Le soleil était perçant. C'était les yeux plisés que j'avançais entre les herbes hautes.

-Allez dépêche toi Sook' on a pas toute la journée!

Dis-je en me retournant quelque instant vers elle. Nous avions tout un chemain d'obstacle à traverser avant d'atteindre l'endroit ultime; les cascades.

-Va-t-il falloir que je te traines sur mes épaules? Car crois moi je le ferai sans mal chérie!

Je lui sourit moqueusement, je ne faisait que l'agacer, elle était parfaitement capable de marcher toute seule, ce n'était pas son genre d'avoir peur de ce salir, c'est d'ailleurs une des raisons qui me faisait l'aimer autant. Ma Sookie c'était toute une femme, nous avions passé plus de la moitié de nos vies un avec l'autre, mais j'avais toujours l'impression de ne pas la connaître. Certes elle savait tout de moi et j'espèrais être informé de tout sur elle, mais still, quelque chose me manquait. Je traînais sur mon dos le picnic que j'avais moi-même concoqueté... ce n'était rien de très gastronomique; des sandwichs et de l'alcool à flot! C'est tout ce qu'il me fallait pour passer un bon moment avec ma meilleure amie. On pouvait entendre au loin l'eau tomber sur la roche, signe que nous arrivions bientôt. Eh heureusement car je commençais à en avoir assez de porter ce sac.

-Je crois qu'on arrive! Ne perd pas espoir!

Mais pieds atteingnèrent enfin le gazon humide qui couvrait le sol près de la chute.

-Halleluah!

Criai-je en déposant mon sac par terre. En me penchant je me saissit de la couverture qui nous servirait de table à manger pour cette occasion et je l'étallai sur le gazon. Je sourit en voyant le résultat finale, puis je lui fis cette remarque;

-Bon sang je m'étonne moi-même! Je m'impressionne! Non, mais c'est d'un romantisme écoeurant ici!

J’adorais plus que tout l’énerver, c’était mon petit plaisir personnel. En entendant sa réponse, je n’en fut que plus ravit, je pouvais automatiquement savoir quand j’avais atteint mon but, je la connaissant depuis tellement longtemps que j’en savais d’avance ses répliques. Eh c’était à ce moment précise, là, maintenant, quand elle dit ‘’ ferme le Jackson’’ que je sus que j’avais atteint sa limite. Mais je n’allais pas m’arrêter là, bien entendu, je renchérie en lui proposant de la porter sur mon dos. Sourire aux lèvres, il ne me fallut qu’un coup d’œil pour comprendre ce que serait sa réponse. En reportant mes yeux vers l’avant, j’entendis sa réponse qui redoubla mon sourire.

-Oh mais quelle violence! Tu sais que moi je t’aime…. Si c’est pas réciproque… eh bien tant pis!

C’était ma façon à moi de la faire sentir mal. Méchant me direz-vous? Nous arrivèrent finalement à destination, eh ce n’était pas trop tôt! Nos cris de joie sonnèrent à l’unisson, je déposai mon lourd sac sur le gazon et sortie une couverture du sac que j’étalai aussitôt par terre. Sookie s’assit dessus avant même que je n’ai eut le temps de me redresser. Je l’imitai, prenant la place à sa droite. Nous étions bien à l’étroit, la couverture ne devait pas faire pas plus d’un mètres carré, j’étais pratiquement sur elle.

-Mes chevilles se portent à merveilles, merci de t’en inquièter! Mais qui sais ce qui serait arrivé si nous avions marché encore longtemps?! Peut-être qu’on serait tout les deux morts!

Elle fit mention des bouteilles de bières et de vin que j’avais amené, eh c’est tout ce qui me fallut pour en ouvrir une;

-Maintenant que tu le dis… buvons! Tu veux quoi?

Alors que je m'apprêtais à boire une gorgée de la bouteille que je venait à peinte d'ouvrir, Sookie me la soutira des mains, buvant d'une traite ce qui me revenais de droit. Tout de suite, sans perdre une seconde de plus je m'élancais vers elle, mon mouvement eut pour effet de nous faire tomber tous les deux à la renvers. Moi sur elle, elle sous moi, ma main attrapa la sienne, récupérant ma bouteille que je repris avec satisfaction;

-Ha! Ha! Dire que tu croyais pouvoir m'avoir aussi facilement, tu choisis mal tes adversaires ma belle...

Souriant de pleine dent, j'approchai la bouteille de mes lèvres puis je calé le reste de son continu cul-sec. Je déposé la bouteille vide à nos côtés, puis c'est à ce moment précis que je remarquai enfin dans quelle position je venais de nous mettre; mes jambes longeaient chaque côté de son corps, mes bras étaient positionnés tels qu'elle n'avait aucun moyen de pouvoir m'échapper... étrangement, je n'avais aucune envie de la laisser partir. Un silence régna quelques instants. Combien de temps il dura? Je ne saurais le dire tellement j'en perdis mes notions. Mes prends perdir de leur force, pliant sous mon poids de plus en plus lourd à suporter, en fléchissant ma tête se rapprocha de la sienne, quelques centimètres me séparaient encore de, peut-être, faire la plus grosse erreur de ma vie. Mon regard valsait entre ses yeux et ses lèvres, elle pouvait facilement deviner mes envies... mais le ferais-je? Probalement pas. Il y avait trop en jeu... quoi que... je n'y avais jamais réellement réfléchis, pourquoi pas Sookie? Elle pouvait très bien s'avérer être... vous savez... la bonne? Merde. Je fronçai les sourcils, puis je me dégageai enfin, me reculant puis prenant place, assis à ses côtés. Close call. Toujours incrédule, je ne pouvais plus la regarder, mais je lui demandai tout de même... prenant un air sérieux pour la première fois de la journée;

-Sook's? Tu t'es déjà demandé pourquoi... nous deux... je veux dire.... tu sais....

Je n'étais pas capable de le mettre en mot, tout avait toujours été clair dans ma tête sur mes sentiments envers elle, c'était a meilleure amie... n'est-ce pas? Changeant soudain d'avis, je changeai de sujet;


-Ah puis oublie!

Dis-je en forçant un sourire en me retournant vers elle. Je jettai un coup d'oeil autour de nous, nous étions seuls au monde, ce qui arriverait ici, resterais ici à jamais.

-Alors, qu'est-ce qu'on fait?

J'avais besoin de me changer les idées.

[Changement de point de vue xD]

Ça avait eut l’effet d’un choque électrique. Traversant lentement tout mon corps jusqu’au bout de mes doigts. C’était animal. Viscérale. Une fois en marche il était très difficile de l’arrêter. Je ne pouvais penser à autre chose, tant et aussi longtemps que je n’aurai pas apaisé cette envie, je ne pourrais redevenir moi-même, le Shane que Sookie connaissait si bien. Les hommes étaient ainsi, je n’allais pas faire mesure d’exception, jamais je n’aurais cru pourtant que ce genre de sentiment concernerait ma meilleure amie. Les yeux détournés j’essayais tant bien que mal de soutirer ses pensées de ma tête, car jamais je ne devrais agir sur mes envies, jamais. Je lui demandai ce qu’elle voulait faire, elle me donna la solution miracle, de l’eau froide, parfait. Je la laissai se déshabiller sans même oser la regarder. Elle s’empara d’une des bouteilles de bière restantes, puis elle se volatilisa si vite que j’aurais presque pu croire qu’elle me fuyait. Ce n’est pas sans y pense deux fois que je finis pas me lever, je n’avais pas amener de maillot, oui moi dans toute ma stupidité je n’avais jamais envisageai la baignade… Je retirai mon chandail, le lançant sur le sol, puis mon pantalon ne tarda pas à aller le rejoindre. J’étais maintenant pauvrement vêtu, si ce n’était de mes boxers rose. Je m’avançai jusqu’à l’eau, je ne vis d’abord pas Sookie, que son ombre à travers la cascade la trahit. Je me jetai à l’eau, ne la rejoignant pas tout de suite. L’eau était glacial, elle pétrifia mes membres le temps que je m’y habitue. Je nageai de long en large dans le petit espace qui s’offrait à moi, bien que la rivière n’était pas creuse et que je pouvais facilement toucher le sol.

Je me dirigeai enfin vers la cascade, sentant l’eau s’écraser sur mes épaules alors que je la traversais. J’arrivai face à une Sookie, bouteille vide en main, trempé de tout son corps. La rivière semblait encore moins creuse derrière la chute, mes pieds tenaient facilement sur la roche sous moi et j’étais couvert d’eau jusqu’au nombrils.

-C’est magnifique ici. Si paisible.

Oui beaucoup trop si vous voulez mon avis. Tout sons extérieurs nous étaient coupés, je n’entendais que sa respiration et la mienne à l’unisson. Le bruit de l’eau qui tombait n’avait rien de réconfortant dans la situation où je me trouvais. Je pouvais sentir mon cœur se rebeller, je pouvais sentir mes poings se contracter. Je ne pouvais absolument pas m’approcher d’elle, c’était trop dangereux. Mon regard tomba dans le sien alors que le silence était totalement insoutenable, j’avalai difficilement. Parle, dit quelque chose Sookie, ne reste pas là à rien dire… le silence ne fait qu’augmenter mon… pourquoi ne parles-tu pas ?

Insoutenable, impossible, incapable… je devais absolument l’embrasser, juste pour voir… non ? Pense à autre chose voyons, idiot. Insoutenable, impossible, incapable… Ma main saisit la sienne, mes doigts entrelaçant les siens, lui laissant une dernière chance de s’enfuir si l’envie lui en prenait. Je fis un pas en sa direction, nos corps n’étant séparés que de deux pitoyables centimètres. Mon autre mon glissa le long de son bras jusqu’à atteindre son cou. Mes doigts s’enfonçant toujours un peu plus entre ses cheveux. Je la détestais de me faire ça, mais j’avais craqué, et maintenant il était trop tard, beaucoup trop tard. Mon visage s’approchait lentement du sien, d’une lenteur presque effroyable. Puis mes lèvres, soudain, contre les siennes.

[Désolée, court et nul -__-‘]

Qui l’aurait cru ? Même moi, la personne concernée, celle qui avait initié ce baiser, j’ignorais complètement ce que je venais de faire. Ce qui j’ignorais encore plus et qui me surpris c’est à quel point j’avais envie de le refaire, peut-être une fois, peut-être deux. Juste de se sentir, si frêle, si menu près de moi me renversait. S’il vous plaît faite que j’aie au moins la force de me retirer à temps, que je m’arrête, que cette erreur, si s’en était une, soit oublier et que nous continuons, tous deux, à être Shane et Sookie, amis, les meilleurs qui soit. J’eut ma réponse assez rapidement, elle ne me repoussa pas, chose qui aurait été préférable, puisque j’ignorais si j’en serai capable, il le fallait. Je sentis ses mains sur moi, je sentais sa peau, ses cheveux, sous les miennes. Je me reprochai encore plus d’elle, ne lâchant jamais ses lèvres. Elle m’entraîna avec elle dans l’eau, mon corps déjà bouillonnant apprécia tout de même cette nouvelle fraîcheur. Mes lèvres se décollèrent des siennes un instant, mes yeux braqués dans les siens la foudroyait d’une question bien précise; « que nous arrive-t-il ? ». Mon regard avait du mal à rester en place.La tentation était si forte, si intense. Ses lèvres étaient si douces, si passionnées, si bonnes. Son visage était si angélique. Sa peau était si douce, si réconfortante, si désirable. Ses yeux étaient d'une beauté rare, un brun noirci si intriguant, d'une rare couleur indescriptible. Ses cheveux étaient doux, ne demandant qu'à y enfouir ses mains à nouveau, j’obtempérai. Je glissai mes mains dans son cou remonta sur sa nuque, enroulant ses cheveux bruns entre mes doigts. Je l'attirai vers moi, collant mes lèvres aux sienne en un baiser étrangement douloureux car je savais que je devais y mettre un terme dès que j’en aurais le courage.

« Mmmmm…. »Murmurrai-je. Wow... encore meilleur que le baiser précédent. Je la laissai me glisser entre les doigts, encore plus abasourdi, mais mes lèvres ne la quittèrent plus. Lentement, très lentement je reculai, la quittant complètement. Je fis un pas en arrière, me calant dans l’eau jusqu’au cou, je ne voulais définitivement pas succomber à nouveau. Je la regardai comme je ne l’avais encore jamais regardé. Je ne savais que dire et je ne dirai probablement rien jusqu'à ce que elle le fasse avant moi. Sans plus attendre je m'éloignai encore plus d'elle, retraversant de l'autre côté de la chute, ma maudissant moi-même d'avoir été aussi loin. Je nageai jusqu'au bord, prenant mes bras en appuie pour sortir de l'eau. Je marchai jusqu'à la couverture étendu sur le sol, j'enfilai mon pantalon, puis mon chandail, me foutant royalement du fait que j'étais trempé comme jamais. Je m'assis sur le sol, enfouissant ma tête entre mes mains, attendant quelque chose qui n'arriverais jamais... une explication.

Le silence était pesant sur mes épaules, j’entendais ma respiration puis les chutes. J’ignorais si elle était encore là, ou si elle avait décidé de m’abandonner à mon sort, laissant en suspend plusieurs questions qui ne trouverais jamais de réponse. Je ne sais combien de temps je resté assis ici, une crampe me saisit les mollets, puis s’attaquant tranquillement à mon cou, à mon dos, puis à mes bras, je dut bouger contre mon gré. En relevant la tête je la vis, elle, assise sur un rocher non loin de moi, gardant tout de même une distance respectable entre nous deux. Maintenant que je l’avais vu je ne pouvais plus regarder autre chose. Elle ne semblait pas avoir remarquer ma fixation sur elle. Je me levé, sentant des milliers de fourmis me tenailler les muscles. Ma tête tournait, une douleur intense me frappa à la tempe, je restai immobile pendant un instant, le temps de reprendre mes moyens. Quand je vis enfin plus clair je m’avançai vers elle, avec une lenteur presque agaçante, puis m’arrêtant à sa hauteur.

« Tu permets que je m’assois ? » Dis-je en prenant place sur les quelques centimètres de roches qui restaient inoccupé, nous étions très à l’étroit, mon bras touchait son bras sans aucune retenue, probablement pas la meilleure des situations pour nous deux en ce moment.

Encore une fois je restai sans mots, j’étais venu jusqu’ici plus par réflexe que par intention, je n’avais rien à lui dire, je n’avais aucune réponse à lui fournir… des questions par contre, j’en avais des tonnes.

« C’est moi ou il fait chaud ? » Dis-je en claquant presque des dents tellement j’étais gelé… je disais vraiment n’importe quoi, je n’osais même plus la regarder. Malheureusement pour moi il n’y avait plus d’alcool, nous avions épuisés toutes nos ressources… en fait, Sookie l’avait fait plutôt, mais elle n’avait fait que de me devancer. Puis je me lançai;

« Qu’est-ce qui est pire, dit moi. Que je t’aie embrassé ou bien que je meure d’envie de le refaire ? » En le disant, mes yeux s’accrochèrent à ses lèvres à l’apparence et la texture si mielleuse. Si elle ne me retenait pas, un nouvel incident arriverait probablement. Ma tête s’approcha dangereusement de la sienne… elle devait se reculer ou il serait définitivement trop tard pour nous deux.

« Le pire » dit-elle, j’entendais le reste de sa réponse avec entêtement. « Je ne sais pas, peut-être que c’est les deux, le pire », puis elle cessa de parler. J’allais lui demander une réponse plus précise, me repoussait-elle ou me demandait-elle de l’embrasser à nouveau ? Que voulais-je moi ? Mon être, tout mon être me criais que je devais laisser de l’eau couler sous le pont, mais mon cœur, lui, battait si fort à la simple idée de pouvoir la toucher à nouveau, ne serais-ce qu’une ultime fois.

« Je comprend. » Dis-je simplement, ne sachant quoi dire de plus. J’étais déchiré, j’avais le cœur en miette, les nerfs à vif et je ne pouvais m’empêcher de croire que tout ceci n’était qu’une erreur monumentale… en même temps ce ne l’était tellement pas.

« Qui l’aurait cru ? » Même moi j’en doutais. C’était mal, mais si beau. Je souris, reculant ma tête en arrière, elle m’indiquait clairement qu’elle ne voulait plus rien savoir.

« Tu aurais quelque chose à rajouter avant qu’on oublie tout ce qui viens de ce passer et qu’on en reparle jamais ? » Je me levai, croisant mes bras sur mon torse pour me réchauffer un peu. Je la tenaillais des yeux, j’ignorais quand mon tour viendrait de me vider le cœur, mais à défaut de lui couper la parole je me lançai sur le champ, n’ayant rien préparer, rien formuler, rien réellement pensé…

« Bon, moi j’y vais, ça va être fait, ensuite on clôt le sujet. D’abords, merci de m’avoir repousser… enfin par merci… bref, tu m’auras compris. » J’hochai la tête en tentant de me sortir de la tête cette idée salace qui me traversait l’esprit.

« Puis… hmmm… je suppose qu’il serait safe de dire que ni toi, ni moi ne s’attendait à ce qu’une telle chose se produise aujourd’hui. On peut mettre ça sur le compte de l’alcool, mais se serait tout de même mentir, pour ma part, car j’ai initier le tout et j’étais parfaitement conscient de ce que je faisais… enfin c’est pas que j’avais tout prévu d’avance et que… en tout cas. Désolé, bon j’arrête de parler, à ton tour maintenant. Dit moi tout et n’aie pas peur de me faire mal. » Je penchai tout de même la tête, comme si je m’apprêtais à recevoir un coup massif sur la tête.

Elle avait raison, j'aimais Anya. J'étais complètement et éperdument amoureux d'elle. Je n'aurais jamais rien fait pour compremettre mes chances, et pourtant j'ai faillit à ma tâche.

Jamais nous en n'avons reparlé, cette "erreur" n'as jamais refait surface dans nos conversation. Je suis resté à jamais son frère, son confident, son meilleur ami, mais quelque chose avait été brouillé, cette fine ligne entre amour et amitié avait était touché, et je crois que si j'avais à choisir entre le genre de relation que nous avions avant cet incident et l'amitié qui nous unie aujourd'hui, je choisirais la première option. Nous n'avons plus jamais été les mêmes. Chaque fois que je lui prend la main, chaque fois que je la touche,mes pensées reviennent à cette journée ou tout a bousculé.

Je n'ai jamais voulu te faire de mal non plus Sookie. Si tu savais comme je t'aime...

RP TERMINÉ!