« Très sincèrement, et je ne dis pas ça parce que ton bras est enroulé au mien, mais tu es la femme la plus séduisante à cette soirée. », murmure-t-il à l'oreille.
Profond soupire, roulement de yeux, exaspérée « Tu trouves? »
« Allez, ne prend pas cet air, Marie… Pas parce que tu es enceinte et près d’exploser que je ne te trouve pas séduisante! »
« Paul ! » offusquée, elle le tape sur le bras.
Rires « Je blague, ohh ! »
Main sur le ventre, visage crispé « Plus sérieusement, je ne me sens pas bien, Nathanaël bouge un peu trop… »
« Je vous jure ! Mon fils sera un joueur de football reconnu ! » s’adressant aux invités, rires.
« Non, Paul… Je crois que c’est l’heure… »
« … L’--.. L’heure ? »
« Marie? » inquiète, dépose sa main sur le dos de son amie.
« Vite ! Quelqu’un ! Ma femme va accoucher ! »

CHAPTER ONE ; HERE COMES THE SUN

Elle en avait assez de pousser… D’entendre ces infirmières lui répéter sans cesse avec leurs sourires bienveillants que c’est bientôt terminé, qu’elle aura enfin la chance de tenir son fils dans ses bras mais il suffit que d’un dernier petit effort. Très franchement, si elle le pouvait, et si elle ne serait pas entrain d’accoucher en ce moment, elle leur arracherait ce sourire des lèvres ! Mais elle a hâte… Elle a terriblement hâte de pouvoir serrer son fils dans ses bras qu’elle se tait et fait ce qu’on lui demande de faire.. Pousse quand on lui demande de pousser, et respirer quand on lui demande de respirer. Prenez note que Marie Warrens n’a jamais pris d’ordre de personne ! Mais pour son fils, elle ferait n’importe quoi.

Debout à sa droite, Paul Warrens serre la main à sa femme… Main qui, très franchement, perd un peu de sa motricité à force que sa femme la serre. Tiens, lui qui pensait qu’elle était dépourvue de force physique, le voilà qui risque de perdre sa main sous sa pression ! Mais là n’est pas le temps de penser à ta main, Paul.. Là n’est pas le temps de remettre en question la force physique jusqu’ici inexistante de ta femme ! Et il le réalisa le moment où il entendit le premier cri de son fils… Le premier hurlement, le premier coup d’œil. Quelques minutes plus tard, on lui glissa l’enfant dans les bras et, pour la première fois, ils ont échangés un regard. « Il est magnifique.. » murmure Paul. Admirant son fils, plus rien ne compte à présent… Plus rien, sauf lui. Leur Nathanaël.

[…]

« Alors c’est pour ça que je ne peux pas accepter cette barre de chocolat que tu m’offres, Nate, parce que si je veux être au sommet, je dois avoir l’air d’une fille qui est déjà au sommet, tu comprends ? »
« Mhm »
Soupire exaspéré, roule les yeux « Pourquoi tu me regardes comme ça? »
« Comment ? » sourire en coin.
« Comme… Comme ça !! » tend les bras vers lui, désignant son regard doux – pour un enfant de cinq ans -
« Eh bien… Un jour.. Toi et moi, nous serons mariés »
« … »
« Et.. enfin.. J’ai cru comprendre que c’est ainsi que les gens se regardent quand ils vont se marier, non ? »
Kaya se pince les lèvres en un sourire timide puis émet un son qui ressemble à de la rage. « Nate ! La barre de chocolat ! Éloigne ça hors de ma vue ! », croise les bras.

CHAPTER TWO ; SAY, DAD ?... WHAT DOES LOVE MEAN?

« Papa ? » demande le jeune Nate, âgé pas plus de sept ans. Il prend place sur la chaise en face du bureau du patriarche et le regarde travailler, balançant les jambes d’avant, arrière. Son père, quant à lui, termine de d’écrire quelques mots, signe le dernier papier et ferme le dossier avant de retirer ses lunettes oculaires et les déposer sur son bureau. Il joint ses mains ensembles et regarde son fils qui, pour un enfant de sept ans, semble plutôt sérieux concernant ce qui le tracasse. « Nathanaël ? » enchaîne Paul Warrens, avertissant son fils qu’il est toute ouï. « Quand tu es tombé amoureux de maman.. » débute le jeune garçon, ce qui rend le père légèrement mal à l’aise… « Comment tu as su que tu étais amoureux d’elle ? » Nathanaël a toujours été un enfant curieux, son père ne peut le nier. Seulement, il ne s’attendait pas à avoir ce genre de conversation avec lui.. Du moins, le gamin est en avance de dix ans. « Écoutes, Nathanaël… Quand… Quand un homme.. Et.. Et une femme s’aiment… » « Mais… Comment est-ce qu’ils savent qu’ils s’aiment ? » interrompt le gamin, s’avançant un peu plus vers le bord de la chaise.

Ah ! … Il ne lui a pas demandé d’où viennent les bébés mais bien d’où vient l’amour !... Grande différence.. Très grande différence. Paul baisse les yeux vers ses mains tout en hochant négativement la tête, visiblement à la recherche d’une réponse. Bien entendu, il n’en avait aucune. Paul Warrens n’a jamais été l’homme le plus expressif de l’univers… Il complimente sa tendre épouse, oui… Mais jamais ne va-t-il faire un Shakespeare de lui et écrire, encore moins prononcer, de belles paroles à cette dernière !... Le romantisme n’est pas vraiment inné chez le trentenaire, mais on ne peut en dire autant pour le gamin de sept ans. « Tu le sais, tout simplement »… Nathanaël hoche positivement la tête, considérant la réponse quelques secondes avant de laisse tomber son dos sur le dossier éloigné de la chaise. « Pourquoi? Il y a une fille qui te plait ? » Paul marque une pause, un sourire s'esquisse à ses lèvres « Kaya? »… « Papa… » débute Nate, une moue dégoûtée tracée à son visage. « Les filles, ça pue.. » Les filles ça pue. Son père éclate de rire avant de hocher positivement la tête, acquiesçant les paroles de son fils. « T’as raison, fiston… Les filles… Ça pue », ils partagent un regard complice avant de rire tous les deux. Sept ans. Il venait tout juste de partager son premier baiser avec Kaya Marshall et… Très franchement, c’était la pire expérience de sa courte existence jusqu’à présent. Pire qu’avaler un verre-de-terre, chose qu’il a fait d’ailleurs puisqu’on l’a défié… Pire que… Pire que tout. Mais il doit avouer… Elle goûtait les gâteaux à la vanille et gourmand comme il est, il adore toutes formes de sucreries… Disons qu’il aurait prolonger le baiser ne serais-ce que pour goûter davantage à cette chose miraculeuse que nous appelons tous communément un « baume à lèvres ».

[...]

« J’ai entendue dire que… Nate et Kaya feront partie des concurrents… »
Soupire, prenant un air évident « C’est certain qu’ils feront partie des concurrents ! C’est Nate et Kaya… », une pointe de jalousie anime son ton de voix.
« Qu’est-ce que t’as ?... T’as même pas de cavalier pour le bal de promo alors pourquoi tu t'excites comme ça?… »
Foudroie son amie du regard « Merci de me rappeler que j'y vais seule, hein… »
« C’est parce que Nate t’as refusé… Brave bête, elle été lui demander tout en sachant pertinemment qu’il n’allait même pas considérer y aller avec elle ! » rires.
« De toute façon, ils ne gagneront pas » croise les bras.
« Je vous assure qu’avant même qu’elle aie le voir, il n’était pas du tout au courant de son existence » rires.
« Rho, la ferme. T’es pas mieux placée, toi ! T’as pas de cavalier non plus ! »
« Ouais mais tout le monde sait que Nate est territoire interdit… »
Kaya traverse le couloir et jette un regard noir à l’étudiante qui a daigné approcher son petit ami pour le bal de promo. Nate, le bras autour de la taille à sa petite amie, ricane légèrement.

CHAPTER THREE ; WE’RE POPULAR. THERE’S NOTHING BETTER THAN BEEING POPULAR

« Alors Nathanaël ? Tu es prêt ? » lui demande l’enseignante du cours de sciences, et accessoirement la coordonatrice en chef de la soirée Gala des Finissants de leur High School. Vous savez cette soirée où tous les finissants sont vêtus d’une toge avec un chapeau sur la tête et qu’ils montent sur scène afin de collecter leur diplôme ? Soirée où quelques étudiants sélectionnés spécifiquement par les enseignants devront donner un discours parfois humoristique, sérieux tout en remémorant à leurs collègues de classe les meilleurs moments de leur séjour à cette école, sans oublier les pires. Nathanaël fut l’un des élèves sélectionnés par les enseignants… Se mordillant la lèvre inférieure, le jeune homme de dix-huit ans baisse les yeux sur la feuille chiffonnée qu’il tient nerveusement entre ses mains et hausse un épaule, incertain. « Ah, ne sois pas si nerveux ! » « Ouais.. Je suis le gars le plus maladroit de l’univers, c’est clair que si tu me places face à des centaines de personne et que tu me donnes un discours à faire, la nervosité va simplement s’envoler !... » s’exclame-t-il avec sarcasme, furieux contre l’ignorance de son enseignante « J’veux pas être dictateur, merde ! J’veux pas être politicien ! J’veux être journaliste, bordel ! Est-ce si difficile à comprendre?... » grommèle Nathanaël, lui tournant dos. « Eh bien, tu dois mettre de côté cette vulnérabilité qui s’empare de toi, Nathanaël, lorsqu’on te sort de ta zone de confort. Tu dois t’en détacher… Je sais que tu feras un excellent journaliste… Mais là, tu dois aller sur scène dans une minute »…

Nate a toujours eu l’air du garçon « idiot »… Du garçon crédule, complètement éloigné de la réalité, le garçon qui disait les pires conneries sans nécessairement y penser deux fois… Il a toujours été casé comme étant le « beau garçon de l’école » et non « le beau garçon intelligent de l’école », malgré son intelligence plus que flagrante. Souvent, il a été le sujet du « sois beau et tait-toi »… Mais jamais est-ce qu’il n’a prit la peine d’être autre que l’image qu’on avait de lui. Voilà pourquoi ses confrères l’ont accueillit avec des cris plus que surpris lorsqu’il monte sur scène, un sourire amusé. Il lève les yeux et regarde longuement la foule dont les cris se sont calmés, réduit au silence, attendant avec impatience le discours du fameux Nathanaël Warrens… Mais il fige. Rien n’émane d’entre ses lèvres… Rien jusqu’à ce qu’il plonge son regard dans celui de sa copine, assise à la première rangée, comme à son habitude, un siège vide lui étant réservé. Elle lui envoie un clin d’œil et c’est absolument tout ce dont il avait besoin afin de lui redonner ce courage qui l’a abandonné. « Certains d’entre vous ne me connaissent pas… Mais pour ceux qui me connaissent, vous savez comment je peux être absolument nul avec les discours.. » les rires emplissent l’environnement alors que Nathanaël passe nerveusement une main sur sa nuque. « Mais ehm… » il regarde de nouveau les gens en face de lui, et un sourire en coin anime ses lèvres « Vous savez tous aussi que je ne suis pas le seul à penser que, même si notre séjour ici est terminé et qu’on est incroyablement heureux, on part le cœur gros. J’ai le cœur gros. Nous avons passer les pires moments de notre vie ici, je dois l’admettre… Madame Scott, vos examens étaient chiants.. » de nouveau, une vague de rires se fait entendre « Monsieur Taylor… Je n’ai toujours pas saisi le pourquoi du comment est-ce que les réacteurs chimiques font ce qu’ils font suite à un stimulus.. », encore une fois, les rires « Et Directeur Franklin, je vous ai vu beaucoup trop souvent en colle ».. Encore, des rires « Mais nous avons également été touchés par les plus beaux moments de notre vie ici… Professeure Mitchell, j’apprécie votre patience et votre énergie lorsque vous nous enseignez la littérature. Professeure McKarthey, votre douceur et votre écoute nous ont appris à non seulement vous admirer comme enseignante d'Espagnol, mais également comme étant celle qui nous comprend, et Monsieur Conners... Soyez certain qu'on se souviendra toujours de vos blagues... » les rires se font encore présents face à ce dernier commentaire et le tout s'estompe. « Les notions que nous avons tous appris.. Et surtout les rencontres que nous avons faits nous ont fait grandir. Pour ma part, j’ai fait de belles rencontres ici et j’ai fait de belles réalisations également. J’ai appris non seulement à être un élève déterminé mais également à être un meilleur homme » il plaque son regard sur Kaya, se mordillant l’intérieur de la joue « Et je peux dire que c’est non seulement grâce aux enseignants que j'ai pu faire de telles réalisations mais également grâce à ma copine.. Je t'aime, Kay' », des « ouuuh » emplissent l’extérieur de l’école où tous sont assis, ce qui fait rire le futur Journaliste. « Pour certains d’entre nous, ceci est la fin d’un long voyage qui ne semblait jamais trouver sa fin… Mais pour d’autres, c’est le début d’une toute autre étape de notre vie. C’est l’étape où nous réalisons qui nous sommes vraiment… Où nous entrons dans un programme de philosophie avant de s’en rendre compte que c’est pathétiquement inutile.. Où nous suivons des cours de peinture avant de réaliser que la théorie ne signifie rien mais c'est bel et bien le talent qui nous définit. L'étape où nous réalisons que ce que nous sommes nous donne non seulement de la fierté mais également un sentiment d'accomplissement. C’est l’étape de notre vie où nous décidons qui nous voudrions être… Et non la personne que les autres veulent nous voir devenir. » il marque une pause, les applaudissements enterrant sa voix de toute façon « Nous avons tous la capacité de devenir quelqu’un… Nous pouvons tous cueillir les étoiles… Il suffit simplement d’étendre le bras assez haut pour le faire et ne jamais dire « Je n’y arriverai pas ». Alors finissantes et finissants… On y est enfin arrivé… », de nouveau, Nate plonge son regard dans celui à Kaya, plus insistant cette fois-ci « Les étoiles sont si proches, ne les laissons pas nous échapper » un hochement de tête signifiant la fin de son discours, il remercie les gens présents et, comme à son habitude, prononce un « Je t’aime » à sa seule et unique.

La soirée s'en suivit avec la remise des diplômes, la lancée des chapeaux qui peignent le ciel au soleil couchant de centaines de petits points noirs.. Des accolades amicales, des pleurs, des échanges de numéros, des mots transcrits dans l'album.. Des « Tu vas me manquer » et des « On ne perd pas contact ». Pour plusieurs, ce fut la fin d'un long et douloureux périple auquel ils vont repenser des années plus tard en riant... Pour Kaya et Nathanaël, ce fut le début d'une nouvelle vie.. La leur.

[...]

« Quoi?! Comment elle n’a pas eut le rôle? »
Murmure « J’en sais rien ! »
« Alors qu’est-ce qu’on fait ?! »
Jette rapidement un regard derrière lui afin de s’assurer que Kaya n’est pas là « On… On le fait quand même. »
« Il peut y avoir plusieurs conclusions à ça, Nate.. »
« Je m’en fout. Je ne le ferai pas si je ne suis pas cent pourcent certain de la réponse. »
Rire « T’es certain de la réponse? »
« On le fait, et c’est tout. Arrivez vers… vingt-trois heures… Et nous arriverons vers minuit. »
« T’es certain, Nate ? T’es certain que c’est vraiment ce que tu désires? »
Soupire « Oui, j’en suis certain. Soyez-là. »
Il coupe la connexion rapidement.
« C’était qui? »
« Oh… C’était Brandon. Il voulait savoir si nous allions au Times ce soir. »
« Ah… » pause « Je ne sais pas si j’en ai envie »
Glousse silencieusement « Ça va te changer les idées, Kaya… Fais-moi confiance. »

CHAPTER FOUR ; IT’S YOU. THE ONE I WAN’T TO SEE NEXT TO ME. THE ONE I WAN’T TO SPEND THE REST OF MY LIFE WITH. IT’S YOU…

Minuit. Comme prévu, Nathanaël et Kaya entrent dans le club. La musique se faisait entendre de l’extérieur, mettant un peu plus d’ambiance à la ville qui ne dort jamais. « Je ne sais pas si c’est une bonne idée ! » fit Kaya, s’accrochant davantage sur le bras à Nate, qui baisse les yeux vers elle pour finalement lui faire un clin d’œil en guise de réponse. Brandon et plusieurs autres copains les saluent, viennent les voir mais ne demandent absolument pas à Kaya comment s’est déroulée sont audition, ayant été avertis par Nate d’éviter le sujet…

Ils s’avancent sur la piste de danse après avoir commandé un verre puis soudain, Kaya s’arrête. Elle plaque son regard sur chaque personne présente avant de plonger son regard dans celui à Nate, perplexe. « Vous avez réservés le club? » lui demande-t-elle. Le club en tant que tel était bondé par les gens qu’ils connaissaient.. Des amis de longue date ainsi que des amis avec qui ils ont fait connaissance il n’y a pas si longtemps… Nate voulait avoir le plus de gens présents à cette soirée non seulement pour partager le moment avec eux, mais également pour pouvoir faire ce qu’il avait en tête. Il envoie un coup d’œil à Brandon et hoche positivement la tête en signe d’« action » et tout le monde, sans aucune exception – même le DJ – fige. Plus personne ne bouge.. Ni même les barmans, ni même les gardiens de sécurité à la porte… Personne… Sauf Kaya et lui. Kaya qui regarde autour d’elle d’un air incrédule. Un sourire nait au coin des lèvres à Nate alors qu’il dépose son verre sur le comptoir du bar et s’avance vers sa copine.

« Nate? » demande Kaya « Qu’est-ce qu’il se passe? ». Nathanaël regarde autour de lui pour voir leurs amis complètement figés, tels des statues figées depuis des années. « Oh ça?! » fait-il référence à la scène. « Je crois bien que le temps à figé, Kay’.. » il s’avance vers elle et glisses ses deux mains sur ses joues, la tendresse peignant son regard. « Tu sais que je t’aime, n’est-ce pas? », elle hoche positivement la tête « Et tu sais que même si je suis conscient à quel point tu veux devenir la meilleure danseuse de l'univers, je me fout que tu n’aies pas eue ce rôle, n'est-ce pas? », il sent la mâchoire de la danseuse se serrer sous ses mains « Te souviens-tu du jour où je t’ai regardé d'une différente manière quand nous étions enfants? », elle lève le regard vers le sien et hoche positivement la tête, la lèvre inférieure victime de ses dents « Et qu’est-ce que je t’ai dit? », un silence plane dans le club avant qu’elle ne réponde « Qu’un jour, nous serons mariés.. » et les larmes embrouillent le regard de la danseuse. « Qu’un jour… Nous serons mariés… J’avais sept ans… Et treize ans plus tard, je pense encore la même chose. » elle dépose une main devant sa bouche, toujours incrédule « Kaya… Je t’aime. Tellement. Et quand je suis en ta présence, quand tu m’embrasses, quand tu te blottis dans mes bras… Le temps fige. Le temps s’arrête et peu importe combien de temps est-ce que le tout dure, je n’ai pas envie que le temps reprenne son cours. Tu sais que tu peux toujours compter sur moi pour mettre la cape rouge et venir à ton secours… Tu sais que tu peux toujours compter sur moi afin de t’écouter, peu importe les situations.. Et tu sais que je ferai littéralement tout afin de décrocher ce sourire que j’aime tant voir à tes lèvres… » il marque une pause, dépose un genou sur le plancher de la piste de danse et sort une petite boîte noir, en velours qu’il ouvre sous le regard complètement ébahi de Kaya. « J’arrêterai la terre de tourner pour toi, tu le sais… J’irai décrocher la lune pour toi et j’irai cueillir les plus belles étoiles afin de pouvoir te voir sourire de nouveau. Et, si tu me le permets, je le ferai jusqu’à la fin de nos jours… Tous les deux.. » il ouvre la boîte dérobant une bague en or d’où un diamant brille de toutes ses forces. « Qu’est-ce que t’en dis ? »

Elle n’en dit rien, vraiment. Elle échappe son verre à la vue de la bague, ce qui éclabousse le futur journaliste… Nate peut clairement sentir qu’elle a arrêté de respirer dès qu’il a mit le genou sur le plancher.. Et en guise de réponse, les larmes aux yeux, elle hoche positivement la tête. La bague glissée à l’annulaire de Kaya, Nate se relève et sent le corps de sa fiancée venir se heurter contre le sien, l’enlaçant avec force. « Je t’aime » lui murmure-t-il simplement à l’oreille alors que le temps, tantôt figé, reprend son cours.

[...]

« Nate, je te présente Kyle... Kyle, Nate ! »
Les deux hommes se serrent la main, courtois.
« Kyle est mon partenaire de danse ! »
« Désolé de te voler ta fiancée pendant des heures et des heures! » rires.
Dédaigneux, Nate hoche positivement la tête, silencieux.
« C’est avec lui que je répète le soir.. Tu sais, pour la présentation dans quelques semaines… Kyle est vraiment doué ! »
« Arrête la modestie, Kaya. Tu sais que tu ne le penses pas vraiment.. »
Rires.
Estomaqué, Nate hoche positivement la tête, fait mine de regarder l’heure « Tiens, je dois retourner au boulot. On se voit ce soir, Kaya ? »
Elle hoche positivement la tête, légèrement confuse.
« Heureux de t’avoir rencontré euh… » visiblement à la recherche de son prénom…
« Kyle.. »
« Kyle, ouais. » un sourire hurlant le contraire étire ses lèvres.
Nathanaël dépose un baiser sur la joue à Kaya avant de quitter, une rage meurtrière lui possédant le corps.

CHAPTER FIVE ; WELL I GUESS THAT'S WHAT YOU GET

« À toi, Nate.. » lui prononce l’un de ses collègues de travail, qui vient juste de jouer sa partie au billard. Nate, tenant le bâton, ferme davantage son emprise sur celui-ci alors qu’il remarque un jeune homme assis un peu plus loin accompagné de quelques copains. Ce bar, Nathanaël n’y paie pas visite régulièrement. Quelques fois après le travail, il y rejoint quelques collègues avant de jouer une partie de billards, histoire de décompresser un peu de la journée… Mais à la vue de cet homme.. Non, c’est différent. « Nate? » Il tourne rapidement le regard vers son interlocuteur et dépose le bâton sur la table de billards. « Désolé les gars, je reviens… Mike, tu peux jouer pour moi? » le dit Mike hoche positivement la tête alors que Nate s’avance vers Kyle. « Hey ! Kyle, non? » ce dernier hoche positivement la tête, visiblement heureux – et confus pour en dire le moindre – à la vue de Nathanaël « Ça va bien? » Kyle lui dit que oui et ils jasent quelques minutes avant que Nate l’invite à prendre une cigarette à l’extérieur avec lui. Déclinant l’offre de la cigarette, Kyle accepte l’offre de prendre de l’air. « Je ne peux pas fumer… Tu sais avec la carrière de danseur et tout, ce n’est pas bon pour le cardio’… » Nate hoche la tête positivement, n’écoutant pas vraiment ce qu’il dit et, très franchement, ça ne l’intéresse guère.

Emmenant Kyle avec lui dans une ruelle non loin, Nate se tourne vers son interlocuteur et un léger rire émane d’entre ses lèvres. « Sérieusement, Kyle ?... Tu crois que je ne suis pas au courant des risques que vous pouvez avoir en fumant ?... Je ne fume même pas, moi-même… » Confus, Kyle cherche la véritable raison pour laquelle Nathanaël l’a emmené à cet endroit. « J’ai entendu quelque chose qui.. Vraiment… M’a irrité. Je ne comprenais pas pourquoi les gens ont pu dire de telles choses, d’ailleurs… » « De quoi tu parles, Nate? » « Nathanaël… » « … » « J’aime pas qu’on joues avec moi, Kyle… Mais vraiment pas. Les gens vous croient en couple, Kaya et toi… Et tu peux clairement comprendre pourquoi je suis irrité en ce moment, non? » « C’est innocent, Nathanaël.. Rien ne s’est passé entre Kaya et moi.. » « Ouais mais, vois-tu… Je ne peux pas prendre le risque que quelque chose se passe entre vous deux.. » dit-il d’un calme absolu.. « C’est ridicule ! Et puis si tu n’étais pas obnubilé par ton travail, peut-être que Kaya n’accepterait pas ces longues soirées de pratique avec moi, est-ce que tu y as pensé à ça? »…

Si, au départ, un feu brûlait au niveau de sa poitrine, à présent ce feu est devenu un brasier… Un brasier dévastateur. Nate serre la mâchoire alors que Kyle, fière de son commentaire, lui tourne le dos et reprend la direction du bar. Cependant, Nate n’allait pas le laisser filer ! Après tout, il vient de toucher sa fierté à ce moment-là, et personne ne joue avec la fierté de Nathanaël Warrens… Plaquant sa main sur l’épaule à Kyle, ce dernier se tourne vers Nate qui avait déjà pris un élan de son autre main… Main qui se transforme en poing serré et heurte le nez de son interlocuteur qui embrasse le sol automatiquement après. Secouant sa main, visiblement endolorie par un tel fracas, Nate recule et regarde le visage ensanglanté de Kyle, satisfait. « Fuck !! » s’écrie ce dernier, se tenant le nez. Nate espère de tout son être lui avoir brisé… Mais ce brasier ne semble pas s’atténuer.. Il s’emplifie.. De plus en plus… Alors, scrutant les alentours, il aperçoit un bâton de bois… Assez épais qui ne brisera pas à l’impact. Il s’empare de l’objet et s’avance vers Kyle, une rage incroyable s’emparant de lui. Qu’est-ce qui pourra anéantir la carrière d’un danseur?... S’il ne pouvait plus avoir usage de ses jambes… Ses pieds… Et soudain, Nate lève le bâton vers le haut et…

« Il ne pourra plus danser.. » lui confie Kaya, les yeux emplit de larmes. « Du tout? » « Du tout.. »… Un sourire satisfait orne les lèvres à Nate alors qu’il réconforte sa fiancée, blottie contre lui.

[...]

« Encore? » soupire Nate, roulant les yeux.
« Il faut que je me perfectionne, Nate! Je n’ai pas le choix. Et puis, bientôt ce sera terminé! »
« Ouais... Mais on ne se voit plus du tout dernièrement et.. »
« Je croyais que tu comprendrais.. »
Soupire « Je comprend Kaya, mais comprends en retour que tu me manques et que ça fait des semaines que nous n’avons pas été... Ensemble »
« Je sais.. » silence « Je dois y aller, Josh est de retour.. À ce soir! »
Elle coupe la connexion.
« ... » un long et profond soupire émane d’entre ses lèvres. Il regarde son cellulaire dont la connexion n’est plus « Je t'aime aussi.. »


CHAPTER SIX ; KARMA’S A BITCH, ISN’T SHE ?


Depuis le soir où il a délibérément renduit en cendres le rêve du partenaire à Kaya, Nate ressent une immense culpabilité. Malgré qu’il n’aime pas tant l’avouer, il fut épris d’une vague d’impulsivité et, n’oublions pas, une jalousie maladive. Il ne pouvait réfléchir sobrement, ivre par toute cette frustration qui l’a possédé. La chose la plus responsable à faire serait d’en faire part à Kaya.. De lui avouer ce qu’il a fait, de se mettre à nu au niveau de ses sentiments et, finalement, lui dire que le tout était une ereur... Mais anéantir le rêve d’un autre par simple jalousie n’est pas une ereur.. Loin de l’être d’ailleurs, et Nate est bel et bien au courant. Or il opte plutôt pour le silence et la paranoïa.. La peur constante qu’elle l’apprenne.. Qu’on lui dise que c’est lui qui a frappé Kyle au point de lui briser les pieds et les jambes... Inconcevable.

Allongé sous les draps du lit qu’ils partagent depuis maintenant quelques années, Nate regarde le ciel nocturne avant de baisser les yeux vers le cadrant d’où les gros chiffres rouges indiquent qu’il est 2:07. La porte de leur dortoir s’ouvre lentement, presque soigneusement.. Silencieuse, Kaya s’avance du bout des pieds vers le lit et dépose son sac sur le plancher. Nate peut l’entendre soupirer, ce qui provoque un froncement de sourcils de sa part. Elle s’allonge enfin à côté de lui, relativement éloignée, ce qui attire l’attention de l’étudiant en journalisme. Il se tourne face à elle, elle qui lui fait toujours dos et se mordille la lèvre inférieure. Il s’approche doucement, dépose un baiser dans le creux du cou à sa fiancée et l’entoure de son bras. Soudain, il la sent se raidir... Un nouveau soupire émane des lèvres à la danseuse alors qu’elle se défait de l’emprise et passe impatiemment une main dans le creux de son cou. « Kay’? » demande Nate. « J’suis vraiment fatiguée Nathanaël... On se reparle demain »....

Merde. Elle le sait, pense-t-il.