J'ai toujours été un lâche … C'est dans ma nature, je fuis toujours je danger, et je tremble rien que de penser qu'il en existe un. Pendant une période pourtant, je me suis lâché, j'ai vécu comme j'avais envie de vivre et ce fut la plus belle année de ma vie. Enfin, tout le monde connait le diction : chassez le naturel, il revient au galop. Et une nouvelle fois, je faisais preuve de ma couardise en restant planté devant cette porte, ce foutu bout de bois qui me séparait encore d'un moment de joie. Cela faisait une bonne dizaine de minutes que j'attendais là, le regard agité tant mes pensées se bousculaient, avec l'impossibilité de prendre une décision. Encore, il y a une bonne heure, je ne savait pas si j'arriverais à marcher jusqu'ici. Déjà à cause de la foule d'étudiants qui vivaient dans les dortoirs universitaires, et aussi parce que cela faisait trop longtemps que je ne l'avais pas vu. Est ce qu'il me reconnaitrait seulement ? Oui, il était mon frère, il ne pouvait pas m'oublier … enfin, pas physiquement en tout cas. Pourtant, j'avais bien changé depuis qu'il était partit à l'université. J'avais changé de style, ou plutôt j'avais enfin du style, ayant foutu à la poubelle toutes ces chemises de cul serré ringardes que mes parents m'achetaient. Maintenant, je portais des jeans plutôt moulant, des polos ou des tee shirt assez moulant également, ce qui mettait mon corps musclé de danseur en valeur. Au delà de ça, j'avais toujours le même visage, et les même yeux, ce regard fuyant, craignant le contact. C'était même pire depuis que je m'étais fait agresser. Je craignais les gens, je me sentais mal en foule, j'étouffais ; peut être que voir mon frère, juste un regard me ferait du bien.

Mais voilà, il y avait cette porte sur laquelle je n'arrivais pas à toquer. Et puis, qui me disais qu'il ouvrirait ? Qu'il n'était pas en cours à cette heure ? Je baissais la tête en la bougeant d'un signe négatif, l'air de me rappeler à quel point j'étais idiot de toujours espérer sans jamais rien faire pour concrétiser mes rêves. J'admirais Duncan depuis mon tout jeune âge ; il était si sûre de lui, si mature et surtout il n'avait peur de rien ; tout l'inverse de moi. Lui n'avait pas caché son homosexualité comme une honte, il l'avait crié à la face du monde, haut et fort sans avoir peur des moqueries. Il tenait tête à ceux qui ne l'aimait pas et n'allait pas se cacher pour pleurnicher comme c'était mon cas. Et pourtant, j'étais devenu moi même un instant de ma vie, avec Gale.
Relevant de nouveau la tête, je soupirais en silence et tournais les talons pour m'en aller. C'était une mauvaise idée, il ne voulait peut être pas me revoir.

Que dire, sur sa relation avec le beau et séduisant Chace? Ce garçon qui avait été son premier ami, premier amour, premier baiser, première fois.. Ils avaient dû passé par toutes les étapes de relations possibles tous les deux! A cette heure-ci, Duncan n'était pas dans sa chambre, il n'avait pas eu envie de rester enfermer toute la journée, soit sur son lit, soit assis sur une chaise à faire semblant d'écouter un professeur qui ne l'intéressait guère, tant que ce n'était pas Mathis, ce prof qui attirait à chaque fois toute l'attention de Dun' qui bavait presque devant ce dernier. Enfin bref, il avait passé sa journée avec son nouveau copain, donc Chace. Après midi tranquille, sans rien pour stresser l'un des deux, balade dans le parc, rien de plus simple, bien que ces derniers temps les pensées de Duncan étaient peut-être un peu trop chargées. Il pensait encore un peu trop à Leo, son ex copain qui était partit, ce qui l'attristait, bien que de cette façon il pu être avec Chace de nouveau.. Sur le moment, il se trouvait être un vrai salop, laisser son copain qui était amoureux de lui pour son ex, il n'y avait rien de bien noble là dedans..

_ A demain mon coeur..

Duncan embrassa le jeune homme une dernière fois à l'entrée des dortoirs avant que celui-ci ne parte, laissant Dun' dans un soupire. Tellement dur de se séparer de ceux qu'on aime.. Il finit par se ressaisir, et poussa la porte des dortoirs, sans trop regarder où il allait, encore dans la lune. De ce fait, Duncan ne remarqua tout d'abord pas le jeune homme qu'il bouscula, et s'apprêtant à présenter ses excuses, sachant qu'il était dans son tort, s'arrêta net. Pourquoi une telle réaction, qui fait que toutes les occupations du moment dans la tête de notre beau brun firent place à d'autres, concernant une seule et même personne? Brian. C'était Brian qui se trouvait à l'instant devant lui, et Duncan n'en revenait tout simplement pas. Tellement de temps qu'ils ne s'étaient ni vus, ni parlés.. Sans réfléchir un instant de plus, il se jeta dans les bras de son petit frère, content de le retrouver ici, bien que surpris.

_ Brian! Mais.. Mais qu'est-ce que tu fais là?!

Mes pas traînaient sur le sol de moquette, regrettant déjà d'être partit sans essayé. Plongé dans mes pensées, je ne vis pas arriver ce brun qui me rentra dedans de plein fouet. J'eus un mouvement de recul et me retourner pour voir qui était ce type. Ma respiration se bloqua en reconnaissant les traits de mon frère. Il avait changé lui aussi, physiquement parlant. Il semblait plus s'assumer, avait abandonné ce côté coincé qu'aimaient nous donner nos parents pour un style plus rebelle avec piercings et tout ce qui va avec. Il était plus beau, et sûrement plus attirant ; j'étais sûr qu'il en faisait craquer plus d'un. J'eus un léger sourire quand il m'appela par mon prénom, mettant fin à mes craintes d'oublis.

Quand il me sauta dans les bras, ma réaction ne se fit pas attendre, je me poussais brusquement, faisant quelques pas en arrière, tête baissée. Depuis ce maudit soir dans le parking, je ne supportais plus les contacts physiques ; il m'avait fallu du temps pour me ré habiliter à la foule mais je refusais toujours que l'on me touche … c'était la raison de ma séparation avec Gale. De toute façon, il s'en fichait, il n'était même pas venu me voir à l'hôpital. Tout le monde s'en fichait de ce crétin de Brian Brennan, la tapette qui avait bien mérité son sort.

Je baissais la tête pour ne pas avoir à croiser le regard de Duncan. Il ne savait pas ce qui m'étais arrivé, pas encore. Tous les contacts familiaux avaient été rompus quand il nous avait quitté alors comment aurait il pu l'apprendre ?

BRIAN – Je … je suit les cours de danse.

Ma voix était hésitante, presque tremblante. A chaque fois que l'on me touchait, je revivais les moments passés dans le sous terrain, comme si la moindre main posée sur mon épaule préméditais un acte de violence.
Je fis un mouvement de main vers mon frère, comme pour avancer vers lui mais je la ramenais directement contre mon corps.

BRIAN – C'est drôle de te revoir ...

Le geste qu'eut Duncan de prendre son petit frère dans ses bras était très certainement déplacé, si celui-ci avait su ce qui lui était arrivé mais ce ne fut pas le cas, n'ayant vraiment aucune nouvelle depuis son départ, pas qu'il n'en voulait pas.. Duncan avait essayé plusieurs fois de l'appeler, un bon nombre d'ailleurs mais celui-ci n'ayant pas de portable, étant bien obligé d'appeler sur le téléphone de la maison, or, toujours ses parents qui répondaient, avec l'argument: " Il n'est pas là ", ou bien " Trop occupé ". La dernière en date, et celle qui avait valu une larme au garçon: " Tu n'as qu'à rentrer à la maison si tu veux le voir, lui n'a pas envie de te parler. ". Toutes les excuses étaient bonnes à prendre après tout, n'est-ce pas? Mais cette phrase ne changea rien, puisque le jeune homme n'avait pas bougé de New-York, rien ne le convaincrait de les revoir, tellement ils les haïssaient.
La réaction de Brian donc, le fait qu'il recule, surpris légèrement Duncan mais il ne dit rien là dessus, et se recule de deux pas également en croisant les bras. Son frère ayant toujours été plutôt discret, ça pouvait être compréhensible même si c'était une tout autre raison finalement.

_ Des cours de danse? Vraiment? Mais c'est génial! Tu m'as tellement manqué Brian..

Lui souriait, mais avait bien remarqué qu'il semblait plus que mal à l'aise suite à ce contact physique. Alors il soupira, le regardant un moment silencieux. Il se dirigea vers la porte de sa chambre qu'il ouvrit, avant de convier Brian à le rejoindre.

_ Tu n'as pas l'air bien.. Tu veux en parler?

Brian avait tout à fait le droit de refuser, mais Duncan étant assez têtu de nature, voulait savoir ce qui n'allait pas pour son petit frère qu'il protégeait autrefois, avant de partir.. Ils en avaient vu de belles tous les deux..

BRIAN – Ouais, c'est génial … Toi aussi tu m'as manqué Dun'.

Ma voix était faible tellement je regrettais mon geste. En temps normal, moi aussi j'aurais sauté dans les bras de mon frère. En fait, j'ai toujours été quelqu'un de très câlin même si je n'aime pas en réclamer ; que ce soit avec mon frère ou avec mes amis … Je me souviendrais toujours de cet épisode qui montre bien de la mentalité de nos parents, quand j'avais invité un ami à une fête foraine où mon père nous accompagnait ; on avait joué à éclater des ballons mais on y était jamais arrivé, sauf au dernier moment. Mon ami avait enfin réussi à en éclater un ; de joie, on c'est attrapé dans les bras l'un de l'autre en riant … mon père n'avait pas vu ça à la rigolage car il nous avait demandé de sa grosse voix grasse si l'on était pas des tantouses à se faire des câlins comme ça. Deux beaux enfoirés, ma mère comme mon père, et moi non plus, je ne souhaitais pas vraiment les revoir un jour. Ce n'était pas étonnant qu'ils aient intercepté les appels de Duncan, me rappelant presque tous les jours qu'il ne reviendrait jamais et qu'il n'en avait rien à faire de moi. Qu'est ce qu'on leur avait fait ? Il avaient donc tant honte de nous ?

La sonnerie de fin des cours retentit dans tout le dortoir, me faisant tressaillir à l'idée qu'une foule d'élèves allaient sortir, se bousculant les uns les autres. Je regardais la porte de la chambre de mon frère comme un échappatoire et m'engouffrait dedans le coeur battant.
Je me dirigeais vers le bureau, tirant une chaise à moi et regardais d'un oeil furtif la décoration de la chambre.

BRIAN – Je... c'est pas facile à dire. Ca a été tellement dur après ton départ, avec les parents, à l'école aussi. Surtout à l'école. Et puis … tu n'as jamais appelé.

Il fallait que je sois sûr que mon frère veuille me revoir et tienne à moi avant que je ne lui raconte tout ce qui c'était passé ; il fallait en avoir le coeur net car je ne voulais pas me confier à un inconnu qui n'aurait que de la pitié pour moi. J'avais tellement de choses à lui raconter, tellement de chose à lui demander. Mains croisées et se tortillant sur mes genoux, je le regardais en biais, attendant de juger sa réponse.

Me suivant dans sa chambre, Duncan referma la porte sur lui, nous donnant plus d'intimité. Je retrouvais un peu de confiance en moi, dans la limite du possible, et arrêtais de me tortiller les mains, regardant mon frère avec un attention particulière. Seulement, ce ne fut que de courte durée car quand il se leva, m'avouant que nos parents c'étaient mis une nouvelle fois entre lui et moi, je baissais la tête. Je me sentais bête, bête d'avoir cru qu'il ne voulait pas me revoir et d'avoir vu la vérité dans les paroles de ces deux monstres. Ils n'aimaient pas Duncan, l'avaient presque renié quand il était partit vivre sa vie ailleurs ; quand ils m'avaient vu avec Gale, mon père avait crié que c'était sous l'influence de D. et ma mère priait tous les jours pour le salut de notre âme. Le seul échappatoire, le seul réconfort, avait été aux côtés de notre tante Debbie, considérée comme la paria de la famille, ce qui n'était pas très étonnant. Elle, elle m'avait accepté tel que j'étais, elle avait même dit être fier de Duncan et moi, fière de ce que l'on était et si cela ne plait pas aux autres, « on les emmerdes ».

BRIAN – Dun … je ne savais pas. Ils me répétaient tous les jours que tu m'avais abandonné et que tu ne voulais pas me revoir. Je suis désolé d'être aussi stupide.

Je me levais, plongeant la main dans mon sac pour en sortir une cigarette. Cela faisait maintenant un an que je fumais, une mauvaise habitude donnée par celui qui m'avait appris l'amour. Gale me faisait penser à Duncan ; il n'en avait rien à faire des autres, il s'en foutait tant qu'il pouvait faire ce qu'il voulait. Alors quand on lui parlait nicotine et cancer du poumon, il nous répondait gentiment d'aller nous faire voir. Une petite partie de lui avait déteint sur moi pendant un an, je m'étais lâché et je m'étais affiché. Peut être que j'aurais dû continuer à baisser la tête et raser les murs.
J'avançais de quelques pas vers la fenêtre, tirant sur la clope avant de commencer à parler.

BRIAN – Il c'est passé beaucoup de chose pendant ton absence.

Je me retournais vers mon frère pour chercher un contact visuel.

BRIAN – Tu dois savoir que rien de ce qui est arrivé est de ta faute Dun. Tu sais comment ils étaient à l'école, tous à te regarder comme une bête de foire, à t'insulter. Quand tu es partis, ça a été mon tour car moi aussi j'ai décidé d'assumer ce que j'étais, que j'aimais les hommes. Tous les jours on m'a insulté mais je m'en foutais, on m'a même brûlé mon casier … J'ai eu un amant un temps, un mec que j'aimais plus que tout, comme Chace et toi. Et je lui avais proposé d'aller au bal de fin d'année avec moi. Il a refusé alors j'y suis allé avec Meg. Quand je suis descendu dans le parking, pour rentrer, il était là, Gale … tu l'aurais vu Dun, c'était tellement magique !

Je marquais une pause, pour faire tomber la cendre de ma cigarette. Un léger sourire planait sur mes lèvres, le souvenir de cette soirée, la plus belle de ma vie ; mais il disparu bien vite en me remémorant la fin de l'histoire.

BRIAN - Quand on a voulu rentrer, chacun à nos voiture … Austin … Austin …

Malgré moi, mes mains c'était mise à trembler, je fermais les yeux comme si, en les rouvrant, j'allais vivre la scène de nouveau.

BRIAN – Il avait une batte, je ne me souviens pas ce qu'il c'est passé. J'ai passé deux semaines dans le coma … Tout ça à cause de ce putain d'enfoiré.

Ma voix tremblait mêlant peur, colère et tristesse que j'essayais de contenir.

Duncan tel l'impatient qu'il était depuis sa naissance, attendant sa réponse en le fixant. Il voulait savoir, avait besoin de savoir ce qui avait pu lui attirer autant d'ennuis et l'avait conduit à un malaise aussi grand avec des contacts physique. Selon lui, la réponse venait d'ailleurs trop à tarder, mais ça pouvait être compréhensible, s'il avait du mal à en parler et Duncan ne lui forcerait pas la main, ce n'était pas son genre. Pour lui, qu'on parle ou qu'on ne parle pas, ça revenait au même. Bien entendu, Dun' aimait aider les autres surtout si c'était son petit frère qu'il protégeait, mais n'allait pas non plus l'obligé, surtout après tant d'absence, l'un sans l'autre. Il commença par s'excuser d'avoir cru les stupidités de ses parents, qui disaient que Duncan n'aimait plus Brian ou bien qu'il ne l'avait jamais aimé, c'était totalement faux et il aurait dû s'en douter. Mais il est vrai que le fait qu'ils n'aient été en contact peut porter confusion sur ce qu'il pouvait ressentir pour Brian. Il lui fit un sourire qui se voulait réconfortant, ce n'était pas bien grave, une simple confusion mais maintenant au moins la vérité était rétablie. Duncan haussa les épaules, maintenant c'était du passé, inutile de se perdre en excuse, perte de temps uniquement.

_ Ne t'en fais pas Brian! Pour ma part ils me répétaient que tu étais occupé, ou bien absent, ou tout simplement que pour te voir je devrais venir.. Mais cette fois-ci c'est moi qui te présente mes excuses, j'aurais pu faire cet effort au moins une fois.. Ca ne m'aurait pas tué après tout..

Oui, il aurait pu une fois ou deux passer, mais ça aurait été trop dur à supporter, les commentaires de son père et le fait qu'il y ait une possibilité de revoir cet Austin qui lui avait mené la vie dure pendant tout ce temps, en fait, depuis qu'il avait crié son homosexualité. L'homophobie, chose qu'il ne pouvait pas supporter.
D'ailleurs, en parlant d'Austin, Brian qui allait commencé à tout lui raconter, termina sa phrase par ce prénom qu'il répéta une deuxième fois. Duncan bondt en l'entendant, ce n'était rien de bon. Il se précipita vers lui en lui jetant un regard insistant, bien curieux de savoir ce qu'il lui avait fait, bien qu'ayant peur de la réponse. La suite lui fit ouvrir de grands yeux, cet enfoiré d'Austin.. Non.. ! Brian avait beau avoir dit que rien qui ne s'était passé était de la faute de Duncan, ce dernier ne pu s'empêcher de se sentir afreusement coupable. Il posa une main sur l'épaule de son frère, avant de se rendre compte que ça pourrait le mettre mal à l'aise comme tout à l'heure, alors se recula presque aussi rapidement.

_ Brian?! Mais.. Personne ne m'a jamais prévenu et c'est.. Tout simplement horrible! Une raison de plus de me le faire cet enfoiré.. Et une bonne raison également de retourner à Los Angeles.. ! Je.. Si j'avais su que mon attitude te causerait tant de problèmes j'aurais été un tout autre exemple.. Je m'en veux, tu le sais ça! C'était il y a combien de temps?!

Cette histoire le mettait tout simplement hors de lui, Duncan ne pourrait garder son calme, et quand il s'énervait, ça pouvait être violent. Retourner à Los Angeles pour retrouver Austin et lui dire sa façon de penser une nouvelle fois, il en serait capable, prêt à le faire. C'était une idée absurde, mais Duncan en avait toujours eu des comme ça, il ne devait pas être totalement bien dans sa tête à certain moment..
Voyant Brian un peu déboussolé, il soupira, puis rebaissant le ton qu'avait pris sa voix:

_ Brian, ça.. Ca va?

Question idiote, il allait mal et ça Duncan le voyait bien. Il mit peu de temps avant de reprendre.

_ Si tu as besoin de quelque chose surtout, n'hésite pas un instant.. Je ferais n'importe quoi pour toi, tu le sais ça!

Je serais mes poings tellement fort que les jointures en devenaient blanche ; ce putain d'Austin, pourquoi est ce qu'il m'avait fait ça ? Pourquoi est ce qu'il avait tant de haine contre moi ? Je ne lui avais jamais parlé, je ne répondais même pas à ses insultes, ne le regardait pas et il avait fallu qu'il me frappe, comme si j'avais remis en cause sa virilité. Cela n'avait aucun sens, aucun. Et le pire dans tout ça ? C'est qu'il n'avait pas fait de prison. Le juge avait tranché pour deux ans de sursis et des heures de travaux généraux ; Austin avait été jugé inconscient de ses actes, sa violence avait été non préméditée et renforcée par l'alcool et le fait que l'on soit allé danser en « couple » avait été perçu comme une provocation. Si j'avais été un hétéro agressé par un autre hétéro, il aurait fait de la prison ; la peine aurait été juste. Austin ne c'était donc jamais excusé devant moi, et ne le ferait jamais.

Je me tournais vers mon frère, essayant tant bien que mal de contrôler mes émotions. L'horreur et la haine se lisait maintenant sur son visage et Brian savait très bien qu'il n'aurait pas laissé passé ça s'il avait été là. Austin et lui n'avaient jamais pu se voir, surtout quand il s'était assumé.
Timidement, je m'approchais de Duncan et passa un bras autours de lui. Il n'y était pour rien et ne me ferait pas de mal … c'était sûrement mon dernier allié.

 »Je ne comprend pas pourquoi Dun'. Je comprend pas pourquoi c'est si dur. »

Brian lâcha son frère, le regardant dans les yeux en gardant le silence, la bouche entre ouverte. Les larmes lui étaient montées aux yeux et il les essuya d'un revers de main. Faisant quelques pas en arrière j'eus un rire forcé et écrasai ma cigarette dans un cendrier.

 »C'est comment ici … New York ? »

Bien entendu, sa question sous entendait est ce qu'ici, on va enfin me foutre la paix et me laisser vivre comme je l'entend.

Duncan était plus qu'énervé envers cet enfoiré, de toute façon on ne peut dire qu'il l'avait déjà porté dans son coeur un beau jour. Austin passait son temps à insulter Duncan du temps du lycée, ils avaient du se battre une bonne vingtaine de fois dans l'année, mais ce dernier n'avait jamais été aussi " cruel " si on peut dire. Une batte de baseball, avec en plus l'effet de surprise.. Personne n'aurait pu avoir l'avantage, et n'aurait pu le contrer.. Cependant, étant donné que Duncan aimait son petit frère, il aurait préféré être à sa place, ou au moins pouvoir passer à l'hôpital.. Ca aurait été le minimum qu'un grand frère puisse faire, mais non, il n'avait jamais été informé de cet incident, à croire que leurs parents voulaient vraiment les séparer. Duncan espérait simplement que cet Austin avait eu la punition qu'il méritait, qu'il soit en prison ou quelque chose comme ça. Malheureusement, ce n'était pas le cas et il s'en doutait un peu. Les plus populaires avaient toujours le beau rôle, après tout..

Duncan regardait Brian amèrement, en fait il tentait de s'imaginer la scène et c'était vraiment horrible, donc il arrêta d'y penser. En sentant le bras de Brian, il sourit. C'était bon de savoir qu'il lui faisait encore confiance, et sans retenue, le pris dans ses bras en soupirant. Non, de toute façon Duncan ne ferait jamais de mal à son frère, et ça il le savait. Alors autant tenter de le réconforter un maximum, même si les contacts physiques l'effrayaient quelque peu.

_ En tout cas, tu n'as plus à t'en faire Brian.. Je ne permettrais pas qu'il t'arrive quoique ce soit d'autre!

Brian se retira de ses bras, Duncan s'éloigna également. Il haussa ses épaules à sa question, ce serait toujours mieux, non? Il le regarda un long moment avant de répondre.

_ Tu sais, partout où tu iras il y aura des préjugés. Mais je me plais bien ici, mis à part quelques détails. Il y aura toujours des connards..

Duncan baissa la tête, repensant à cette histoire avec Anya, où là, c'était lui le connard.

« Je sais bien. Tu as toujours été là pour moi, à me défendre … même quand on était encore que des gosses. »

J'eus un sourire en repensant à toutes les fois où mon frère était venu pour me sauver. En même temps, il fallait me regarder pour comprendre. J'avais prit un peu de muscle grâce à la danse et à mes entraînements intensifs mais ça n'avait pas toujours été le cas. Pour étendre leur domination, les gros bras ont toujours besoin de trouver les plus faibles et ils ne sont pas dur à repérer alors le petit blond dans la classe en dessous, qui ne traîne qu'avec des filles et que tout le monde appelle petit ange, c'est la proie idéale. Petit ange, ce surnom qu'on me donnait depuis que j'étais enfant. Sûrement à cause de mes cheveux et de cet air innocent qui en attendrissait plus d'un. Gale aussi m'appelait comme ça ; au début, c'était pour se moquer de moi parce qu'il avait entendu ma tante employer ce surnom puis ensuite parce qu'il le pensait vraiment … Enfin je crois. Je n'ai jamais vraiment compris ce que Gale ressentait pour moi. Ce que je savais, c'est que j'étais le seul qu'il revoyait et cela, presque tous les soirs... et aussi, qu'il avait accepté d'aller à un bal de promo avec moi. Il m'aimait, et me le montrait à sa façon, j'en étais persuadé. Encore, je savais que j'étais fou de lui, même s'il n'était pas venu me voir à l'hôpital, même s'il n'avait pas repris de mes nouvelles depuis. Qu'attendre de Gale Kinney ? Il n'allait pas changer de vie pour moi, je l'ai su des les premières minutes où je l'ai rencontré.

Je sortais une nouvelle cigarette de mon paquet en regardant avec un air un peu plus serein mon frère. En même temps que la ré éducation, j'avais eu des séances de thérapies pour m'aider à contrôler mon stress et ma haine. Ca marchait assez bien et je préférais me concentrer sur autre chose que sur mes problèmes ; ça me vidait la tête.

« Je ne me fais pas d'illusions. Mais j'ai déjà rencontré une fille, Annabelle, qui est vraiment sympa. Elle déborde d'énergie, ça fait du bien ! »

Je fronçais les sourcils en l'entendant parler de ces quelques détails et de ces connards.

«  Tu as eu des soucis ? »

Brian ne savait pas s'il aurait aimé parler ou non de sa relation avec Gale ; elle avait vraiment été spéciale et il ne savait pas si son frère l'aurait bien pris ou non. En fait, ils n'avaient pas vraiment formé un couple et beaucoup lui avait dit que Gale, le beau Gale se foutait de lui. Et puis maintenant, ils étaient séparés, ne s'étaient pas reparlés et n'avaient même pas cherché à donner de nouvelles. Bien entendu, Brian ne savait pas que Gale était venu chaque jours, pendant qu'il dormait, pour le voir à l'hôpital.
Encore amoureux de lui, le blondinet souffrait réellement de cet éloignement mais à chaque fois qu'il repensait à lui, il avait le sourire. Certes, il lui arrivait aussi de pleurer mais c'était secondaire ; il fallait mieux se concentrer sur les bons moments. Juste les bons moments, sinon on sombrait vite.

Quand Duncan lui fit une remarque sur la cigarette, Brian eut un rire et tira une longue taf. Penchant sa tête en arrière, il souffla doucement toute la fumée contenue dans ses poumons et alla ensuite jeter la cigarette presque terminée par la fenêtre. Il revint ensuite jusqu'à sa chaise et écarta les mains.

« Content ? »

Cette mauvaise habitude, Brian n'était pourtant pas prêt à l'arrêter, bien trop attaché à sa clope du matin et toutes celles qui suivaient jusqu'à celle du soir.
Le blond effaça ensuite son sourire en percevant l'air gêné, voire honteux de son frère. Cela ne lui ressemblait pas, il devait vraiment avoir fait quelque chose de mal pour autant le regretter. Se penchant en avant, le jeune homme lui dit d'une voix douce :

« Tu sais que tu peux tout me dire Dun'. Je ne t'ai jamais jugé. »

Brian tenait là un bon argument pour faire parler son grand frère, jamais il n'avait porté et ne porterait de jugement sur ses actes ou paroles, et Duncan le savait très bien, mais ce n'était pas une faute facile à aborder. Il avait après tout faillit détruire la vie de sa meilleure amie, et tout ça à cause de la boisson, son addiction.. Il n'osait vraiment pas en parler, mais avait vaguement entamé la discution alors se devait de la poursuivre.. Et même si Brian venait de dire qu'il ne porterait aucun jugement, Dun' en avait peur, peur qu'il le fasse sans forcement le vouloir, que ça lui vienne naturellement. Alors Duncan se mit en tailleur sur son lit en passant une de ses mains dans ses cheveux, puis le regarde, hésite toujours à lui en parler, mais en même temps, ne l'ayant dit à personne, ça lui ferait sans doute du bien de discuter un peu, surtout avec la personne à qui il devait le plus tenir sur cette Terre.

_ Brian je.. J'ai été idiot, complètement débile! Tu sais que j'ai un penchant sur l'alcool, j'y suis accro et je dois dire que parfois j'en abuse bien trop.. Ce soir là, oui et il fallut que je tombe sur Anya, celle qui habituellement s'entête à vouloir me protéger..

Il ne parvenait pas à dire concrètement ce que le garçon avait tenté de lui faire, heureusement elle l'avait arrêté. Les mots restaient coincés dans sa gorge et rien qu'en y repensant, se sentait mal. Sa peau prenait une pâleur incroyable. Duncan avait agis en salopard, il en assumait les frais et n'aimait pas ça. Il se releva et alla se mettre près de la fenêtre pour avoir de l'air frais, histoire de se sentir un peu mieux.

_ Laisse tomber, ce n'est rien en fin de compte et ça va aller.. Tu verras, tu te plairas ici!

Dun' changeait de sujet, chose qu'il faisait assez régulièrement pour ne pas avoir à parler en fin de compte, et qui ne marchait pas si souvent que ça finalement../div>

Brian commença à écouter son frère avec attention, prenant soin de ne pas le couper, de ne pas le faire répéter ce qui aurait pu le déranger ou le décourager de lui avouer ce qu'il avait en tête. Il connaissait bien son frère et connaissait donc ses manies, comme celles de changer de sujet au milieu de ses phrases quand il a du mal à se confier , tout était donc prétexte à orienter le dialogue dans une autre direction et c'était pour ça que Brian faisait très attention à lui et à chaque mots échangés. Les deux frères avaient toujours été là l'un pour l'autre. En général, dans les familles, les relations sont très désaxées et on voit souvent des frères détester leurs sœurs, les enfants se voler ou se frapper les uns les autres etc … Chez eux, ils avaient du faire bloc face à leurs parents et c'était sûrement ce qui avait noué ce lien si fort.

Quand Duncan se leva, Brian attrapa doucement sa main pour le faire retourner, l'air de lui dire de ne pas fuir devant lui et qu'il était prêt à tout accepter. Ce qui était vrai d'ailleurs. Duncan aurait pu commettre les pires actes possibles, le blondinet l'aurait toujours aimé et protéger ; même s'il avait tué quelqu'un. Bien sûr, Dieu nous préserve d'un tel malheur.

« Continue Dun'. Parle moi d'Anya, de ce qui c'est passé ... »

Brian n'aimait pas insister en général car si l'on ne voulait pas parler c'est que ce n'était pas le moment. Mais à voir le comportement de son frère, cela lui ferait du bien de parler.
Brian était tout de même assez gêné de voir que les problèmes d'alcool du brun n'avaient pas cessé. Il se souvenait qu'au lycée, il était fréquent qu'il rentre complétement bourré ou qu'on le retrouve perdu je ne sais où après s'être pris une cuite monumentale. Brian n'était pas de ce genre là, il n'aimait pas l'alcool. Il lui arrivait bien entendu de boire mais jamais plus que ça, à cause du goût qu'il trouvait infecte, et aussi car il détestait ne plus être maître de lui. La drogue, c'était la même chose, il n'aimait pas et cela l'aurait ralentit dans sa carrière de danseur ; un athlète ne devait pas fumer, ni même sniffer. Il ne restait que la cigarette qui n'était pas si dangereuse que ça.

Avec Brian, changer de sujet devenait impossible, en fait il devait connaitre suffisement Duncan pour savoir que c'était la chose qu'il faisait le plus souvent quand en fin de compte il regrettait d'avoir commencé à parler de ce qu'il ne voulait pas faire savoir. Il aurait très bien pu rembarrer son frère et l'aurait fait avec quiconque demandant plus de détails en fait, mais ne l'avait jamais fait et ne le ferait pas avec Brian, puisqu'il était normal que ce dernier s'inquiète pour son grand frère, surtout quand il semblait aussi mal à l'aise que ça. Quand Duncan se releva, Brian attrapa sa main pour le dissuader de partir, il était vrai que Dun' voulait s'en aller, se retrouver seul à ce moment là mais savait qu'il insisterait alors finalement ne bougea pas, la tête basse il soupira cherchant ses mots quelques secondes. Non il ne pouvait pas lui expliquer concrètement ce qu'il avait tenter de faire, du moins ce terme horrible ne parviendrait jamais à sortir de sa bouche, alors Duncan laissa tomber et tenta de trouver d'autres mots que celui-ci, que << Viol >> .. En fait, plusieurs mots pouvaient l'expliquer, mais jamais aucun ne pourrait le pardonner. C'était tellement horrible, bien que finalement ça ne se soit pas fait, qu'il en ressortait honteux et coupable.
Il releva finalement la tête pour regarder son frère dans les yeux, on pouvait percevoir un certain dégoût qui se lisait désormais sur son visage pâle.

_ Brian je.. J'ai voulu.. Enfin..

Rien à faire, le jeune homme ne parvenait pas à s'exprimer correctement, et ça en devenait insuportable. Bientôt, des larmes vinrent lui brouiller la vue, il se frotta péniblement les yeux en soupirant. Dun' ne pleurait pas souvent, alors c'est pour dire.. Il tenta de se ressaisir, et recommença sa phrase, du moins, fit un deuxième et dernier essai.

_ Je vais y arriver..

Il rigole nerveusement, et reprend.

_ Eh bien.. Bon j'y vais, je recommence.. Je.. J'ai voulu coucher avec elle, mais ce n'était pas réciproque, alors comme elle se débattait je suis devenu violent.. Et je ne renonçais pas pour autant.. Rien n'aurait pu me faire changer d'avis, j'avais cette idée en tête et pour moi ça devait se passer.. Heureusement ce ne fut pas le cas mais j'en garde un bien amère souvenir, elle aussi, surement, en fait je ne lui ai jamais reparlé depuis, normal..

Enfin il avait réussi à, à peu près tout raconter. Du moins, de ce qu'il se souvenait puisque le matin s'était réveillé avec la gueule de bois et un énorme mal de crâne.

Les yeux de Brian s'écarquillèrent de surprise. Son frère, son si gentil et si idolâtre frère s'était montré violent avec une fille, en ayant voulu coucher avec elle ? Ou plutôt abuser d'elle ? Son souffle se coupa le temps que Dun' lui explique tout et il ne reprit un rythme normal que quant il eut fini, affirmant qu'Anya allait bien et qu'il s'était arrêté à temps. Le premier réflexe de Brian, avant de ne dire quoi que se soit, fut de reprendre une cigarette dans son paquet maintenant presque vide, oubliant ce qu'il avait dit quelques minutes plus tôt. Duncan lui pardonnerait.

L'alcool faisait des ravages et cet épisode en était une preuve flagrante, voilà pourquoi le blondinet ne voulait boire jusqu'à l'ivresse. Peut être que Dun' aurait moins de chance la dernière fois. Et puis, il ne devait vraiment pas être dans son état normal ce soir là, pour essayer de coucher avec une fille ! Bien entendu, ce n'était pas parce qu'ils étaient homosexuels qu'ils n'avaient jamais eu de relation avec une femme. Pour être certain de ses penchants, Brian avait eu une relation d'une nuit avec une fille de sa classe … ce qui n'avait pas été très concluant, même décevant.

« Il faut que tu arrêtes Duncan … Peut être que tu auras moins de chance la prochaine fois. »

Brian n'aimait pas prendre de ton moralisateur mais il savait qu'il aiderait plus son frère en ne le brossant pas dans le sens du poil et en lui répétant que ce n'était pas grave et que tout allait bien dans le plus beau des mondes.

« Tu es sûr de ne pas pouvoir boire moins ? Juste deux ou trois verres pas plus, ou quelques bières ? »

Duncan savait vraiment à quoi s'attendre en parlant à Brian de tout ça. Il n'allait peut-être pas le réprimander autant qu'un autre l'aurait fait dans de telles circonstences, mais il allait essayé de comprendre, et c'était déjà ça. C'était ça entre deux frères qui se soutenaient depuis tellement longtemps, ce secret là, Duncan n'aurait pas osé en parler à n'importe qui, de plus étant certain que Brian ne le répéterait à personne, du moins, espérait qu'il ne le ferait pas. De toute manière, à qui il en parlerait? A leurs parents?! Ca ne risquait pas, ils ne se disaient jamais rien tous les quatre. En fait, c'est à peine si Duncan s'en ficherait qu'ils le sachent, ce n'est pas comme s'ils seraient capable de venir jusqu'à New-York pour l'engueuler, étant donné que cela faisait quelques temps qu'ils ne s'étaient parlés.
La réaction qu'eut Brian après cette lourde révélation, Duncan ne fut pas surpris de cette dernière. En fait, il s'y attendait presque, et le voyant reprendre une cigarette, ne lui dit rien. Il n'avait plus à parler après tout, il n'avait rien à lui dire là-dessus désormais. Duncan le regarda sans rien dire, il avait honte mais cette culpabilité n'arrangerait jamais les choses, ce qu'il devait faire c'était parlé avec Anya, même si celle-ci aurait une envie de lui faire passer le goût de recommencer même si cette idée ne lui traverserait jamais l'esprit. Il n'osait plus le regarder, et se laissa retomber sur son lit en soupirant, plus la force de rester debout en cet instant.

_ Je sais Brian, je sais.. Et je n'arrive pas à m'arrêter quand je commence.. Ca me permet de m'éloigner un peu, j'avais quelques préoccupations ce soir là et je désirais les faire disparaitre le temps d'une soirée. Ca n'allait pas, que veux-tu, il me fallait bien une solution.. Je sais que j'ai mal agis, et je n'ai pas la conscience tranquille, mais c'est fait maintenant.. Je t'avais dit que c'était horrible, et je suis certain que tu ne me vois plus comme tu me voyais il n'y a que quelques minutes à peine!

Corbeille.