IL Y A TROIS SEMAINES

L’ambiance était à son apogée. La fin du monde flottait dans les esprits, chacun dansait à son rythme, à son façon, comme si demain n’existerait pas. Un grand sourire flottait sur tous les bouches, rien ne pourrait déranger cet ambiance, on y croyait tous fermement. C’est le genre de soirée qui vous reste graver dans l’esprit par parcelle, le reste on l’oublie par l’alcool. J’ai bu, puis bu, plus qu’à mon habitude. Il me semblait suer tout ce que j’engorgeais, alors je buvais à nouveau, pas assez saoul à mon avis. Je dansais avec des inconnus, me noyant entre les corps environnant, me frottant à tous ceux qui me côtoyaient. J’étais célibataire, alors je m’en permettais. Je jouissais d’une grande liberté d’esprit comme de corps, alors je l’ai embrassé. Cette inconnue au regard de braise, à la beauté singulière, aux courbes si féminine, celles que j’avais eu le temps d’oublié du temps de mon célibat. Mes mains découvraient son corps, et mes lèvres goûtaient à sa saveur de femme. M’embrouillant l’esprit… c’est tout ce qui me reste de cette soirée, que ce geste éphémère et ce regard de braise qui me hante encore.

IL Y A UNE SEMAINE.

J’avais retrouvé ma raison de vivre, il n’était plus question de perdre mon temps dans des party puéril, plus le temps d’être immature. Je n’embrasserai aucunes lèvres si ce n’étaient celles de Sookie. Elle ne voulait pas de moi par contre, alors je me contentais d’attendre et d’agir en grand gentlemen à chaque fois qu’elle me croisait. C’est aujourd’hui que j’emménage dans ma nouvelle chambre universitaire, j’ai décidé de vivre l’expérience complète. Pour le peu d’information que j’ai, je sais que mes deux colocataires sont des femmes, une ce nommant Alexandra, l’autre Léah. J’avoue être assez nerveux de vivre en présence de femme, mais il y a un début à tout right? Alors je m’avançais, sac sur l’épaule, ma main empoignant la porte enfin, j’entrai. Les deux autres étaient déjà là, j’interrompu leur discussion apparemment puisqu’un silence de mort plombait l’air. Mes yeux tombèrent sur elle et ses yeux troublant, en perdant mes mots, mes manières, mon identité un court instant. Je secouai la tête, feignant de ne me rappeler de rien, bien qu’elle ait dû voir dans mes yeux mon trouble évident. Je m’approchai de la première, blonde, lui tendant une main ferme. « Moi c’est Maxence, tu dois être Alexandra? » La blonde en sembla tout de suite offusqué, merde je ne connaissais même pas le nom de celle que j’avais embrassé quelques jours auparavant. Je me tournai vers la brune, évitant de la regarder dans les yeux, je lui tendis la main, pour ne pas éveiller les soupçons de l’autre. « Alors, Alexandra. Enchanté. » Ma main retomba timidement sur ma cuisse… quelles étaient les chances?

AUJOURD’HUI

Je suis assis, seul dans la chambre, sur l’unique sofa que nous avons. J’essaie en vain de faire mes devoirs, mais ma tête est ailleurs. Je ne pense qu’à une chose et c’est Sookie, enfin plutôt, je pense à notre dernière discussion. Je lui ai demandé sa main. Mariage. Ce mot vibre dans mon esprit, il est si étrange. Est-ce trop tôt? Trop tard pour reculer? Et si ce n’était pas elle? Et si je gâchais mon unique chance au bonheur? Toutes ses questions causés par la peur d’aller trop vite et d’être trop jeune. J’enfouit ma tête entre mes mains, sur le bord de la dépréssion, puis la porte grinça.

Le silence était des plus complets, je l’observais, sans qu’elle ne le remarque. Je me demandais ce qu’elle pouvait bien écrire, ce à quoi elle pensait en ce moment, si je faisais partie de celles-ci ou si j’étais le seul à me souvenir de cette soirée. Elle se coucha, je tournai la tête vers l’avant, fixant le mur blanc que j’avais en face, hésitant vraiment à me lever et à partir immédiatement de cette chambre à l’ambiance pesante. « Est-ce qu’on va s’ignorer encore longtemps ? » J’allais précisément me lever quand elle prit parole, je tournai la tête, l’air surpris.

« Mais je ne t’ignore pas. Qu’est-ce qui te fais croire ça? » Évidemment elle pourrait citer parmi les cents autres exemple l’instant présent, citer le fait que je ne l’avais même pas encore salué, et qu’elle n’avait pas non plus sentis le besoin de le faire à son tours.

« Je ne voulais pas déranger ta lecture, c’est tout. Ça va toi sinon? » Je me levai, frottant mes mains déjà moites sur mon jeans et m’avançai vers l’armoire qui contenait tous mes vêtements. J’y sélectionnai une chemise, une cravate, un jeans foncé, toute la tiraille pour impressionner la fille que je voulais reconquérir jour après jour. Un nouveau silence venait de plomber l’ambiance, c’était de plus en plus inconfortable. Je me précipitai dans la salle de bain, ne prenant même pas le temps de refermer la porte je retirai mon pantalon, l’ancien dans le coin de la salle de bain et enfilant le nouveau immédiatement, je retournai dans la chambre, finissant de boutonner mon jeans devant elle.

« Ok, ok j’avoue t’avoir ignoré, un peu… beaucoup, mais c’était… Hmm… minute je reviens. » Je retournai dans la toilette, retirant mon t-shirt et prenant ma chemise, je la rejoins à nouveau, me passant la chemise sur les épaules devant ses yeux.

« C’était une erreur right? Une erreur de parcours, une chose qu’on ne voudrait pas répéter n’est-ce pas? » Je ne la regardai même pas dans les yeux, j’ignorais moi-même si je tenais à ne plus jamais répéter ce geste, alors j’évitais de trop me poser de question. Je boutonnai le reste des boutons.

« Ce qui me fait croire cela ? Notre attitude, pourquoi avons-nous besoin de se fuir si on ne s’ignore pas ? Pourquoi aucun de nous deux n’arrive à parler à l’autre ? » Bon point, je ne ressentis cependant pas le besoin de commenter. J’haussai les épaules simplement, maintenant mon opinion du départ, je ne l’ignorais pas, voir je la respectais même trop pour oser déranger son temps d’étude. Regardant ma montre je fus pressé par le temps, j’avais l’intention de sortir ce soir, rejoindre ma future femme, si je puis l’appeler ainsi. Je m’habillais, sauvant du temps et m’habillant devant elle pour ne pas perdre une bride de la conversation. Elle avait craqué, enfin, j’avais plutôt craqué avec elle, nous nous expliquerions enfin, mais on dirait que je ne faisais que mentir depuis le départ… et ça me mettait hors de moi, ça serait si simple pourtant de dire que ça n’arrivera plus jamais, mais les mots ne voulaient pas sortir comme je l’aurais voulu. « Pour ma part c’est une erreur, une regrettable erreur que je ne recommencerais pas, mais toi es-tu sûr de ce que tu dis ? N’essaie-tu pas plutôt de soulager ta conscience ? » Alors voilà dit ainsi c’était bien simple, et pourtant…

« Non évidemment c’est toi qui a raison, une erreur regrettable, c’est le mot. On avait trop but, j’ai même du mal à me souvenir de tous les détails… » Je mentais à nouveau. Je me souvenais de tout. De sa bouche, de la texture de sa peau, de la douceur de ses cheveux, de son parfum, de la courbe de ses hanches, de son dos, de ses fesses… Je secouai la tête, espérant qu’elle n’ait pas remarqué mon égarement d’esprit. Elle se retourna pour aller poser son cahier puis me posa une nouvelle question, un peu plus sérieuse cette fois, le genre de question qui nécessite la vérité. « Dis-moi dans les yeux que tu ne veux plus recommencer. » Et pour une fois j’allais essayer de la lui donner. Mes yeux dans les siens cette fois.

« Je peux être honnête? Parce que… je n’ai fait que mentir depuis que tu es arrivée et je ne sais pas pourquoi, je ne saurai l’expliquer. Je ne peux pas répondre à cette question, je n’en sais rien. Si je t’évite, ce n’est pas seulement pour éviter la conversation qu’on est en train d’avoir, mais aussi parce que j’essaie d’oublier ce qui est arrivé… mais je n’ai pas réussi. » Je posai ma main sur ma nuque, embarrassé, si j’allais faire un effort, c’était maintenant le temps. Je m’avançai vers elle, tendant mon autre bras vers elle, ouvrant la main.

« Mais tu as raison, ça ne sert à rien de s’éviter. Ami? »

HRP : petite réponse désolé :(