Il faut bien que j'existe
Mon histoire

→ "Je m'appelle Sookie, Sookie Ashleigh Jordan. Je suis née à Dallas, le 20 mai 1992. Mes parents y vivaient depuis bien longtemps deja, lorsque je suis venue au monde. Ils étaient heureux, ils s'aimaient. J'étais une nouvelle touche de bonheur, dans leur bonheur déjà présent. J'ai été dorlotée, bercée, aimée, j'étais très heureuse. J'avais les meilleurs parents que l'on puisse avoir. Mais voila, ils étaient trop jeunes pour m'avoir, pour avoir une famille. Nous manquions cruellement d'argent. Mon père travaillait jour et nuit pour nous maintenir en vie, ma mere et moi, pour nous payer le loyer, et pour me faire scolariser. La vie devenait de plus en plus compliquée, et nos rapports en meme temps. Mes parents s'engueulaient de plus en plus souvent, et de plus violemment. Je ne supportais plus cela, et je me renfermais sur moi meme, pensant etre la cause de tout cela. J'avais maintenant 4 ans.

Le jour de mon 5ème anniversaire, un drame arriva. Ma mere venait de mourir. J'en étais partiellement la cause, selon moi. Cela faisait plusieurs mois que je l'entendais pleurer et crier le soir, alors que je devais dormir. Mon père criait aussi, mais pas de la meme facon. Il revenait toujours ivre, puis, il reportait la faute sur ma pauvre mere, qui subissait les injures et les coups portés par mon pere. Ils lui auront été fatal. A ce moment la, en voyant le médecin refermer la fermeture éclair du sac blanc dans lequel était desormais le corps de celle qui m'avait mise au monde, je me suis mise à pleurer. Un etre de moins dans cette maison maintenant silencieuse. J'avais peur. J'avais peur que mon pere rejette la mort de ma mere sur mon petit corps.

Selon le témoignage qu'il avait donné aux policiers, ma mere était morte d'une chute. Mais moi seule, avec mon pere, connaissions la vérité. Il me fit promettre de ne jamais la dévoiler, et j'ai compris à seulement l'age de 10 ans la terrible erreur que j'avais commise ... Mais il était trop tard. Trop tard pour aller voir la police. Mon pere m'avait enfermée. Je restais dans ma chambre toute la journée, si ce n'est pour aller à l'école. J'étais mal nourrie, et mon pere buvait, encore et toujours. Jamais je n'oublierais cette haine que l'on voyait dans ses yeux, quand il me disait de l'approcher, ceinture à la main. Il me frappait, des coups violents, très forts, dans le dos, de sorte que l'on ne remarque pas mes blessures. Je pleurais, je criais, et dans ma tete, la voix de ma mere raisonnait. Il fallait que je sorte de ce cauchemar. Si je ne le faisais pas à ce moment la, je mourrais, comme elle. Je tenais à la vie, malgré tout. Je voulais voir mon pere aller en prison, menottes aux poignets, savoir qu'il ne me ferait plus jamais de mal.

A l'age de 12 ans, je me décidais enfin. M'accompagnant au college en voiture, comme tous les matins, je pris mon sac de cours, et monta dans la voiture, pour l'attendre. Il était maintenant temps pour moi d'en finir. Il arriva, j'étais terrorifiée, j'avais les mains moites, et le coeur qui battait à fond. Comme tous les matins, il me menaca, en me tirant les cheveux. Comme tous les matins, je me recoiffa, pour ne rien faire paraitre. Mais contrairement aux autres jours, je rentra au collège, vis mon pere partir, attendit cinq petites minutes, et en ressortis. Je me mis à courir, du mieux que je pouvais, j'avais très mal au dos, suite aux récents coups de ceinture. J'arrivais devant le commissariat, une boule dans mon ventre se forma, j'avais très peur. Peur que l'on ne me croit pas, peur que l'on me confronte à mon pere ... Je tremblais. Un gentil monsieur, policier par son uniforme, me voyant devant la porte, regardant vers le ciel, me demanda ce qu'il se passait, et je lui expliqua toute l'histoire. J'étais en larmes, je posa mon sac, et lui montra l'état de mon dos, il était bleu, j'avais les marques des ceintures. Il semblait gêné, mais m'amena dans son bureau, et nota tout ce que je lui avais dit. Je lui fis promettre de ne pas me confronter à mon pere, j'avais tellement peur de lui. Le soir meme, mon pere était arreté, en garde à vue, mais il n'avait pas avoué. Il fut emprisonné, à vie, et me voila seule, orpheline.

De mes 12 à 16 ans, j'allais de famille d'accueil en famille d'accueil, ne supportant pas mon mauvais caractère, et le fait que je sois renfermée sur moi meme, me rendant agressive. Je m'enfermais la musique, ma passion de toujours. Je me suis souvent faite renvoyée du collège et du lycée, pour manque de respect envers les professeurs, ou envers les autres élèves. Mais cela m'importait peu. J'étais intelligente, j'avais de bonnes notes, malgré tout. Un jour, une parole, m'ayant gravement blessée, me fit réagir, et me fit réfléchir à mes buts ... Je voulais que ma mere soit fiere de moi, et cela, je l'avais malheureusement oublié. Je l'aimais, et je n'avais pas pensé aux conséquences de mes actes. Je décidais de me tenir à carreaux, mais il semblait etre trop tard ... J'avais tout raté. Ma vie, ma famille, je n'avais pas d'ami, tout était fini. Pour la premiere fois de ma vie, je songeais à rejoindre ma mere.

A 16 ans, j'étais déprimée, j'étais seule, aucune famille ne voulait de moi. Je voulais en finir, une bonne fois pour toute. J'en avais marre. Mais, je tomba sur cette famille. Elle m'adopta tout de suite, ne s'occupant pas de mes bulletins scolaires, des appréhensions que l'on pouvait avoir sur moi. Elle m'aimait deja. Je fus bien accueillie, et je repris gout à la vie. Une photo de ma mere sur ma table de nuit, je m'endormais tous les soirs en pensant à elle, et ce que nous avions vécu avec mon pere. Je le hais du plus profond de mon coeur, et cela à jamais ! Il pourrait venir, s'excuser du mieux qu'il peut, il ne reviendra jamais dans ma vie, il nous a trop fait souffrir et je ne le pardonnerai jamais. Je suis heureuse, ma famille m'envoie dans une école, celle dont j'avais toujours rêvé, pour réaliser ma destinée, ma drogue à moi: La musique, le chant.