J’allais enfin retourner à l’école. J’avais pris cette décision au hasard, par force d’ennui et de manque passionnel. J’étais prêt à supplier le directeur à genou si je le devais, il fallait absolument que je fasse quelque chose de ma vie, que je retrouve ma plume, mon essence. Cela n’allait pas être une partie de plaisir, j’avais déjà enfreint plusieurs règles et j’étais loin d’être l’étudiant modèle dont rêve l’établissement scolaire, loin de là. J’étais souvent absent, je remettais toujours mes projets en retard, tout ce que j’avais pour me sauver c’était mes notes, j’en avais des excellentes, de celles qui me classaient dans l’élite. Ça n’avait jamais eu d’importance, mais je saurai l’utiliser à bon essieu si besoin en était. Mon idée bien en tête j’entrai dans l’université, bien confiant de ressortir d’ici avec mon statut d’étudiant à nouveau. Ma curiosité toujours piqué, ma tête tournait à chaque cadre de porte que je rencontrais, la plupart des classes étaient vides à cette heure tardive de classe, en fait elles l’étaient toutes. Toutes, sauf une. Je me souviendrai toujours de ce moment, celui où mon cœur se brisa par la vue d’une scène, sans que je ne sache exactement pourquoi cela me frappa autant. J’en oubliai la raison de ma venue et devint esclave de mes instincts. Willow était en présence d’un autre homme, plus vieux, je le reconnaissais je l’avais déjà compté parmi mes enseignants. Ils… j’avais peine à même le penser… ils s’embrassaient. Le pire c’était qu’ils le faisaient sans retenus, sans gêne. Ce n’était pas tant que je souhaitais être à cette place, c’est plutôt que je ne voulais personne pour elle. Je restai longtemps à les observer sans jamais être vu et leur entretient pris fin finalement. La femme sortie de la classe en premier, comme je l’espérais. Je la suivis, silencieux, pendant un bon moment avant de trouver l’endroit parfait pour la confronter. Quand je fus bien sûr que nous ne serions pas interrompu ou espionné je lui dis enfin;

« Willow? » Je me surpris à le crier, j’étais fâché et je ne savais pas pourquoi.

« Tu veux m’expliquer un truc? C’était qui lui? Dis-moi que je rêve, que ce n’était que mon imagination… dis-moi que tu n’es pas vraiment avec M. Sawder. Sash… c’est illégal. » Mon argument était bon, bien que c’était le cadet de mes soucis que ce soit punis par la loi… non, moi j’étais simplement jaloux et j’avais peine à me l’avouer.