Une journée venait de commencer, et me voilà déjà en retard. Quelle dormeuse je pouvais être. Les cours avaient donc commencé quand je daignai me lever. Enfin debout. Quoi que, j’aurai aimé rester plus longtemps dans ma couette adorée. J’allais voir mon emploi du temps, pour savoir quel cours j’aurai à rattraper ces prochains jours, et si j’aurai une ou plusieurs heures de retenue, selon le prof, qu’il m’apprécie ou non. Français. Oh non, j’aime pourtant bien cette matière, j’aimerai être bilingue plus tard, mais tant pis. Je rattraperai ce cours. Et je n’aurai pas d’heure de colle. Tant mieux. Je m’habillais assez rapidement quand même, vêtue d’un bustier marin, dos nu, que j’aimais beaucoup. Un jean slim, et me voila prête pour aller en cours. Je pris mes clés, et sortit directement de ma chambre. Je descendis les escaliers, me retrouvais dehors, puis, je rentrai dans l’immense université de Niagara. Tout m’y paraissait magnifique, je me sentais moi-même, je n’avais pas à être autre chose que moi ici. Je me devais d’être appréciée, ou pas, telle que je suis.

La matinée se passa sans problèmes, les cours m’intéressaient beaucoup, à part le cours de mathématiques, bien qu’assez douée dans ce domaine. Je me dirigeais maintenant vers le réfectoire. Mon pire ennemi, mais ici, je n’avais pas d’autre choix. Mon cœur battait à fond, mais mes pieds continuaient d’avancer. Pour la première fois depuis longtemps, j’allais traverser les portes d’une cantine. Je me rassurai moi-même, ne pouvant pas être rassurée par quelqu’un d’autre. Les couloirs, l’entrée … Me voilà prête à traverser cette porte. J’y étais, je ne pouvais plus reculer. J’entrai. Le comportement relevait toujours de la sauvagerie dans ce genre d’endroit. Mais tout était différent maintenant. Personne ne remarqua mon entrée, et j’en fus soulagée. Voilà une bonne chose de faite. J’allais au self, pour me servir. Les repas n’avaient toujours pas l’air bon décidément. J’optais pour un plat de pâtes, et un cordon bleu. En boisson, de l’eau. J’allais manger, puis retournais en cours.

La journée se finit à 17h30, je n’en pouvais plus. Ce jour là, les profs avaient quasiment tous eu la bonne idée de nous faire faire une interrogation écrite ou orale. Une bonne dose de pression et de travail dont je me serais bien passée. J’étais exténuée. Je retournai dans mon dortoir, et me posa quelques minutes sur mon lit.

La nuit tombait. Je ne savais pas combien de temps j’avais dormi, mais je ne me sentais plus du tout fatiguée. J’attrapais in extremis mon Nikon D80, et me dirigeai vers le toit. Le coucher de soleil y était magnifique. Je n’oubliais pas mon portable, au cas ou ma colocataire me chercherait.

Tranquillement, comme à mon habitude, je venais ici. C'était à vrai dire un rendez vous hebdomadaire clandestin. Je venais me réfugier ici, en attendant que le temps passe, que je n'ai plus de photos à faire car il faisait trop nuit, ou que je n'avais plus de mémoire. Quoi qu'il en soit, je ne suis pas dans la tête de ce jeune homme qui me déteste, car je lui donne des conseils, des paroles qu'il n'a jamais écouté. Je préfèrai lui donner des conseils que de les suivre moi même. J'arrive à plus comprendre les autres que moi même, tenter de faire d'eux des gens meilleurs est devenu naturel chez moi, & lui m'exclut de sa vie au lieu de vouloir comprendre ma démarche .. Au fond, je pense le comprendre ..

-Travis Warhol ! Bonjour à toi, moi je vais bien & toi ?

Dis-je avec ironie. Je voulais lui montrer que la violence et la colère de son ton ne me ferait pas bouger de ma place, le toit n'est pas sa propriété. Il avait une guitare, un bloc notes à la main .. Travis allait composer ?! Oo Ce serait une grande première je pense .. Quoi que, je le connais pas si bien que ca, j'en sais trop rien.

-Et toi donc ! Je te rappelle qu'on est tous au même niveau ici, t'es pas plus privilégié que moi, mec ! J'étais ici avant, et je ne compte pas partir de si tôt ! Si t'es pas content, c'est la même chose, ou sinon, casse toi ! Je compte pas te faire mes petits serments ce soir, je n'ai envie ni de te parler, ni de te donner mes conseils, vu que tu veux rien savoir ..

Je l'appréciais, mais il m'exaspérait. C'est vrai, quand quelqu'un veut vous aider, quand quelqu'un vous veut du bien, pourquoi le rejeter de cette sorte ?! Je repris mon appareil photo, et continuai mon activité, je pouvais le faire, avec ou sans personne, moi.