QUAND LA NOSTALGIE NOUS PREND... ♥ Ft. Raphaël & Preston.

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Des toussotements. La fumée emplissait outrageusement la petite chambre étudiante de ce type torse nu qui était posé sur son lit défait toussant à s'en arracher les poumons. Ce type en question, c'était Preston Jr Garner, fils, petit fils et cousin d'une lignée d'hommes politiques plus puissants et belliqueux les uns que les autres. Si ce jeune homme avait un défaut, c'était son addiction à la cigarette. Il n'y avait pas une heure sans que passe dans sa bouche deux ou trois marlborot qu'il finissait en quelques tafs. A quoi voyait on son habitude ? Au fait qu'il fume un paquet par jour, deux quand il est en forme, et à cette chambre qui était devenue un aquarium irrespirable. prenant la bonne résolution de ne pas mourir étouffé à défaut du cancer du poumon qui le guettait, le beau brun se leva, ouvrant sa fenêtre et attrapant un tee shift propre pour aller faire un tour. Eteignant sa lumière, il put constater avec surprise que la nuit était déjà tombée depuis un sacré bout de temps. Allez un autre défaut ? Tête en l'air et rêveur. Le jeune new yorkais avait passé son après midi à observer son plafond en s'imaginant tout un tas de choses, gribouillant parfois quelques esquisses de robes ou pantalons, son rêve étant de devenir styliste de mode. Traversant les couloirs à la hâte pour se retrouver le plus vite possible dehors, il monta quatre à quatre les marches menant au toit où il pensait se retrouver seul pour, sûrement, s'en griller une nouvelle. Poussant la porte il inspira un grand bol d'air frais en posant son premier pied dehors, ne prenant pas la pie d'être discret. Parcourant ensuite l'étendue bétonnée du regard, ses yeux bleus se posèrent sur une forme féminine aux épais cheveux blonds. Arquant un sourcil, le jeune homme s'avança un peu pour voir qui pouvait se trouver à cet endroit en cette heure tardive. Très vite, il découvrit les traits de Raphaël, une jeune femme qu'il avait rencontré il y a plusieurs jours lors d'un déjeuner au self. Avec un petit sourire, il lui lança d'une façon douce pour ne pas la surprendre : - Moi qui croyais les toits inoccupés...

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Preston s'avança un peu plus et ne fut pas surpris de la réaction apeurée de la jeune femme. New York était la ville des ragots et Raphaël n'échappait pas aux rumeurs malgré sa grande timidité et son effacement. On racontait d'elle qu'elle avait peur des hommes et à la voir comme ça en cet instant, Preston ne pouvait donner que raison à cette rumeur. En général, le garçon n'y attachait pas vraiment d'importance. Ayant essuyé quelques fausses rumeurs de son côté, il essayait de ne pas y prendre compte même si parfois elles pouvaient s'avérer véridiques. La question auquel les rumeurs ne répondaient pas en présence de la jeune blonde était le pourquoi. Pourquoi cette peur presque panique de la gente masculine. Son père, une déception amoureuse, des gamins à l'école … tellement de choses avaient pu blesser la demoiselle. Voir des gens aussi timide et triste en sorte, rendait Preston malheureux. Le jeune homme était quelqu'un de bourré de vie qui aimait profiter de chaque secondes comme si c'était la dernière. La vie selon lui était trop courte pour vivre reclus et il fallait la mener comme bon nous semblait. Alors, emphatique comme il était, il s'était donné comme devoir en présence de Raphaël, de l'aider à reprendre confiance en elle et en les hommes. Mission bête mais qui ferait peut être du bien à la jolie blonde. Seulement c'était mal commencé en cet instant car la blonde se leva d'un trait, se dirigeant vers la porte des escalier pour descendre. Comme un réflexe, Preston attrapa sa main qui pendait légèrement le long de son corps. Il ne lui donna pas une pression violente, au contraire, car encore une fois, tout était emplie de douceur. - C'est moi qui te dérange Raphaël. Reste sur le toit, je m'en irais si tu veux.

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Sa petite intervention avait finalement porté ses fruits car Raphaël venait de se retourner pour rester. lui lâchant la main en entendant ces mots, le jeune homme la gratifia d'un sourire, content qu'elle veuille bien rester. A vrai dire, il n'avait pas non plus envie de rester tout seul sur le toit. Parfois, il lui arriver d'y venir seul, se couchant à même le gravier pour regarder les étoiles et prendre l'air frais. Il était rare de bien pouvoir les apercevoir à cause des building sur éclairés qui entouraient l'école. New York était vraiment une ville active et même à cette heure tardive on entendait les vrombissements des moteurs, les klaxons des taxis, quelques rires parfois. Comme un amas de fourmi. Se pencher du toit donnait vraiment cette impression, s'en était toujours déroutant pour quelqu'un qui venait la première fois à New York. Lui n'avait pas eu ce problème, y ayant vécu toute sa vie et n'en étant sorti que très rarement. - C'est toujours mieux d'être deux que seul non ? Le jeune homme s'allongea à son endroit habituel, sortant une cigarette de son paquet pour l'allumer, petit point orangé dans l'obscurité. - Tu te souviens de moi ? On a mangé ensemble une fois.

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Preston regarda Raphaël prendre place non loin de lui, ni trop loin, ni trop près, gardant une distance raisonnable que beaucoup de filles auraient vite fait de combler. Preston était, malgré ces airs de gentil pote, un des hommes recherché par la gente féminine. Loin d'être ce genre de personne qui couche à droite à gauche sans même demander le nom de leur coup d'un soir, il aimait se faire plaisir de temps en temps avec une fille rencontrée en boite ou dans un bar. Il avait plus d'ex que de one night dans cette école et un certains respect ressortait de chacune des relations. En général, il restait même assez proche des filles avec qui il était sorti, devenant amis avec elles … bien sûr, certaines fois c'était mal passées et il ne tenait plus à les revoir mais globalement tout allait bien dans le plus beau des mondes pour le jeune homme. - Oui, Preston. Preston Garner. Toi c'est Raphaël. Tu viens souvent t'isoler sur le toit ? Le jeune homme tourna les yeux vers la jeune femme aux longs cheveux blonds, ses yeux bleus restant fixés sur son jolie visage plutôt que sur son corps comme l'aurait fait bon nombre de ses collègues masculins. il fallait l'avouer, Raphaël était vraiment une très très jolie fille et, à n'en pas douter, si elle n'avait pas eu cette peur panique des hommes, elle en aurait séduit plus d'un et aurait été comme une reine de l'université.

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Quand il n’y avait rien à fêter ? Pourtant Preston était loin d’imaginer la demoiselle en train de faire la fête, buvant jusqu’à n’en plus tenir sur ses jambes, jusqu’à ne plus savoir ce que l’no fait ou que l’on dit voir même juste sortir … Sûrement compensait elle sa peut des hommes par un entourage féminin assez conséquent. Preston ferma les yeux en y réfléchissant quelques secondes. C’était plutôt triste de ne se contenter que de certaines catégories de personnes alors qu’on pouvait profiter de plus. Chaque personne était susceptible de nous apporter quelque chose non ? Bien entendu, derrière ces pensées aux consonances hippy, le new yorkais était bien loin d’être un amoureux de la nature et des hommes, juste un de ces jeunes que l’on pouvait qualifier de « cool », qui ne se prenait presque jamais la tête sauf quand il y avait nécessité, donc irrespect contre sa personne ou sur quelqu’un de son entourage. Peut être qu’à force de persuasion et de moments partagés Raphaël finirait par prendre ce trait de caractère au jeune homme ? Qui sait ? - Pareil, j’y viens aussi quand ma chambre se transforme un peu trop en aquarium ! Le jeune homme eut un léger rire et tira une dernière latte sur sa cigarette et la jeta plus loin, petite point orange dans l’obscurité qui ne tarda pas à s’éteindre. - Je ne t’en veux pas. Par contre, permet moi de te demander pourquoi … ?

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- Oh oui, beaucoup trop ! Je ne sais pas qu’elle est l’opinion de mes coloc’ sur le tabagisme passive mais je ne me vois pas arrêter ! Le jeune homme eut de nouveau un sourire. Posant ses mains de part et d’autres de son corps, il se redressa pour se mettre en position de tailleur, revenant un peu à la hauteur de Raphaël. Il fronça un peu les sourcils quand la blonde lui révéla sa peur des hommes, finissant sa phrase par un c’est tout comme si la chose s’avérait banale et sans aucune importance. Ce n’était pas de colère qu’il avait froncé les sourcils, au contraire, mais d’ennui car si la peur était vraie, il devait la déranger plus qu’il ne lui faisait du bien … Ou peut être devait il s’improviser comme psychanalyste pour lui faire redonner le sourire ? Parfois une oreille pour écouter sans vraiment parler était le meilleur des remèdes. - Nous ne sommes pas tous les même tu sais. Bien sûr il y a beaucoup de connard, on ne fera jamais sans, mais certains en valent la peine ! Preston adressa un sourire et un clin d’œil à Raphaël. Il était sûr que la jeune femme le savait au fond d’elle, il y avait juste ce rempart invisible qui la retenait à chaque fois et qu’il fallait impérativement briser. - Quelqu’un te veux du mal dans cette école ?

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- Quelque chose ou quelqu’un … Preston murmura les mots de fins de phrase de Raphaël en y réfléchissant un peu. Il est vrai que son addiction à la nicotine – qui n’était pas sa seule addiction – avait pris le dessus sur lui depuis un sacré bout de temps. Il ne pouvait pas s’empêcher de fumer et il sortait les cigarettes de son paquet sans réellement s’en apercevoir, c’était devenu une habitude dangereuse mais il est vrai qu’à certains moments, il baissait sa consommation ; par exemple lorsqu’il travaillait sur un dessin ou lorsqu’il sortait avec une fille – quoi que, si celle-ci était fumeuse également, il s’en donnait à cœur joie -. Alors peut être qu’un grand projet artistique ou une relation avec une fille plus sérieuse l’en détournerait définitivement … qui sait ? - reste à trouver le quelque chose ou le quelqu’un … Preston tourna la tête vers Raphaël quelques secondes, peut être pas assez de temps pour qu’elle ne le remarque, avant de re baisser ses yeux sur le sol, attrapant dans sa main quelques gravillons pour jouer avec. - Je ne comprends pas ce qui a pu te pousser à entièrement nous fuir … Tu as toujours eu cette peur ou non ?

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Bien entendu, c'était à lui de trouver la bonne personne, pas à Raphaël qui n'était en aucun cas son agence matrimoniale. Si Preston était prêt pour une relation amoureuse, au contraire de beaucoup de ses camarades volages, il n'avait encore pas trouvé la bonne personne. Des relations amoureuses il en avait déjà eu … une particulièrement qui l'avent fait beaucoup souffrir. Le jeune homme était tombé amoureux d'une fille qui elle, n'était pas encore prête et qui l'avait trompé plusieurs fois avant de le quitter au bout de quelques mois. Si l'on n'oubliait jamais son premier amour, ce n'était pas pour autant qu'il vous laissait un excellent souvenir. - On verra bien … la femme de mes rêves se trouve peut être dans cette université. j'attend qu'elle se déclare. Preston eut un sourire et, machinalement, comme tout à l'heure, il se sortit une cigarette qu'il alluma d'une façon tout aussi mécanique. Toujours à regarder la belle blonde assise à côté de lui, les quelques larmes qui vinrent border ses yeux n'échappèrent pas à son regard. - Je suis désolé si je te pose trop de question. Je ne veux pas te faire revivre de souvenirs douloureux … Le jeune homme eut un soupire et se leva. - Je suis un idiot. Je ne devrais pas te forcer à rester avec moi. Preston fit quelques pas en arrière. - Je te dis à bientôt alors ...

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Preston haussa les épaules en écoutant Raphaël, réfléchissant à ce qu'elle venait de dire. Attendre, ne pas attendre … Preston n'avait pas de mal à aller vers les gens ; d'un naturel sociable dont la blondinette avait profité, il faisait très souvent le premier pas … mais en amitié uniquement. L'amour était différent et depuis sa rupture avec son ex Lindsey, il avait peur de revoir le même schéma se répéter. Le sexe était donc différent. Preston était un homme et comme chaque homme, il aimait les plaisirs à deux. C'était lors de fêtes qu'ils accostaient celles qui finiraient la nuit avec lui ou qu'il se laisser séduire. On pouvait donc dire que derrière ces airs de gentleman séducteur, se cachait quelqu'un d'assez inexpérimenté en amour. Quand il voulu s'en aller, Preston sentit avec étonnement une petite pression sur sa main. Raphaël venait de la lui attraper pour lui demander de rester. Le jeune homme se retourna avec un sourire non contrôlable ; il était content qu'elle le retienne, surtout que la présence de cette jolie blonde était loin de lui être désagréable. - Je sais que nous ne nous connaissaissons pas depuis longtemps mais si tu veux parler je suis là pour t'écouter. Et c'était sincère car Preston était quelqu'un au grand coeur toujours présent pour ses amis. Mais Raphaël n'avait pas terminé sa phrase … - .. et … n'ait pas peur, dis moi.

Preston était content que Raphaël le retienne auprès d'elle, cela lui prouvait qu'elle n'était pas totalement perdue, qu'elle ne se bloquait pas entièrement aux rapports humains et ainsi, qu'elle pourrait de nouveau retrouver le sourire s'il arrivait à lui redonner confiance en elle et en son entourage. Certes, tout n'était pas bon et il n'était pas dans l'intérêt de Raphaël de trop reprendre confiance, de trop s'ouvrir et de tomber sur n'importe qui ; alors, il devrait y aller doucement, pas à pas … mais il avait le temps. Ce n'était pas un problème.
Le moment qu'il attendait arriva, celui où elle lui demandait son aide. Il fallait d'abord la laisser venir d'elle même pour pouvoir l'aider car on n'aidait pas quelqu'un de force au risque de faire peur. Raphaël semblait terriblement souffrir et regretter beaucoup de choses dans son ancienne vie.
Doucement pour être sûr que la blondinette le voit, le jeune homme passa son bras autours d'elle, ne la prenant pas dans ses bras comme il aurait fait avec n'importe laquelle de ses amies par crainte de l'apeurer.

- Explique mi, je suis là pour t'écouter. Qu'est ce que tu as gâché ? Qu'est ce qui pourrait recommencer ?

Preston écarquilla ses beaux yeux bleus de surprise quand Raphaël se lança dans des aveux plutôt choquant. Aurait il pu imaginer deux secondes ce qui c'était passé dans la vie de cette jolie blondinette au visage d'ange ? La raison de sa peur des hommes lui apparaissait maintenant comme transparente et il la trouvait courageuse de mettre le nez dehors, de trouver le courage de suivre des cours pour se construire un avenir.
Souillée … Elle c'était donc faite violer par un inconnu qui l'avait forcé en quelques sortes à prendre ses distances avec tout ce qui la constituait ; même son futur mari.
Preston caressait les cheveux de la jeune fille avec douceur, trop choqué encore pour dire quoi que se soit. Finalement, il reprit le rôle de protecteur qu'il se donnait avec elle depuis le début :

- Tu es en sécurité ici. Je te jure que rien ne t'arrivera à New York.

Preston lâcha Raphaël et rit sa tête entre ses mains, séchant les larmes qui coulaient en torrent de ses yeux.

- Fais moi confiance. Tout ira mieux.

Preston reçut un baiser sur le joue de la part de Raphaël dont les pleurs semblaient peu à peu se calmer. Le jeune homme lui adressa un sourire doux dont lui seul avait le secret et qui, il avait remarqué, avait comme effet d’apaiser les gens. Preston était certes quelqu’un de sensible mais c’était pour cela qu’il était si facile de s’attacher et de se confier à lui. Ce soir, il avait gagné un bout de confiance de Raphaël et savait cette fois, qu’il la reverrait et que le contact serait plus facile la prochaine fois. - Bonne nuit Raphaël. Et à bientôt.