Je n'ai jamais été une experte en coup de foudre. Je n'y ai même jamais cru. Et après avoir dit adieu à Gabriel, je pensais que j'allais mettre un temps à m'en remettre et à l'oublier. Mais ce ne fus pas le cas, bizarrement. Je ne m'attendais pas à tomber sous le charme d'un autre homme deux jours plus tard. Pourtant, c'est ce qui était arrivé. À cette pensée, mon cœur tambourina un peu plus fort dans ma cage thoracique. Un sourire étira les lèvres. Je m'étais tout de suite senti à l'aise, avec Michael. Quelque chose de fort était passée entre nous deux. Je l'avais senti au plus profond de moi-même. Et ses yeux bleus m'avaient fait tourner la tête.

Un soupire m'échappa. Michael... Depuis ce jour, il n'y avait que lui dans mon esprit. Lorsque j'imaginais son visage dans ma tête, je ressentais toujours la même petite douleur au creux du ventre. C'était encore déstabilisant quelquefois. Je brulais d'envie de le revoir. Mais j'avais bien trop peur de me faire passer pour une folle à lier.

Je suppose que c'est pour ça que j'avais envoyé un texto à Deborah, pour lui demander de venir me rejoindre dans la cour du campus. J'avais besoin de parler de tout ça à une fille, avoir son point de vue... Et surtout, lui demander ce qu'elle me conseillait de faire. Et comme ma meilleure amie, Mélora était malheureuse comme les pierres à cause de Sébastian, je ne voulais pas la blesser encore plus. Je préférais attendre un peu pour lui en parler. Surtout que rien n'était encore fait avec Michael. Je ne voulais pas crier victoire trop vite.

En attendant mon amie, je m'étais allongé au soleil sur la pelouse du campus. Un bain de soleil me faisait beaucoup de bien. J'avais même dû retirer mon gilet pour avoir moins chaud tellement le soleil tapait, aujourd'hui. Je ne portais donc plus qu'un débardeur et mon jean ainsi que mes converse. Mon gilet était posé sur le sol en boule à côté de moi. Je tendis les bras devant mes yeux, jouant a cachet le soleil avec mes mains et le laisser passer entre mes doigts. J'avais retiré les bandages de mes avant-bras. Les croutes étaient parties, mais il restait encore des marques bien rouges, qui ne laissaient pas de place à l'imagination sur ce qu'il s'était passé. Ça ne pouvait même pas passé pour des griffes de chat. Les marques n'étaient pas assez parallèles. Et il y en avait beaucoup trop. Et puis, quel chat grifferait les deux bras en même temps ?

Je baissais les bras et me redressait légèrement, en prenant appuis sur mes coudes. Je repérais tout de suite Déborah, qui avançait dans ma direction. Je lui souris et agitait le bras dans sa direction. Même si je savais bien qu'elle m'avait vue.

— Hey, souris-je en me levant pour aller faire la bise à Deborah. Merci d'être venue.

J’avais pu partir à la boutique de photo. Je connaissais bien cette boutique, m’y rendant assez souvent pour voir les nouveautés mais je n’avais jamais acheté de produit. Je pense, que le vendeur espérait toujours que j’acheté enfin quelque chose mais c’était loin d’être dans mes budgets. J’avais donc mon ancien appareil depuis quelques années déjà et il commençait à s’user. En temps normal, je n’aurais pas pu me permettre de m’en acheter un, mais j’avais eu la bonne surprise ce matin, de savoir que ma bourse d’étude avait été réévaluée en ma faveur. Je profitais donc de l’occasion pour changer mon appareil photo. Je n’avais pas pris l’appareil le plus performant, voulant rester dans mon budget, mais il pouvait quand même faire de bonnes photos.

Mon nouvel appareil dans mon sac, je rentrais au campus. J’allais pouvoir profiter de cette journée pour régler l’appareil et partir l’essayer. J’avais repérer quelques coins sympas où je n’avais jamais fait de photos. Arrivée dans ma chambre, je rangeais l’ancien dans un des tiroirs du bureau, ne pouvant me résigner à la jeter, puis m’asseyais sur le lit. Je sortais l’appareil photo du sac. Le vendeur m’avait expliqué la base, il ne me restait plus qu’à le régler. J’avais quelques difficultés à le faire et commençais donc à lire la notice.

Je n’avais même pas lu dix pages, lorsque je reçu un texto d’Alexie. Elle me demandait de la rejoindre dans la cour du campus. Ca changeait le programme de ma journée, mais ce n’était pas grave, je lui répondais donc que j’arrivais dans une dizaine de minute. J’étais contente de pouvoir voir Alexie, c’était une personne avec qui j’aimais parler. Je ne connaissais pas son passé et elle ne connaissait pas le miens pourtant j’avais l’impression que nous nous comprenions facilement. Je rangeais mes affaires, après avoir bien cornée la page de la notice pour ne pas la chercher plus tard. Et je partais enfin vers la cour.

Je vis Alexie à moitié couchée sur l’herbe. Lorsqu’elle me vit à son tour, elle se mit à sourire et à agiter son bras en ma direction. Je souriais à mon tour. Elle se leva pour me faire la bise et me remercia d’être venu. A vrai dire, elle n’avait pas besoin de me remercier. C’était aussi un plaisir pour moi de la voir.

Il n’y a pas de quoi. Ça fait toujours du bien de sortir pour voir une amie. Sinon qu’est-ce que tu racontes de beau ?

- Il n’y a pas de quoi. Ça fait toujours du bien de sortir pour voir une amie. Sinon qu’est-ce que tu racontes de beau ?

Je m’étais assise de nouveau sur l’herbe après avoir fait la bise à Deborah. Ma relation avec Deborah était assez spéciale. Je la considérais vraiment comme une véritable aie et pourtant nous ne savions rien l’une de l’autre. Comme si on sentait que chacune de nue avait un passé assez sombre. Enfin, ça ne pouvait être que ca. Quand notre passé n’est pas lourd, on en parle au moins de temps en temps, non ? J’ai déjà raconté mon « histoire » à quelque personne sur ce campus. Mais jamais a Deborah. Ce n’était pas un manque de confiance… Ou la peur de passer pour une fille qui se plein, mais je ne l’avais jamais fait, point. Et aujourd’hui, pour la première fois, j’allais m’ouvrir à elle. J’avais besoin de son avis pour Michael.

Ah… Michael… Ce garçon, ou plutôt, cet homme m’avait complètement charmé. Et cela sans rien faire d’extraordinaire. Il avait été simplement gentil avec moi. Est-ce que c’était naïf de ma part de m’amouracher d’un homme qui avait été gentil et compréhensif avec moi ? Oui, non, peut-être. En tout cas, j’espérais vraiment que Deborah pourrait éclairer ma lanterne et me dire quoi faire.
Je me rendis compte que plusieurs minutes s’étaient déjà écouler lorsque je me mis enfin à parler.

- Je suis amoureuse, je crois. Dis-je sans préambule.

Ce n’était peut-être pas la meilleure façon de commencer mais c’était sortit tout naturellement. Et puis je ne voulais surtout pas commencer à tourner autour du pot.

- Mais je ne sais pas quoi faire. Je ne suis pas doué pour les relations avec les garçons… Et j’aurais besoin des conseille de ma tatie Deb, à vrai dire.

Elle retourna s’assoir sur l’herbe et je fis de même. Je l’as voyais réfléchir, de quoi ? Je n’en savais rien. Ces pensées n’avaient pas l’air désagréable. Je penchais ma tête vers le ciel et la laissai réfléchir. Elle me sortit de ma contemplation en me disant qu’elle était amoureuse, enfin qu’elle croyait. J’étais contente pour elle. J’avais l’impression qu’elle n’avait pas toujours été heureuse dans son passé et j’espérais qu’elle le serait en amour. Elle me rajouta ensuite qu’elle ne savait pas quoi faire. Elle pensait ne pas être douée pour les relations avec les garçons et elle avait besoin de mes conseils. Je rigolais un peu avec le surnom qu’elle avait utilisé. Mais à vrai dire, je ne savais pas trop comment l’aider. Pour ma part, je n’avais eu qu’une relation avec un garçon, c’était la relation que j’avais à l’heure actuelle, celle avec Jared.

Tu devrais peut-être commencer par me parler de ce garçon.

Je marquais ensuite une petite pause. J’essayais de m’imaginer le garçon qui pourrait lui correspondre. Je voyais bien quelqu’un de protecteur envers elle, car oui, elle donnait l’envie de la protéger. Il s’agissait surement de quelqu’un de doux et de mature. Je voyais quelqu’un qui serait l’aimer comme elle pourrait l’aimer. Alexie ne ferait pas de mal à une personne et j’espérais que ce garçon ne lui briserait pas le cœur. Du côté physique, je n’en savais trop rien. A vrai dire, je ne connaissais pas ses goûts. J’arrêtais mes pensées pour revenir vers elle.

Je pense que le mieux, serait que tu le connaisses un peu plus pour savoir si c’est réellement des sentiments ou juste une attirance. Mais le principal dans tout ça, c’est d’écouter ton cœur.

Grâce à Jared, j’avais compris qu’on ne pouvait pas se promettre d’oublier de ses sentiments car ils ne partaient pas tout seul. Non, les sentiments sont bien plus compliqués que ça. Etre ami avec une personne qu’on aime ? J’avais compris, que c’était difficile de rester dans son rôle d’ami. Je ne voulais pas qu’Alexie connaisse l’amour à sens unique, je préférerais que le garçon, dont elle me parle, ait les mêmes sentiments.

— Tu devrais peut-être commencer par me parler de ce garçon.

Deborah avait raison, je devais lui parler Michael. Je m’allongeai sur le sol et m’apprêtai à le faire mais me perdis dans mes esprit encore une fois. A chaque fois que j’imaginais le visage de Michael c’était la même chose : je finissais sur une autre planète. Loinnnn très loinnn de là où j’étais. J’ai toujours été un peu dans mon monde, a imaginer tout et n’importe quoi, mais là c’était pire !

— Je pense que le mieux, serait que tu le connaisses un peu plus pour savoir si c’est réellement des sentiments ou juste une attirance. Mais le principal dans tout ça, c’est d’écouter ton cœur.

Je me forçais à revenir sur terre et écouter mon amie. C’était très mal poli de ma part de m’évader de la sorte. Après tout je lui avais demandé de venir pour que l’on se voie. Je ne voulais pas vexé ma tatie Deb. Je me redressais une nouvelle fois en appuis sur mes coute, je ne savais décidément pas comment me mettre pour être a l’aise.

— Oui, je pense que tu as raison… Dis-je en souriant. Michael est… Grand, baraqué… Il a des yeux bleus comme… comme le ciel aujourd’hui ! C’est presque hallucinant comment ses yeux son clair ! Et il prend des cours de cinéma à l’université…

Que pouvais-je dire de plus ? Je crois que j’avais fait le tour de ce qu’il fallait dire. Après je risquais de rentrer dans le privé, et je n’allais pas déballer a Deborah tout ce qu’il m’avait dit, ça aurait été dégueulasse de ma part… En plus ce qu’il lui était arrivé était moche...

Je lui avais dit qu’elle devrait peut-être commencer par me parler du garçon dont elle pensait être tombée amoureuse. Je m’étais ensuite perdue dans mes pensées et apparemment elle aussi puisqu’elle ne me répondit pas. J’imaginais le garçon qui avait pu la faire succomber, celui qui pourrait la rendre heureuse. Après quelques minutes, je reprenais la parole pour lui dire qu’elle devait apprendre à le connaître un peu mieux pour confirmer ses sentiments mais que malgré tout, elle devait écouter ses sentiments.

Elle se redressait en prenant appuis sur ses coudes. Puis elle prit la parole, le prénom de Michael résonnait dans mes oreilles et la description qu’elle en avait faite me confirmait qu’elle parlait de mon meilleur ami. Je souriais. Je ne savais pas ce que Michael en pensait car il ne m’en avait pas parlé, mais je savais que si c’était réciproque, alors Alexie ne souffrirait pas avec lui. Et en même temps, je savais qu’il ne donnait pas sa confiance facilement.

Je connais très bien Michael car il s’agit de mon meilleur ami. Et je sais qu’il n’est pas du genre à faire souffrir les filles. Je n’ai qu’une chose à te dire, apprend à le connaître et montre lui que tu es digne de confiance.

Je ne connaissais pas beaucoup le passé de Michael car il avait du mal à m’en parler. Je savais que ce n’était pas un manque de confiance mais plutôt un mal être de sa part. Et je respectais son choix, à vrai dire, moi-même je ne parlais pas de mon passé alors je comprenais parfaitement ce qu’il ressentait. Et pourtant, je savais qu’Alexie pouvait rendre heureux Michael et inversement.

- Je connais très bien Michael car il s’agit de mon meilleur ami. Et je sais qu’il n’est pas du genre à faire souffrir les filles. Je n’ai qu’une chose à te dire, apprend à le connaître et montre lui que tu es digne de confiance.

Je fus à la fois surprise et très gênée de savoir qu’il était en réalité le meilleur ami de Deborah ! Comme le monde est petit, n’est-ce pas ? Je souris et arrachait un ou deux brin d’herbe en me repassant en boucle dans la tête ce que venait de me dire Deborah. Bon, c’était logique, je savais très bien que je devais apprendre à le connaitre… Même s’il m’avait déjà raconté pas mal de chose sur son passé… Et j’avais déjà remarqué qu’il ne semblait pas être du genre à faire souffrir les filles. Sa façon très gentleman de m’acheter un nouvel objectif…

- En fait… Nous nous sommes rencontré en nous percutant. Mon objectif s’est brisé au passage et il m’a proposé d’en acheter un autre. Je vais lui rembourser petit à petit…

Je me remémorais ce qu’il s’était passé et souris un peu plus. Je ne suis pas du genre a croire au coup de foudre et pourtant c’était ce qui était arrivé. Bon, peut-être que je m’emballais mais… Une fille ressent ce genre de chose, non ?

- Ensuite, il m’a proposé de me payer a déjeuné, mais c’est moi qui a payer, finalement. Je ne pouvais pas le laisser me payer l’objectif et le déjeuner... Ca aurait été crevard de ma part.