JE SUIS GAY [Libre]

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Duncan && Kathleen

Dernière édition par Duncan A. Brennan le Sam 17 Juil - 16:07, édité 1 fois

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Retrouvailles.

Kathleen s’était réveillée de bonne heure, réveillée par le désagréable bruit des élèves partant en cours. Aujourd’hui, samedi, la jeune femme était totalement libre sans aucuns cours à assurer. Ouf ! Elle décida d’aller casser la croute dans le réfectoire puis de s’offrir une balade au parc avec… Avec… Personne. Elle descendit donc et se retrouva devant le bâtiment vert ou les élèves s’entassaient déjà. Il y a quelques années, elle se trouvait à leur place, à Niagara. Elle s’en souvenait comme si c’était hier, elle était dégoutée du fait que les profs pouvaient passer avant eux… Maintenant cette règle était devenue très pratique. Plus de longues minutes d’attente avant de pouvoir enfin manger. Il lui suffisait de rentrer pour que les élèves se taisent et la laissent passer, certains laissant échapper un grognement d’insatisfaction. Kathleen ne pouvait pas s’empêcher de sourire lorsqu’elle voyait la tête de ses élèves, morts de faim, regardant son plateau avec envie. Elle avait choisit un simple croissant au beurre avec du café… Les odeurs de la boisson toute chaude lui emplissait déjà les narines. S’installant à sa table favorite, elle plongea avidement son croissant dans son café et les arômes explosèrent dans sa bouche. Peu importe la moustache qui viendrait lui décorer le portrait, elle s’en fichait royalement. C’était tellement bon…

Une fois son repas fini, elle revint dans sa chambre. Attrapa un slim noir, l’enfila rapidement et choisit une petite tunique bleue clair, donna un petit coup dessus pour enlever les plis, prit son sac à main et ferma la porte à clef. Elle dévala les escaliers pour arriver sur le parking. Plusieurs étudiants lui firent un signe de la main. Elle était connue pour traiter ses élèves comme des « amis ». Elle leur renvoya leur salut en souriant. Il faisait beau, l’air était frais, elle n’avait pas cours, la Dolce Vita !

Elle avait choisit des Converses pour pouvoir mieux se déplacer. Voyez vous, des talons aiguilles pour courir, ce n’est pas la meilleure des choses à faire. Mais ce n’est pas notre sujet de discussion.

Kathleen regardait les oiseaux voler autour d’elle, dans un ciel bleu azur. Le nez dans les nuages, elle vit un avion passer. Beurk… Ces avions. Endroits clos, remplis, elle détestait ca. Elle regarda un peu devant elle. Aucun arbre à se prendre en pleine figure, aucune crotte de chien à l’horizon, elle pouvait continuer lorsqu’elle entendit quelqu’un crier « JE SUIS GAY » Réprimandant un sourire, la jeune femme se dirigea dans la direction de la voix. Plusieurs passants étaient déjà là, à regarder cet étrange jeune homme. Elle ne le connaissait que trop bien… Duncan.

Elle se souvenait de leurs jeux idiots lorsqu’ils étaient gamins. Elle avait 9 ans et lui 4. Ils habitaient dans deux maisons cote à cote et jouaient souvent ensemble. Mais Kathleen avait du partir. Etudier en Algérie pour devenir professeur de danse… Dans la même université que lui. Elle savait qu’il lui en voulait de l’avoir abandonné. Pourtant elle ne s’en voulait que moyennement, hurlant haut au fort que c’était de sa faute à lui tout seul, qu’elle n’avait pas décidé de partir...

Il était devant elle, un simple pantalon blanc sans chemise ni T-shirt. Il venait d’embrasser un de ses élèves. Matthew qu’il s’appelait. Mais revenons au sujet de l’histoire. Assis sur un banc, il observait les réactions des promeneurs et des élèves… Kathleen trouvait ca légèrement suicidaire mais ne dit rien. Duncan avait l’air fier de lui, un léger sourire flottant sur ses lèvres. Kathleen ne put s’en empêcher et s’approcha du jeune homme.

Arborant un sourire amusé, son sac a main bien accroché a son épaule, braguette bien fermée –elle n’a pas vérifiée mais c’est le genre de truc que les élèves viennent vous dire…- elle s’approcha donc du banc vert ou son ancien meilleur ami était assis.

«

Alors comme ca tu es gay… »

Sans attendre de réponse et encore moins lui demander son avis, elle posa son postérieur sur le banc et attendit que –maintenant- Duncan lui donne sa réponse.

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_ Alors comme ça tu es gay...

Le regard dans le vide et légèrement pensif, Duncan n'entendit pas pour le moment cette parole, ou du moins ne capta pas que c'était à lui que l'on parlait. Pourtant ça tombait sous le sens vu la déclaration assez osée qu'il venait de prononcer, mais non.. Il réalisa enfin en relevant la tête, que devant lui se trouvait une jeune femme et qu'elle lui parlait effectivement. Au début, il ne sut la reconnaitre, la dernière fois que le garçon avait vu Kathleen, c'était il y a neuf ans, elle avait cet âge là alors que lui n'avait que quatre ans, ils étaient pourtant si proches, amis d'enfance quoi. Celle-ci est malheureusement partie, Duncan considéra cela comme un abandon, une trahison presque et ne le digéra pas. Les années qui suivirent, elle lui envoya des sms, messages emails et tout ça, mais lui l'ignorant totalement, de toute façon d'après Duncan, ils ne se reverraient pas. Visiblement il s'était trompé, et c'est la voix de Kath' qui lui fit se rendre compte qu'elle était devant lui, et que ce fut erreur de penser qu'ils ne se reverraient plus. Il ne répondit rien pour le moment, entrelaçant ses deux mains, posées sur ses cuisses, et regardant toujours droit devant lui, sans vouloir lui lancer un regard de plus.Elle se mit à ses côtés s'asseyant sur le banc, lui soupira et se contenta d'hausser les épaules. Un long moment silencieux, ce genre de moment dans lequel le silence est insoutenable.
Duncan se releva, ne la regardant toujours pas, mais rompit tout de même ce silence.

_ Tu l'aurais su plus tôt si t'étais restée. Impressionant que tu parviennes à me reconnaitre, je n'y aurais jamais pensé.

Il se mit en marche, n'ayant pas l'intention de lui parler, après tant de temps, qu'avaient-ils à se dire? Pas grand chose, il n'avait ni envie de lui parler ni envie de la voir, c'était déjà assez douloureux par le passé alors pourquoi reprendre ce risque?
En marchant, certaines personnes vinrent l'accoster, le réprimandant sur son geste trop osé, choquant selon eux pour quelques personnes. Il soupira, ne s'arrêtant même pas.

_ J'men fou, j'aime pas les homophobes dans votre genre.

Duncan passa son chemin, ne tenant plus à parler à personne, les mains dans les poches, Kathleen lui avait décidément gâché sa journée.

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[J’aime gâcher les journées des autres *sors*]

Recette pour aller mieux. Répéter souvent ces trois phrases ;

Le Bonheur n'existe pαs. L'Amour est impossible. Rien n'est grαve.

Tu l'aurais su plus tôt si t'étais restée.

»

Elle ne put réprimander un nouveau sourire amusé. Franchement, malgré ces années, le jeune homme qu’il était devenu et la séparation, il n’avait vraiment pas changé. Rancunier et … Devenu terriblement séduisant il faut l’avouer… Si tu étais restée, sit u étais restée, il était marrant l'autre ! En Amérique est-ce qu'il y avait une universitée aussi prestigieuse que celle d'Algérie. Elle lui vaiat quand même permis de faire de très bonne rencontre comme Alejandro quand même ! Devait-elle vraiment s'en vouloir ? Mais il interrompit à nouveau sa litanie silencieuse en crachant.

« Impressionnant que tu parviennes à me reconnaitre, je n'y aurais jamais pensé. »

Elle cessa de sourire et, se retenant de lui envoyer son poing dans la figure – ce qui lui aurait valu un renvoi immédiat de l’établissement pour violence sur élève – elle croisa, elle aussi, les mains sur ses cuisses comme Duncan plus tôt. Elle le regarda droit dans les yeux et le défia du regard. De toute façon, même avec un teint vers, un nez de cochon, des pieds palmés et des dents de lapin elle l'aurait reconnue. C'était plus ou moins son Duncan chéri d'amour qu'elle avait, elle l'avouait, abandonné comme les adolescents qui abandonnent leurs doudous. Après ils deviennent important lorsqu'on devient adulte. Non pas qu'elle le considérait comme un nounours, et en plus ils avaient été séparés "de force"... Il se détourna et commença à avancer – reculer d’elle, quoi – et n’avait, a parement, aucune envie de lui parler. Il continua à marcher, comme si de rien était malgré les nombreuses personnes qui venaient le réprimander pour son geste déplacé de l’avant arrivée de Kathleen. Elle l’observa marcher. Toujours cette même démarche un peu hésitante mais en même temps très assurée…

Elle ne put résister longtemps, et puis, rester assise sur ce stupide banc vert n’était pas digne d’elle. Seule ! Elle choisit la deuxième option : Le suivre, un peu l’embêter et, peut être, renouer avec son meilleur ami d’enfance. Elle courut donc jusqu’à lui, contente d’avoir pris des converses et pas des talons.

« Attends »

Cria-t-elle. Bon sang, qu’il était rapide

. « Tu sais très bien que ca m’a fait autant de mal qu’a toi et entre nous, si je t’aimais pas, je t’aurais pas reconnu ! »

Elle posa ses mains sur ses hanches et l’observa attentivement. En fait il avait juste grandit, il avait toujours la même tête. Peut être que c’est pour ca qu’elle l’avait si bien reconnu. Elle venait carrément de douter d’elle-même ? Enfin maintenant c’est fait….

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Duncan avait du bousculé quelques personnes sur sa route, assez furieux de la revoir, elle venait lui parlait sans s'excuser ni rien, faisant presque comme si ils s'étaient quittés en très bon termes, ce qui n'était de toute évidence malheureusement pas le cas. Il pesta après toutes ces personnes qui lui barraient le chemin, les insultant presque mais se retenant, ça pourrait être mal vu, surtout que c'est lui qui se mettait à travers de leur chemin. Duncan était habituellement souriant, ne s'énervait pas pour rien mais était très rancunier. Il n'avait pas du comprendre à son départ que Kathleen n'avait pas vraiment eu le choix de partir, enfin elle le voulait mais ce n'était pas entièrement son choix. Il tenait énormément à cette jeune femme, plus vielle que lui de cinq ans. Mais c'était tellement difficile et troublant de la revoir d'un coup. D'un côté il aimerait la prendre dans ses bras et que tous deux recommencent au tout début, comme avant mais d'un autre côté, Duncan lui en voulait assez...

Quand Kathleen lui cria, demandant d'attendre, il se stoppa, soupirant de plus bel. Peut-être réagissait-i comme un véritable gamin, mais ça avait toujours été comme ça, et il n'avait en effet pas réellement changé. Mis à part le fait qu'il ait grandit et sa préférence pour les hommes, Dun' n'avait pas du tout changé, toujours aussi énervant et tubrulant qu'avant. Duncan la regarda finalement de haut en bas quand elle vint devant lui, les bras croisés, elle était devenue une magnifique jeune femme.. Bien que ne s'intéressant pas aux femmes, il avait bien le droit de la trouver jolie.. N'empêche qu'elle marquait un point, la petite Kath'..

_ Possible.. Kate' je... Tu m'as tellement manqué que j'ai mal réagis, désolé..

Peut-être en colère, mais il était facile de le faire flancher, et ça ne durait pas bien longtemps. Duncan la prit finalement dans ses bras, la serrant fort tellement elle lui avait manqué. Les quelques passants trouvèrent ce geste assez bizarre suite à sa déclaration, normal d'ailleurs, il s'y perdait quelques fois également.

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L'amour est une chose magnifique. Savoir que l'on fonce dans le mur et accélerer quand même.

Il s’était arrêté, il l’avait écoutée. Si on e connaissait pas le contexte, on aurait put croire que c’était normal, que Kathleen allait faire son boulot et qu’elle allait le punir pour son geste de tout à l’heure. Qu’elle allait jouer la prof’ modelle pour tous les directeurs. Sauf que la jeune Kate était tout sauf une prof model, vous l’aurez remarqué… Elle était donc abasourdie lorsqu’il s’arrêta, suite à sa demande. Il avait changé. Elle aussi mais au fond, est-ce qu’on change vraiment ? Toutes nos aventures ont forgé un caractère et ces traits restent jusqu'à la fin de notre vie pas vrai ? Même s’ils sont parfois dépassés par d’autres envies…

Duncan leva la tête, la regarda dans les yeux. L’observa de haut en bas. Elle avait une de ses envies de se jeter dans ses bras, de pleurer a chaudes larmes, lui hurler qu’elle était désolée, qu’elle l’adorait toujours, qu’elle n’avait jamais cessé de s’en vouloir mais sa fierté lui interdisait ca. Elle resta donc plantée là, à le regarder…

Finalement, il lâcha quelques mots qui firent flancher Kate’ « Possible... Kate' je... Tu m'as tellement manqué que j'ai mal réagis, désolé... »

Il s’avança vers la jeune femme. Kathleen émit un sursaut de surprise, son cœur rata un battement mais son état s’aggrava lorsqu’il passa ses bras autour de ses épaules et la serra fort contre lui. Là, elle ne put s’en empêcher, Kathleen fondit en larmes. Le liquide salé qui tombait de ses yeux mouilla les vêtements de Duncan. « Désolée.» Dit-elle en riant. Ce n’était pas vraiment un rire joyeux, plutôt un rire nerveux, voir hystérique. Dans ce simple mot, elle s’excusait pour tout. Tout le mal qu’elle lui avait fait, pour ses vêtements, pour l’avoir abandonné. Elle souffrait peut être aussi mais c’était entièrement de sa faute. « Je n’aurais pas du te laisser comme ca. » Ses larmes embuant ses yeux, elle ne vit pas bien la réaction de jeune homme mais elle s’en fichait, elle avait accomplit ce qu’elle voulait faire depuis bien des années, s’excuser. Elle espéra très fort qu’ils puissent repartir sur de nouvelles bases… Oublier ces 9 années de calvaire pour tous les deux.

Elle renifla péniblement. Saisit un mouchoir dans son sac et se moucha bruyamment. Elle regarda son téléphone portable, elle vit son reflet. Après tout, ce n’était pas un miroir, quoique…. Elle le lâcha, le faisant tomber au fond de son sac mais elle avait eut le temps de voir ses yeux rougis par les larmes. Elle se rendit alors compte que pas mal de passants, élèves comme collègues, les reluquaient, avec différentes mines. Certains choqués, d’autres étonnés, d’autres encore avaient el sourire aux lèvres, comme s’ils avaient tout comprit… Décidément, cette journée était belle...

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Duncan se fichait éperduement du regard des autres, il avait déjà su le prouver quelques instants auparavant après tout.. Il se fichait des conséquences que pourrait prendre son geste, le fait de prendre une professeur de l'école où il étudiait dans ses bras ne le dérangeait pas lui, mais peut-être que collègues ou autres pourraient le prendre mal, et il y aurait des répercussions.. Lui s'en fichait, peut-être que pour Kathleen c'était différent, mais il fallait les comprendre, si heureux de retrouver chacun un ami qu'on pensait avoir perdu de vu, le fait qu'ils ne s'engueuleront plus à partir de maintenant, du moins plus pour ça puisqu'il y a toujours de la tension dans une amitié. Duncan la serra très fort contre lui, caressant doucement son dos en même temps, et se laissant totalement submergé par ses émotions, pleurant presque. Il se laissa finalement aller, les larmes coulèrent lentement, comme celles de Kathleen qui tachaient d'ailleurs son maillot, Duncan étant un peu plus grand qu'elle en taille. Il ne voulait plus la lâcher, plus jamais.

_ Tu sais, je pensais que ça me ferait plaisir de t'entendre t'excuser et pourtant ça ne me fait rien. Peut-être parce que je sais que c'est de ma faute? .. Je suis moi aussi désolé..
Et pour mon T-Shirt c'est pas grave, le plus important c'est que je te retrouve! Je t'adore toi.

Duncan rigolait en même temps, tellement heureux et ne pensant plus au fait qu'elle soit partie. Il se détacha doucement de Kathleen, passant l'un de ses bras autour de son épaule et la fit marcher avec lui. Maintenant qu'ils étaient plus grands tous deux, ils pourraient parler peut-être plus sérieusement même si c'était difficile pour Duncan de l'être. Toujours ce sourire sur les lèvres, il l'emmena sur un banc où il se posa et l'incita à faire de même.

_ Alors, tu deviens quoi?

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