. Rien de personnel hein, je ne veux pas tâcher le nom des Warhol, c’est tout. » Ce que je venais de lui dire n’était pas entièrement faux, sauf pour la partis de l’honneur… car je n’en avais aucune, jamais eut, j’en aurais jamais. Puis je lui posai la question évidente; avait-elle un petit ami ? Elle se leva et passa devant moi juste avant de s’enfouir à nouveau dans la salle de bain. Je me levai, la suivant… je ne sais pour qu’elle raison, peut-être par curiosité des lieux que je n’avait pas encore visité. Elle n’avait personne, un sourire s’accrocha à mon visage… que m’arrivait-il ? Elle me renvoya la question. Je m’arrêtai dans le cadre de la porte, m’appuyant sur l’embrassure et l’observant toujours aussi intensément.

« Oui, ça fait quoi? Quatre ans que nous sommes ensemble. Oui c’est ça. C’est que le temps passe si vite en amour. » Mensonge effroyable que je m’empressai de corriger aussitôt.

« Non sérieusement. En fait je n’ai jamais eut de copine officielle. » Dis-je avec un soupçon de fierté.

« Alors ou m’amènes-tu aujourd’hui? Car, et oui je te l’annonce officiellement, je serai ton chien de poche pour la journée ! Oh ne te réjouis pas trop, ce n’est rien je t’assure. »

Mes yeux suivaient chacun de ses mouvements, elle manipulait ma guitare avec attention, mais rien n’aurait pu me soulager, tous les muscles de mon corps étaient crispés. Elle en arriva à un verdict, après avoir gratter les cordes une fois elle me dit qu’elle était désaccordée, bien que je ne connaissait pas encore très bien le jargon entourant cet instrument j’hochai la tête;

« Hmm… Tu m’expliqueras ce que c’est qu’une guitare désaccordée plus tard. And it’s a date then! » Dis-je en découvrant que la possibilité d’un rendez-vous avec elle ne me dégoûtait pas complètement, ce qui était totalement nouveau pour moi. Elle me redonna ma guitare et je la rangeai dans sa caisse aussi rapidement qu’humainement possible. Un moment sentimental passa, ce qui me soulagea, puis elle se leva pour s’enfuir vers la salle de bain. Moi, fidèle à ma personne, la suivit au pas, ne lui laissant aucune intimité. Je ne franchis tout de même pas le cadre de la porte, la pièce dans laquelle elle venait d’entrer me semblait bien trop petit pour contenir deux personnes à la fois. Je lui posai une question indiscrète qu’elle me renvoya aussitôt. Pour la première fois elle me montra ce qu’elle pensait réellement de moi, j’haussai les épaules en cherchant à trouver les mots parfaits pour la contredire.

« Ouh, je vois que tu t’es déjà fait une piètre opinion de moi. J’aimerais pouvoir te dire que tu te trompes sur la gente masculine, mais… bon je ne vais que parler pour moi, mais je ne crois pas en l’amour. À ce que j’en ai vu, jamais rien n’en ressort de positif. Je suppose que toi tu as déjà connu le grand amour… » Je passai par-dessus ces autres accusations, n’y voyant aucun intérêt. Je lui proposai d’être son chien de poche pour la journée, à voir son visage je sut automatiquement que cette idée de la répugnait pas non plus, je retins un sourire.

« Oui et bien ne va pas le répéter ou sinon tu verras ce qu’y t’arriveras. Tes dix minutes commencent maintenant ! » Dis-je en retournant m’asseoir sur mon lit. Je m’y allongeai, croisant mes bras sous ma tête et fermant les yeux. Je ne sais pas si elle respecta ses limites de temps que je venais de lui accorder, mais je m’en foutais royalement.

« Qui a parlé d’arrogance? Je peux être humble quand je veux, suffit de demander. » Ses accusations étaient bien vites formulés, à ce que je pouvais voir, elle m’avait déjà classé dans sa tête, elle venait de me mettre dans la catégorie des gars peu digne de confiance et rien que je ne pourrai dire ou faire ne la fera changer d’avis. C’était bien dommage, mais rien qui ne m’empêchera de vivre. Et puis quoi ? Je n’allais pas pleurer pour si peu, bien d’autres filles aimaient cette arrogance chez moi. Elle me fit part de son passé brièvement, curieux comme je l’étais je ne pouvais que renchérir;

« Qu’a-t-il bien pu te faire pour te laisser si amer au sujet des hommes ? » Pas que ça m’intéressait vraiment… okay je ne vais tout de même pas me mentir à moi-même… il y avait quelque chose chez cette Serena, cette fille qui m’énervait profondément et qui m’attirait si profondément à la fois. Elle fis sa première erreur en assumant que je croyais que toutes les filles étaient identiques, à cela je la corrigeai;

« Chaque personne est unique, tu devrais bien le savoir. Chaque fille à sa personnalité, ses défauts, son parfum singulier. » Par contre elle avait vue juste au sujet des hommes… c’était chacun pour soit, tous cherchait à avoir l’objet de ses désirs et quand il l’obtenait il allait aussi vite en chercher un nouveau. Je lui laissai dix minutes très exactement pour ce préparer, bien que je n’avais ni montre, ni grand sens temporel je la menaçai gentiment, lui promettant une punition si le délais était dépassé;

« Je ne sais pas encore ce que je te ferai, mais tu regretteras de prendre mes menaces autant à la légère. » Dis-je en tentant de lui faire peur. Je la laissai se préparer dans la salle de bain alors que moi je décidai d’occuper mon temps à ne rien faire du tout. Je me couchai sur mon lit, allongé de tout mon corps, passant mes mains sous ma tête, puis fermant les yeux. Les bruits de fond qu’elle faisait ne vinrent en rien perturber mon sommeil semi profond. Je ne remarquai pas sa présence à mes pieds, seul le son de sa voix me fit ouvrir les yeux. Je me redressai sur le lit, m’appuyant sur mes coudes.

« Waouf! » Dis-je en guise de réponse, un sourire bien en vue sur mon visage… je n’avais jamais autant sourie dans une même journée… étrange. Je me levai finalement, me postant devant elle, attendant qu’elle prenne les reines.

« Alors ou allons-nous maître ? » Continuais-je. Ma main s’empara de la sienne, mes doigts s’entrecroisant avec les siens. Ce geste me semblait parfaitement naturel.

« Je te suit ! »

Elle préférait garder une partie plus sombre de sa vie personnelle, secrète, bien que la chose m’agaça et vint en ajouté à ma curiosité je ne pouvais pas l’obligé à tout me dévoiler. On se connaissait que trop peu, elle avait raison sur ce point, mais chez moi le lendemain n’existe pas, je vis comme si chaque seconde est la dernière que je vivrai, sans gêne et sans retenue. Je baissai la tête, retenant une seconde question insistante, comme je l’aurais fait à mon habitude, mais il y avait le facteur « colocataire » qui venait me mettre des bâtons dans les roues, je devais faire attention avec Serena, car je la verrais tous les jours. Elle me mit au défie, me demandant d’identifier son parfum, je pris quelque seconde avant de réagir, cherchant une mémoire olfactive en moi, mais je n’avais jamais été assez près d’elle pour en avoir un aperçu concluant. J’avais bien l’intention de lui répondre, mais j’allais devoir m’approcher d’elle pour ce faire. Je me levai donc, parcourant les quelques pas qui nous séparaient encore l’un de l’autre, arrivé à sa hauteur je ne pu que remarquer notre différence de grandeur flagrante, près d’une tête de plus. Je me postai juste sous ses yeux, fermant les yeux puis prenant une grande inspiration.

« C’est difficile à dire. » Dis-je les yeux toujours clos. « Je dirais…. Hm mm… orange ? Non ! Pamplemousse ? » Elle sentait si bon, mais jamais je ne lui dirai. « Clou de girofle, quelque chose de piquant et quelque chose de doux, de fruité en même temps. » Bref, maintenant Serena avait son parfum encré dans ma mémoire. J’humai une dernière fois avant de me reculer finalement d’un pas vers l’arrière.

Elle semblait prête à partir. Moi, d’un geste tout à fait naturel pour ma part je lui pris la main. Ordinairement les autres femmes que je côtoie trouvaient ce geste charmant, elles s’esclaffaient tous une après l’autre en resserrant notre contact. Alors c’est avec étonnement que sa main me fut refusée, tout de suite je fourrai ma main dans ma poche de jeans, évitant de répéter deux fois ma même erreur. Pour la première fois depuis bien longtemps la gêne s’empara de moi. Ces paroles me traversèrent dans que je ne les écoute. Elle me fit un clin d’œil, chose que je ne compris pas, j’étais tout mélangé et ce bourdonnement dans mes oreilles, cette chaleur candide qui venait de s’éprendre de moi… tout ceci me brouillait les pensées. Elle rajouta quelque chose, ses lèvres bougeaient, mais… qu’avait-elle dit ? Il semblait être trop tard puisqu’elle avait déjà quitté la pièce, je la suivie en gardant un silence des plus complets, marchant quelques pas derrière elle, marchant dans son ombre, tête baissée, mains dans les poches. Après une marche qui me sembla interminable elle s’immobilisa dans le parking, j’arrêtai net d’avancer à mon tours, gardant une distance plus que respectable entre nous deux.

« Aide moi. » Dis-je en parlant à son dos. J’avais besoin d’aide, de son aide en particulier.

« Aide moi à te comprendre. » Ajoutais-je ensuite en fixant le sol cette fois-ci, j’ignorais si elle s’était retournée encore ou même si elle avait entendue.

« Tu n’es pas comme les autres… tu ne me dis rien...Pourquoi? »

Chaque avait son unicité certes, mais rarement je n’avais croisée pareil chemin. Serena je l’avouais m’intriguait, elle avait le don de venir titiller ma curiosité au bon endroit, et ça m’agaçait plus qu’autre chose. Elle retenait chaque chose que je disais, je devrais donc faire attention à l’avenir, car tout pourrait être retenue contre moi. Une année. Une année durant nous seront colocataire… le temps pourrait être long si la situation ne s’améliorait pas. Ce qu’elle ne savait pas encore c’est que chez moi le « getting to know each other » n’existait pas. Je faisais du secret ma devise que jamais je ne trahirai !

« Je n’ai aucun secret. » Mentis-je. Alors que ma vie en regorgeait, le secret était si étendu que d’en parler aujourd’hui serait contre nature. Chaque fois qu’elle parlait je ne pouvais m’empêcher de constater à quel point nous étions différents l’un de l’autre, rien ne semblait nous unir. Le contraire s’attire, les semblables s’assemblent ! Reste plus qu’à voir lequel des deux est le mieux.

« Je t’accorde le « bon maître », mais « fabuleuse »? Je n’en suis pas encore convaincue. » La taquinais-je pour changer le sujet au plus vite. Elle commença à avancer, marchant de dos, me faisant face. Je la suivis, imitant chacun de ses pas et piétinant son ombre comme précédemment. Nous marchâmes pour je ne sais combien de temps, je ne traînais jamais de montre de un parce que je n’en avait pas et de deux parce que le temps n’importait pas.

1…2…3…4….5…6… 7 bateau bateau, il m’arrivait souvent de me mettre à compter ainsi, ça passa le temps et comme je ne semblais pas trouver un sujet de conversation convenable, je me taisais… puis je comptais. Elle s’arrêta, me perturbant dans mes pensées, elle me pointa du doigt le bar qui serait notre hôte pour la soirée.

« Je te tiendrai personnellement responsable si jamais cette soirée s’avérait médiocre. No pressure. » Lui dis-je sans la regarder. Mes pieds continuaient à avancerez, l’un devant l’autre, jusqu’à en arriver à l’entrée. Le garde ne me demanda même pas une preuve de ma maturité. Je ne savais plus si elle me suivait, j’étais impatient de voir à quoi ressemblaient les bars de New York, et surtout impatient d’entendre la musique locale. J’entrai, me faufilant entre la foule de gens mouvants qui se collait entre eux et laissait peu de place aux nouveaux arrivants. La musique m’envahit les oreilles, ce qui laissait peu de place à la conversation, mon environnement parfait. J’étais maintenant coincé entre milles corps, emprisonné, il m’était impossible de faire demi-tours pour retracer Serena que j’avais probablement perdue de toute façon.

Je la retrouverai probablement un jour ou l’autre, il ne servait à rien de s’énerver. Je sondai la pièce des yeux… pourquoi était-elle si petite ? Je fis le tour de la pièce à nouveau. Toujours rien. Tant pis. Je tentai de me dégageai, mais en vint, j’étais bousculer de gauche à droite infiniment et je ne pouvais plus m’en sortir. Juste devant moi ce trouvait une femme qui semblait avoir approximativement mon âge. Je lui souris. À première vue, elle était parfaitement mon genre. La musique effaca toute mémoire de Serena. J’était maintenant un prédateur, et elle ma proie.

« Est-ce que tu étudies à Niagara ? » Criais-je par-dessus la musique dans ses oreilles. Ma main se déposa sur son épaule, ma bouche se faufila jusqu’à son oreille.

« Je m’appelle Travis. » Rajoutais-je. Cette femme était blonde, ses cheveux mi-long lui tombais sur les épaules.

La musique était si forte, si envahissante qu’elle ne laissait plus place à nos propres pensés personnels. Je me faisais brassé de gauche à droite et je n’y pouvais rien. Le bar était plein à craquer et j’avoue que l’idée d’en ressortir me traversa l’esprit plus d’une fois, plutôt chaque fois que je me faisais accrocher. Mes yeux sondaient la pièce à des intervalles assez fréquents, maintenant je regrettais même d’avoir abordé cette fille sans nom. Je lui jetai un dernier coup d’œil avant de déclarer;

« J’ai besoin d’un verre. Je reviens. » Je mentais, je n’en avais aucunement l’intention. Je réussit à me glisser entre les corps mouvant en direction du bar, un doute se forma tout de même dans mon esprit… et si je venais de laisser derrière moi ma seule et unique chance à un peu de plaisir ce soir ? Mais cette foutue Serena m’en empêchait… même si je l’avais perdue, elle m’en empêchait. Une légère frustration me frappa alors que je recevait quelques coups involontaires, ce n’était décidément pas ma soirée… pas ma journée. Je réussis à sortir de cet enfer et à atterrir près du comptoir conséquent du bar, il ne me fallut que d’une seconde pour la repérer. Le destin nous avait réuni à nouveau. Je m’avançai vers elle qui semblait ne pas être dans sa plus grande forme. Je m’arrêtai juste derrière elle, près à lui reprocher une nouvelle fois une chose qui ne revenait pas du tout d’elle. J’étais si près que je pouvais entendre tout ce qu’elle disait, malgré cette musique assourdissante. « Quelle débile je suis ! Il s’est servit de moi pour pouvoir trouver un bar dans la ville et se choper une nana… » Ce qui était complètement faux, mais je ne dis rien, la laissant continuer sur sa lancée, en pensant toujours que ses pensées lui resterait à jamais personnelles et que jamais je ne le saurai. Je savais très bien que c’était ma dernière opportunité de savoir ce qu’elle pensait exactement de moi, c’est le genre de chose qui ne se dit pas au visage d’une personne. « Mais quel connard ! » Continua-t-elle…. Ça je pouvais sans doute le lui accorder, j’en étais un, mais c’est la première fois qu’on me le reprochait à la première rencontre. « Je ne vais pas passer l’années avec ce type, moi je pensais qu’on aurait pu lors de ce soir s’entendre » Apparemment ce n’est pas ce soir que ça arrivera. Je m’approchai d’elle, posant ma main sur son dos pour lui laisser savoir que j’étais juste derrière elle, puis je lui glissai à l’oreille;

« Malheureusement pour toi, tu vas devoir me supporter toute une année. Vraiment désolé. » Un sourire me glissa sur les lèvres… je commençais sincèrement à aimer l’idée que je devrais passer une année complète avec elle… je l’aimais bien tout court je crois. Je l’avais dit, je le lui avais déjà dit, mais elle n’était pas comme les autres. On taquine toujours ceux que l’on aime. Ma main se faufila jusqu’à la sienne, l’emprisonnant entre mes doigts.

« J’ai quelque chose à te montrer, allez viens suis moi. » Sans trop lui laisser le choix ou non de le faire je l’obliger à laisser son verre mi plein sur le comptoir et à me suivre dans ma course. Je m’enfuis vers les toilettes, l’emportant avec moi. C’était tout ce qu’il y avait de moins romantique, mais je n’en étais pas un alors ça irait. Les gens se poussaient sur notre chemin, jamais je ne fus frappé comme je l’avais été tout à l’heure, on dirait que tous savaient que j’avais quelque chose d’important à faire, une mission. Mes doigts glissèrent dans les siens une nouvelles fois, renforçant notre contact, et cette fois-ci je ne la laisserai pas me refuser sa main. Je poussai la porte de la salle de bain mixte, elle était vide, étonnamment pour un bar, encore une fois, une force supérieure à nous tous m’indiquaient clairement que je faisais la bonne chose. Je refermai la porte derrière nous, lâchant automatiquement sa main. Mes bras entourèrent sa taille, se glissant dans son dos fermement, elle était ma prisonnière… elle pouvait avoir peur de ce que j’allais faire, je m’en foutais. Je la traînai à nouveau comme si elle n’était qu’une poupée, son poids était si fragile, jamais elle pourrait m’échapper. Je la plaquai sur le mur conséquent de la porte, puis une de mes mains se fourra dans son cou, retenant son menton de vaciller. J’approchai rapidement mon visage du sien, lui coupant tout moyen de prévoir le reste. Mes lèvres fraulèrent les siennes, une sensation délicieuse me creusa l’estomac… je ne m’en rendais compte que maintenant, cette fille me rendait complètement fou, elle me poussait au bout de moi-même… je la détestais de me rendre ainsi esclave de mes désirs. Je l’embrassai finalement comme jamais elle n’avait été embrassé. Délicieusement coupable je me laissai fondre un moment, mes doigts s’encrèrent dans sa chevelure brune, dans la racine même de leur longueur. Le baiser dura le temps qu’il dura, le temps n’avais jamais eut d’importance. Je n’avais rien à dire, rien à ajouter, j’avais tout dis sans même dire quoi que se soit. Je m’enfuis, ne la regardant même pas une dernière fois. Ce soir je ne dormirai pas chez nous, je ne dormirai pas du tout… j’en serai incapable sans doute.

Rp terminé en beauté :)