Allez Max, t’es capable, c’est pas comme si tu allais garder ça secret pour l’éternité non plus. T’es un mec, un vrai, tu dois bien être capable de balbutier quelques mots à son oreille, ne serait-ce que pour savoir ce qu’elle a à dire ensuite.

Je fixais mon reflet dans le miroir, dieu sait si j’étais réellement près pour ça. Tout le monde savait que j’étais en amour avec Sookie depuis toujours, alors pourquoi venir tout changer d’un coup sans prévenir personne ? Moi et ma foutue politique de toujours dire la vérité ! Bon, peut importe, que je le lui dise ce soir ou non je voulais la voir. Je pris mon cellulaire qui était dans la poche de mon jeans et je lui envoyai un bref message;

‘’ J’ai besoin de te voir. Ma chambre dans 20 minutes. Mel’ et Aloysia ne sont pas là.’’

Rarement j’avais la chance d’avoir la chambre à moi tout seul. Bien que nous soyons en plein milieu d’une journée de classe, cette occasion ne se pointait pas très souvent. Puis je savais pertinemment que Maély n’avait pas de cours aujourd’hui, nous avions pratiquement le même horaire. Je me regardai à nouveau dans l’unique miroir que nous avions, analysant mon apparence pour juger si oui ou non je devais me changer. Verdict? Non, ma chemise carollée rouge et mon jeans feraient l’affaire amplement. D’en mettre plus ne ferait que déclencher ses soupçons. Je soupirai, m’assoyant sur le coin de mon lit simple, conjoint de ceux de mes colocs. J’attendais une réponse de sa part, et si elle ne venait jamais ? Je sens que ce serait probablement les 20 plus longues minutes de toute ma vie qui suivraient.

La matinée c'était très simplement écoulée. Je n'avais pas beaucoup de cours ce jour-là. J'avais eu un cours d'histoire de la photographie. Qu'est-ce-que j'aimais cette matière. Certains devaient penser qu'elle était ennuyante mais en réalité, le recette était simple pour l'apprécier: il suffisait d'être passionnée par la photo et d'avoir un super prof sachant rendre son cours captivant. Après ce cours, j'étais restée quelques instants pour discuter sur un point du cours du jour puis j'étais partie. J'avais décidé de manger en ville ce midi, ce que je fis donc. J'étais allé dans un petit café, tout simplement et avais pris mon repas. Je laissais mes pensées divaguer. En tant qu'étudiante en photographie, j'étais assez observatrice en toute discrétion. Ayant finis mon repas, je me mis à me promener dans la ville et à observer, à la recherche d'un éventuel lieu qui serait une source d'inspiration pour moi.

J'étais ailleurs, la tête dans les nuages. J'avais souvent l'habitude de jouer avec une bague et ce fut ce que j'allais faire à mon annulaire gauche quand je réalisa que je n'avais plus de bague à cet endroit là. C'était l'emplacement de ma bague de mariage, bague que j'allais enlevée et mis dans une boite à bijoux. Personne n'était au courant. C'était comme ça. Alors que je repensais justement à mon état civil, mon téléphone sonna. Je venais d'avoir un sms. Je sortis mon tactile de la poche de mon jean et lu le message. Il était de Maxence. Je fronçais les sourcils. Il avait employé le terme "Besoin". Ce n'était pas simplement une envie ou quelque chose de simple, mais ça avait visiblement l'air d'être important. C'était plutôt inquiétant d'ailleurs. Je lui répondis: "J'arrive." Tout simplement. Que dire de plus? Dans moins de vingt minutes, j'aurais les explications à ce besoin soudain.

Je rangeais mon téléphone, retournais à ma chambre et y rangeai mon sac de cours que je portais toujours en bandoulière. Regardant l'heure je vis qu'il était temps que j'aille le rejoindre. Je me posais pas mal de questions et ne tarda pas à arriver à sa chambre, chambre qu'il partageait avec deux autres personnes, deux femmes. Je ne me souvenais pas de les avoir rencontrées depuis que j'étais arrivée mais bon, cela ne m'aurait guère étonnée que je fis déjà leur recontre sans m'en souvenir. Arrivée devant la porte de la chambre, je frappa doucement et entrai. Je n'allais pas me gêner. Pourquoi me gêner après tout? Je le regardais et sourit doucement:

-Hey! Ton message était un peu inquiétant. Ca avait l'air important.

Je refermais derrière moi puis j'allai le prendre dans mes bras quelques secondes avant de le lâcher et de rester bien en face de lui. Je ne cessais de sourire même si intérieurement, j'avais un peu peur de ce qu'il avait à me dire.

-Alors, qu'y a t-il de si important? Pourquoi ce besoin de me voir?

Je sentis mon cellulaire vibrer contre ma cuisse. En me saisissant de mon appareil je m’attendais au pire, et le pire ici serait de recevoir une réponse négative de sa part… pour une fois que j’avais trouvé le courage de lui dire ce que je pensais réellement, ce que je ressentais au fond de moi, dieu sait quand je le regagnerai ! Mes yeux fixaient l’écran de mon téléphone, ne sachant pas trop si je devais me réjouir et non de sa réponse; « j’arrive », et maintenant c’était définitif, je ne pouvais plus m’en sortir. Dès lors je paniquai, qu’allais-je dire ? Et surtout comment allais-je réussir à le dire ? J’avais 20 petites minutes à partir de maintenant pour y penser. Je me levai, faisant les cents pas dans ma chambre, me faisant peu à peu à l’idée qu’après notre rencontre d’aujourd’hui, ma relation avec Maély ne serait plus jamais la même. Ces minutes passèrent comme un coup de vent, on cogna à la porte, puis on ouvrit la porte avant même que j’aie le temps de réagir. Maély se présenta à moi, ne perdant pas une seconde de plus avant de me questionner sur mes intentions; « Hey ! Ton message était un peu inquiétant. Ça avait l’air important. » M’avait-elle dit, moi pétrifié sur place, n’osant aller la rejoindre. Elle allait probablement remarquer tout de suite mon comportement étrange;

« C’est rien de grave rassure toi. » Dis-je simplement en regardant la porte toujours entrouverte. Elle la referma puis marcha jusqu’à moi pour me prendre dans ses bras. Je restai droit comme un pique, mes muscles étaient crispés et tout en moi prouvait que je n’étais pas tout à fait à l’aise avec se contact impromptu. Elle me lâcha finalement, après ce qui me sembla être la plus longue caresse jamais faite, puis se posta devant, me regardant, me souriant et me demandant; « Alors, qu’y a-t-il de si important? Pourquoi ce besoin de me voir ? » J’avalai difficilement ma salive, si on pouvait lui donner une chose c’est qu’elle savait être directe. Je penchai la tête vers le sol, ne supportant plus son regard perçant que j’adorais tant;

« Je peux te poser une question d’abord ? » Demandais-je en sachant pertinemment qu’elle n’allait pas me refuser ma demande.

« Tu penses que c’est possible pour une homme ou une femme d’aimer deux personnes à la fois ? » Je savais que j’aurais pu être plus subtil, mais j’avais besoin d’entendre sa réponse, c’était LA personne à qui je pouvais en parler et LA personne à qui ne pourrai plus en parler ensuite.

Quelque chose n'allait pas et cela se voyait comme le nez au milieu de la figure. Il n'avait pas bougé de sa place lorsque j'étais entrée. D'accord, je faisais un peu mon intrusion, je n'avais pas attendu qu'il me dise d'entrer mais je faisais toujours ça et ça n'avait jamais posé un quelconque problème. Avant que je ne referme la porte, je le vis qui regardait cette porte encore entre-ouverte justement et il me dit que ce n'était rien de grave et que je devais être rassurée. Je refermais et alla directement le prendre dans mes bras. Sauf qu'avec ce geste, je le sentis tendu, droit comme un piquet. Mon visage à côté du sien, il ne pouvait pas voir que mon sourire avait disparu l'espace de cette étreinte. Et s'il avait découvert mon secret? Et si c'était de ça dont il voulait me parler? Non, ce n'était pas possible. Personne ne savait alors comment aurait il pu l'apprendre? Et mon très cher mari ignorait où j'étais. Il ne pouvait donc pas savoir, il devait y avoir obligatoirement un autre problème. Reprenant un sourire, comme si de rien n'était, je m'étais séparée de lui pour demander ce qui n'allait donc pas. Il baissa la tête et je commençais sérieusement à m'inquiéter. Il me demanda s'il pouvait d'abord me poser une question. Mon sourire s'effaca à nouveau et j'hochais rapidement la tête en guise de réponse. Je ne m'attendais pas vraiment à une question pareille. Il me demanda si je pensais qu'il était possible qu'un homme ou une femme aime deux personnes en même temps. Fronçant les sourcils, je pris soin de réfléchir à sa question durant quelques secondes puis je répondis:

-Je suppose que c'est possible. Mais la personne doit en aimer une des deux plus que l'autre...Et si un choix devait être fait, la personne devant choisir devrait prendre celle qu'il aime le plus...Enfin...Je suppose. Je n'ai jamais été confrontée à cela alors je ne peux pas te garantir que ma réponse soit la bonne mais disons que c'est la plus logique.

Je le regardais, sans sourire. Je n'arrivais plus à sourire. Le sujet que nous venions d'aborder n'était plus très drôle, loin de là. Que je ne m'inquiète pas à la vue de cette question étrange? Ce devait être pour l'un de ses amis qu'il me demandait ça. Ah bein non...Si c'était pour quelqu'un de son entourage, il n'aurait aucune raison d'être aussi tendu et nerveux. De plus, il ne me regardait pas dans les yeux. Ca devait donc être pour lui. Et comme j'étais une amie proche, c'est à moi qu'il demandait conseil. C'était logique et normal non...? J'avalais ma salive et toussota légèrement, dans mes pensées. Mon toussotement me fit sortir de ma tête et le regardant toujours, je m'approchais de lui, vraiment inquiète. Et mon inquiétude pouvait aisément se lire sur mon visage et dans mes yeux. J'étais loin d'avoir tout compris. Et j'ignorais que je n'avais rien compris. J'étais assez proche de lui à présent et je posais mes mains sur ses joues pour le forcer à me regarder.

-Pourquoi cette question Maxence? Qu'est-ce-qu'il se passe?

Il m'avait fait venir ainsi, autant que je sache pourquoi non? Je le regardais dans les yeux et ne bougea pas. Ni mon corps pour m'éloigner de lui, ni mes mains de son visage, ni mes yeux ne quittèrent les siens. J'attendais une réponse, tout simplement, proche de lui.

Maély semblait s’être rendue compte assez rapidement que je n’étais plus moi-même. Déjà que je le démontrais assez bien physiquement, maintenant ça se reflétais même dans les questions que je posais. Elle avait beau tout savoir sur moi, elle ne savait pas tout sur ce que je ressentais au fond, ce qui pouvait être un avantage et un désavantage alors que je m’apprêtais à vider mon sac. Son sourire d’ordinaire accroché en permanence sur son fin visage c’était éclipsé dès lors que j’avais affirmé avoir une question à lui poser. Je lui demandai si elle croyait en l’amour pour deux personnes différentes, bien que sa réponse ne changerait absolument rien dans ma façon de ressentir les choses, je voulais tout de même savoir son opinion sur le sujet, simplement savoir. « Je suppose que c'est possible. » Avait-elle commencée, déjà je pouvais sentir mes muscles se relâcher. « Mais la personne doit en aimer une des deux plus que l'autre...Et si un choix devait être fait, la personne devant choisir devrait prendre celle qu'il aime le plus... » La suite me glaça quelque peu le sang, et si elle me le demandait justement, si elle me demandait de le faire ce fameux choix, serais-je obligée d’en perdre une ? « Enfin...Je suppose. Je n'ai jamais été confrontée à cela alors je ne peux pas te garantir que ma réponse soit la bonne mais disons que c'est la plus logique. » Étrangement j’aurais aimé qu’elle en ait déjà vécue une similaire, au moins elle aurait compris mon problème. Elle aurait compris qu’un choix n’était pas envisageable. Pas même possible.

« Je vois… » Dis-je seulement. Mes yeux captèrent les siens dans un complet silence, j’ignorais si c’était déjà à mon tour de dire quelque chose, quoi qu’il en soit je n’en fis rien. Ce genre de sujet de conversation n’avait encore alors jamais fait éruption entre nous, d’ordinaire plus pimpant et joyeux, aujourd’hui la discussion ne serait dramatique et déchirante. Elle toussa, rompant à demi le silence tranchant, elle fit un pas en ma direction. J’en aurais fait un en arrière si je m’étais fié à mes premiers réflexes, mais heureusement je restai planté sur place à nouveau. Mes yeux dérivèrent sur le sol juste après avoir pris conscience de son air inquiet. Je sentis ses mains contre mes joues, je la sentis m’obliger à la regarder, avec réussite. « Pourquoi cette question Maxence? Qu'est ce qu'il se passe ? » Me demanda-t-elle d’une voix qui ne lui ressemblait pas du tout. Je commençais sérieusement à regretter de l’avoir invité ici ce soir.

« Il ne se passe rien je t’assure. » Dis-je en portant mes mains à mon visage pour retirer les siennes tranquillement. Mes doigts se glissèrent entre les siens, mon regard toujours encré dans le sien sans jamais fléchir.

« Si tu veux vraiment savoir, Maély tu as tout changée. » Allais-je enfin réussir à lui dire ce que je voulais lui dire ? Je relâchai ses mains, enfouissant les miennes dans les poches de mon jeans. Je pouvais sentir mon cœur battre à tout rompre dans mon thorax, j’étais un homme, je devais bien être en mesure de dire ce que j’avais à dire.

« Je crois… non je sais plutôt que… je t’aime… voilà je l’ai dit. »

Je ne comprenais pas vraiment où Maxence voulait en venir, pourquoi il m'avait fait venir. J'avais bien compris qu'il désirait me parler. Je n'avais d'ailleurs rien contre. J'étais après tout son amie donc c'était tout à faire normal qu'il m'appeller pour me parler. Après l'avoir obligé à me regarder, il m'assura qu'il ne se passait rien. Pourtant, je compris que quelque chose d'important se tramait, que quelque chose d'assez essentiel clochait... Ses mains se portèrent aux miennes et ses doigts glissèrent entre les miens alors qu'il les enlevait de son visage. Je froncais les sourcils. Non, ce n'était pas normal. Quand nos doigts s'entrelacèrent, je ne pus réprimer un petit frisson qui me parcourut sans que je ne puisse le retenir, sans que je ne puisse réagir tout simplement. Je ne pus que le subir. Son regard ne quitta pas le mien. Je ne vacillai pas non plus, mais je commencais de plus en plus à être inquiète. Arriva alors une phrase qui ne fit que me perturber d'avantage. Comment ça, j'avais tout changé? Je ne voyais pas du tout de quoi il voulait me parler. J'étais perdue, dans le néant le plus complet. D'habitude, nos conversations étaient si légères, drôles et là...C'était plutôt inquiétant, perturbant, déroutant... Il tenait toujours mes mains et finit par les lâcher. Je ne savais que dire ou que faire. J'attendis alors seulement qu'il continue, qu'il m'explique ce que j'avais changé...

Il les mit dans ses poches. Moi, je mis les miennes devant moi. Les joignant ensemble, je commencais tellement à stresser que je me mis à les triturer entre elle et à jouer avec l'une de mes bagues. Et là, bam! "Je crois... Non plutôt je sais que...Je t'aime... Voila je l'ai dit." dit il en rompant le silence qui s'était légèrement installé. J'entrouvris ma bouche, choquée par ces révélations. Waouh...Bah ça alors...Si je m'y étais attendue... Etrangement, je sentis une vague de contentement me traverser. J'étais assez heureuse qu'il me dise ça. Etait il possible que, pendant tout ce temps, le sentiment que je ressentais à son égard fut plus que de la simple amitié? Se pouvait il que ce soit de l'amour? Oui, cela se pouvait. Baissant les yeux quelques secondes, je laissais un tas d'idées envahir mes pensées. J'étais ailleurs quelques instants puis je laissai mon instinct et mon envie prendre amplement le dessus. Je m'approchais, pris son visage entre mes mains et l'embrassais tendrement, tout en fermant les yeux. Quelques secondes s'écoulèrent avant que je ne me détache et pose mes mains sur son torse. Je baissais à nouveau les yeux, hésitante et surprise moi même de ce que je venais de faire. Puis, levant mes yeux vers lui, je lui demandais doucement:

-Et...Et Sookie dans tout ça? Qu'est-ce-qu'elle est...? Que comptes-tu faire? Je crois que j'ai besoin d'explications, non?

Oui, j'avais besoin de savoir ce que Sookie allait devenir. Ce que nous deux, nous allions devenir. J'avais besoin de connaitre la suite des évènements. Je réalisai alors que tout ça n'était que foutaises! Ce n'était pas moi, Maély, qu'il aimait! La vraie Maély était mariée à un vieux de vingt années son ainé! Ce n'était pas de la vraie Maély qu'il était amoureux! Et pourtant...Devais-je tout lui dire? Je soupirais intérieurement, ce qui ne se vit pas sur mon visage. Je me dis que ce n'était pas encore le moment. L'heure des révélations de mon secret n'avait pas encore sonnée. Je devrais d'abord savoir ce qui allait se passait entre nous avant de tout lui dire. Je ne voulais pas qu'il sache si jamais rien ne venait à se produire. C'était hors de question que je risque ça comme ça...Donc j'attendrais et lui dirais si nous avons un avenir ensemble. Et sinon...Et sinon, je ne dirais rien, tout simplement.

Je scrutais son visage pour y voir le moindre signe de réponse. Elle avait entrouvert la bouche, étais-ce un bon ou un mauvais signe ? Et que qualifierais-je de bon ou de mauvais ? Pour autant que je sache je préfèrerais peut-être qu’elle me repousse ne serais-ce que pour me rendre la tâche mille fois plus facile. Elle baissa les yeux, ne pouvait-elle tout simplement plus tenir un contact visuel avec moi ? L’avais-je perdue à jamais ? Je savais que j’avais fait une erreur à la seconde même ou je vis ses yeux me quitter. Elle fis un pas dans ma direction, à quoi jouait-elle ? Ce jeu là était dangereux, trop dangereux, complètement au dessus de ma volonté de ma force, elle trichait et moi je ne pouvais que la laisser faire. Elle posa ses deux mains sur mon visage, m’empêchant complètement de bouger la tête en aucune direction que ce soit, puis elle m’obligea à m’approcher d’elle, mon visage presque fusionnel avec le sien, elle posa ses lèvres contre les miennes. Ce baiser n’eut pas exactement le même effet que je l’aurais escompté, je ne pouvais réellement le savourerai, car tout ce que ma tête me dictait de faire était d’y mettre un terme. Comment avoir du plaisir à faire une chose si tout ce à quoi on pense est le dénouement ? Bien avant que je décide officiellement que je devais la repousser, elle se détacha de moi, une légère déception m’envahit, le souvenir de notre premier baiser serait à jamais celui-ci, celui ou je ne l’aurai pas voulu. Elle baissa les yeux, tant mieux parce que je l’aurais fait à sa place en tout et pour tout. Elle avait toujours ses mains sur moi, les ayant posés sur mon torse, elle me regarda enfin, moi déstabilisé et perdu. Que venais-je de faire ? Maintenant il était trop tard pour me rétracter... « Et...Et Sookie dans tout ça? Qu'est ce qu'elle est...? Que comptes-tu faire ? Je crois que j'ai besoin d'explications, non ? » Me dit-elle finalement.

« Sookie n’à rien avoir là-dedans. Ce que je compte faire ? J’en sais rien encore, je n’ai pas pensé plus loin. Je croyais qu’après te l’avoir dit tout serait plus clair, que ma réponse serait tellement évidente qu’elle me sauterait aux yeux. C’est plutôt l’effet inverse je crois. » Je me sentais de plus en plus mal de ne pas avoir plus d’explications à lui fournir. Ce fut à mon tours de baisser les yeux, j’étais indigne d’elle, je méritais encore moins Sookie, alors qu’espèrais-je au fond ?

« J’ai l’impression d’être malhonnête Maély, je ne sais cependant pas à qui je mens en prononçant ces mots. Toi par exemple, tu as toujours été franche avec moi et j’apprécies vraiment cet aspect de toi, j’aimerais pourvoir faire de même… »

J'avais du lui poser des questions concernant Sookie. Que pouvais-je faire d'autre? Je n'allais pas lui sauter dessus ainsi, oublier cette fille comme cela! Ce n'était pas possible. J'avais besoin de comprendre. Comprendre ce qui allait se passait. Ce qu'il était en train de se passer à cet instant même entre nous. J'étais complètement perdue. J'ignorais pourquoi je l'avais embrassé. Ce que je savais avec certitude c'était que j'en avait eu terriblement envie et que je n'aurais pas pu y résister encore longtemps. C'était comme ça. Je l'avais fait et c'était tout. Il me répondit que Sookie n'avait rien à voir la dedans. En effet, elle n'avait pas directement quelque chose à voir dans ce qu'il se passait actuellement mais elle allait sans doute être touchée d'une façon ou d'une autre. Ca serait surement inévitable. Il m'avoua qu'il ne savait pas encore quoi faire, qu'il n'avait pas pensé plus loin. Il m'avoua également qu'il avait espéré qu'en me disant ça, la réponse lui sauterait aux yeux mais qu'il pensait que c'était plutôt l'inverse. Ce n'était jamais très simple, c'était sur. Il baissa alors à son tour les yeux et me dit qu'il avait l'impression d'être malhonnête mais qu'il ignorait à qui il mentait en disant toutes ces paroles. Il me dit dans le même temps " Toi par exemple, tu as toujours été franche avec moi et j’apprécies vraiment cet aspect de toi, j’aimerais pouvoir faire de même…" Je le regardais mais à ce moment là, j'enlevais mes mains de son torse et les mis dans mes poches arrières de mon jean. Je baissais les yeux et me tournais pour me diriger lentement, dans un soupire léger, vers le lit le plus proche de l'endroit où nous nous trouvions. J'enlevais alors ma veste et la posai sur le lit, tout en réfléchissant à comment lui dire... Alors que je lui tournais encore le dos, je dis doucement:

-Je n'ai pas toujours été franche Maxence...

Cette histoire...Tout ça...Ca ne présageait rien de bon. En même temps, l'heure était venue que je lui révèle tout... Rah la poisse! Comment avais-je pus m'empêtrer la dedans?! Je me retournais à nouveau mais regardais le sol et je m'installa doucement sur le lit. Je commençais à stresser. Comment lui dire que j'étais mariée mais amoureuse de lui, sans aucun doute?! Fixant le sol, je me mis à jouer nerveusement avec mes mains. J'étais perdue...Je risquais de gâcher tout espoir d'avoir un avenir avec lui...Je me décidais enfin à le regarder dans les yeux, levant mon visage vers lui.

-En vérité, je n'ai jamais été franche avec qui que ce soit. Tu aimes une Maély qui n'est...Qui n'est pas la vraie Maély. Je... Je ne savais guère comment lui dire. Prenant mon courage à deux mains, retenant des larmes, je finis par lui révéler mon terrible secret qui me hantait quelque peu: -Je...Je suis mariée. Je rebaissais les yeux et les essuyais rapidement. Je crois que je n'avais jamais montré un tel signe de faiblesse. Non, je ne m'étais jamais montrée aussi fragile. Le regardant une nouvelle fois, je me décidais à lui expliquer les grandes lignes: -J'ai fuguée de chez moi. Arrivée à Vancouver, j'ai fais la rencontre d'un homme charmant, de 20 ans mon ainé. Je me suis mariée avec lui pour être à l'abris financièrement...J'ai...En échange, je lui rendais quelques services...Sauf qu'un jour, il a abusé de moi. J'ai pris mes économies accumulées depuis un an et je suis partie du jour au lendemain pour venir ici...

Les larmes avaient couler d'elles-même le long de mes joues. Effectivement, personne ne m'avait jamais vu dans un tel état. J'avais toujours mentit. Comment aurais-je pu parler de tout ça aux personnes? Maxence était la première personne à qui je me confiais autant... J'avais honte. Oui, j'avais honte. Pourtant, à part vouloir oublier ça en ne le mentionnant nulle fois, même si je savais bien que jamais je ne pourrais effacer cela puisque légalement, j'étais toujours mariée, je n'avais rien fait de mal. Et pourtant, oui, j'avais honte... Je joignis mes mains entre elles et laissa les larmes couler en silence sur mon visage fin. Cela ne servait plus à rien que je me cache à présent. Je venais de tout lui révéler. Je fixais le sol, m'attendant à des cris, des reproches. Je m'attendais déjà à ce qu'il m'accuse de l'avoir trahis. Je me voyais déjà en train d'essayer de lui expliquer que ce n'était pas quelque chose dont je pouvais parler facilement, lui disant qu'à ma place il aurait sans doute fait la même chose...Oui, je m'attendais à ce que tout se passe ainsi. Mais pouvais-je vraiment savoir ce qu'il allait se passer? Peut-être que tout se passerait bien différement, qu'en savais-je? Regardant le sol, j'attendis sa réaction, les larmes coulant toujours doucement, silencieusement, dans la ligne que celles d'avant avaient déjà creusées...