Loin d’avoir été gâté par la vie, Syed ne cache pas aux autres la nature des obstacles qu’il a rencontré durant sa jeune vie. Étant l’aîné d’une famille nombreuse, il s’est toujours montré très protecteur. Il ne peut s’empêcher de faire autrement, c’est dans sa nature de se sentir utile voir même indispensable. La cause d’un tel comportement ? Sans aucun doute la mort de sa mère lorsqu’il n’était qu’un enfant. A ce moment là, c’est une vraie prise de conscience qui s’est faite en lui. Protéger et s’occuper de sa famille parmi laquelle on pouvait compter son père, son frère et ses deux sœurs. A la mort de sa mère, son père tenta de noyer sa peine dans ce qu’on pourrait appeler : l’échappatoire facile, c’est-à-dire l’alcool et le tabac. Syed n’a jamais su pourquoi, mais à partir de ce tragique évènement, celui qu’il considérait comme le héro de sa vie se mit à le battre. Personne n’était au courant de ça et Syed était bien décidé de garder ce secret pour lui. Après tout, la vie était faite de coups, plus on en recevait et plus on s’endurcissait. Malgré son comportement violent, Syed n’a jamais cessé d’aimer son père. Il reste et restera un héro au fond de son coeur.

Pour subvenir au besoin de sa famille, le jeune Oaken s’est lancé à la recherche de petits boulots dès qu’il atteint l’âge légal pour cela. On peut dire qu’il ne loupait pas une occasion pour se taper tout le sale boulot qu’on pouvait refiler à un jeune de son âge. Mais s’en fichait bien, puisque son but n’était pas de chipoter sur ce qu’il faisait mais pourquoi il le faisait. C’est en entrant dans ce monde du travail, qu’il prit une certaine indépendance et un recul énorme sur la vie. On lui a toujours reproché ( ou pas d‘ailleurs ) d’être très mature pour son âge. Certainement parce que la vie a accéléré son cycle. Il sait parfaitement se débrouiller seul et il n’a pas besoin des autres pour s’en tirer. Même si Syed est une personne au contact très facile et agréable. Il aime parler et échanger avec les gens, il trouve que c’est enrichissant. De plus, ça lui offre un panel relationnel assez important au final.

Affecté par la mort de sa mère, comme toute personne normalement constituée ou presque, Syed avait le rêve de devenir médecin. Pourquoi ? Eh bien pour pouvoir sauver des vies. Avoir la possibilité de guérir les gens et de leur épargner la souffrance que l’on éprouve en perdant un être cher. Dès le collège, il demandait à entrer dans des sections scientifiques afin de lui donner tous les avantages dont il avait besoin. Au lycée, il s’engagea directement dans cette même filière. Il obtiendra son bac haut la main avec des résultats brillants, ce qui lui permettra de mettre les pieds dans une université très renommée. Il étudiera dans ce domaine pendant deux ans. L’année de ses dix neuf ans fut un tournant. Crise d’adolescence tardive peut être, mais dans tout les cas, il ne pouvait plus supporter de vivre avec sa famille. Comme un étouffement. Son père était constamment insatisfait par ses résultats scolaires et ne faisait que lui mettre la pression. Une seule solution : partir.

La bonne blague dans cette histoire, c’est que partir de chez soi du jour au lendemain, sur un coup de tête, en n’ayant pas un rond ( parce que tout ce qu‘on pouvait gagner terminer dans le porte monnaie de papa ), et bien forcément, on termine à la rue. Syed passa quelques temps comme un chien errant dans les rues. Il était dans la peau d’un mendiant. Il ne pensait pas qu’un jour ça lui arriverait, et pourtant c’était bel et bien le cas. Finalement, c’est la mère d’une de ses amies, qui décidera de le prendre sous son toit, et c’est cette amie qui deviendra son premier amour.

Une toute nouvelle vie commença. Syed abandonna les attentes de son père et le cadre dont il était prisonnier depuis tout petit. Il quitta aussi sa famille d’accueil pour partir plusieurs mois en Europe. C’est là, qu’il se découvrira une réelle passion pour la photo. Oui, c’était de ça qu’il avait besoin pour s’exprimer ! Non pas de s’enfermer dans une pièce à apprendre bêtement tout ce qui pouvait constituer un corps. En revenant en Amérique, Syed demanda un dossier d’inscription pour la célèbre Niagara Falls. C’est là qu’il avait envie d’étudier la photographie. Cette école était réputée et elle lui apporterait forcément que du bon. Quelques semaines après avoir renvoyé son dossier, Syed eut la bonne surprise de lire un courrier lui annonçant qu’il était accepté dans l’établissement.