Aujourd’hui aurait pu être un jour ordinaire, tout avait commencé de la façon la plus banale qui soit. Je me suis levé totalement à la bourre comme à mon habitude, j’ai dû prendre une douche en quatrième vitesse pour ne pas rater mon premier cours du matin. Je crois qu’au bout de la cinquième fois j’aurai du maudire me réveil de ne pas sonner assez fort pour me réveiller et pourtant ce n’était pas faute d’essayer, le son était à son maximum. Il faut croire que j’ai un sommeil assez profond, je ne suis pas vraiment un lève tôt et à chaque fois c’est une véritable épreuve. Quoi qu’il en soit, ce matin je suis arrivé en retard et après avoir négocier avec mon professeur de musique sur la question de savoir s’il devait m’envoyer encore une fois dans le bureau du directeur ou non j’ai dû lui promettre de faire une nouvelle composition qui sera peut-être utilisée pour le prochain festival de l’école. Ça m’avait fait rire, il devait vraiment être désespéré pour me confier cette tâche, personne n’avait voulu tenter le coup ou quoi ? Bref, me voilà coincer avec un nouveau travail sur lequel je n’avais aucune directive et surtout aucune inspiration. C’est donc totalement dépité que j’avais quitté la classe deux heures plus tard. Sur le chemin en direction du centre de Toronto pour aller prendre un petit déjeuner digne de ce nom, je réfléchis à ce que je pouvais apporter au festival de Niagara et je n’avais rien vu de spécial. J’avais toujours douté de mon talent mais là j’étais plus bas que terre. J’avais pensé à une chanson d’amour et puis je me suis ravisé en me demandant ce que je pouvais bien écrire sur le sujet moi qui suit encore loin d’avoir une belle histoire d’amour, puis j’ai pensé à l’amitié et ma première réaction fut : C’est bon on est pas en maternelle, on va pas se faire des bracelets de l’amitié non plus, c’est pas les bisounours ici. Je soupirai et en passant près du starbuck coffee je me suis dit qu’un peu de caféine allait me réveiller pour la suite de la journée. Après avoir passé commande, je sortis dehors avec la volonté de m’asseoir à la terrasse impatient de gouter mon café caramel. Seulement me regard se posa sur une jeune femme, qui en plus d’être très belle n’était pas n’importe quoi ! J’avais déjà eu l’occasion de la rencontrer une fois lors d’un concert, Gemma Crossmann est une chanteuse assez célèbre. Je crus halluciner en la voyant, peut-être elle était là ? La solution à mon problème. Un grand sourire aux lèvres, je m’approchai espérant qu’elle me reconnaisse même si nous avions parlé assez longtemps, je suppose qu’elle devait croiser tellement de fans par jour… « Bonjour ! Désolé de vous déranger. Vous accepteriez de me signer un autographe ? » Bon c'était peut-être un peu rentre dedans mais qui ne tente rien n'a rien, pas vrai ?

En ce début de matinée, je me suis rendu au starbuck coffee juste pour me réveiller et j'ai eu la surprise de me retrouver dans une star de la chanson. Comment j'ai réagi ? Et bah, comme n'importe qui, j'ai été lui demander un autographe. Franchement, je crains. Mais au moins je ne regrettais pas le déplacement jusqu'en ville. J'ai rencontré Gemma Crossmann.

Elle était vraiment belle de près, c'est ce que j'ai pensé en premier lieu. Bon, je reste un mec quand même, une belle femme, c'est une belle femme célèbre ou non. Mais elle était aussi plus que ça, lors de son concert j'avais vraiment été impressionné par sa technicité, sa voix qui a un grain assez particulier et sa façon d'être sur scène. Gemma dégageait une certaine légerté et une fragilité également. Quand je me suis approché d'elle, j'ai presque cru l'agresser. J'étais vraiment quelqu'un de bruyant. Cependant, avec amabilité et un joli sourire elle accepta de me signer l'autographe que je lui avais réclamé. « Kyle, ce sera parfait. Merci » Je lui accordai donc moi aussi un grand sourire, sincère avant de jeter un coup d’œil sur le carnet. Elle avait une jolie écriture, c'était assez agréable à lire. Je rangeai donc mes affaires et alors que j'allais m'apprêter à partir, elle me demanda si on s'était déjà vu. Je ris, un peu gêné je crois mais aussi super content qu'elle m'ait reconnu. « Oui. Kyle Jordan, on s'est rencontré à un de vos concerts, on a eu l'occasion de discuter un peu après ça. Je suis étudiant à Niagara c'est pour ça... Vous avez accepter de parler avec moi cette fois là. » Va savoir pourquoi j'étais entrain de la vouvoyez alors que la dernière fois je la tutoyais. Disons que j'avais du mal à m'y faire. Je n'étais pas du genre à vouvoyer les gens mais là c'était différent, peut-être parce que c'était impressionnant de discuter avec quelqu'un de connu. Quelqu'un qui visiblement à réussi alors que je suis encore au stade " créer une chanson pour le cours de musique avant de se faire tuer par le prof". J'ai encore un long chemin à faire...

Sa remarque m'avait fait rire, elle était plutôt drôle comme fille. J'avais commencé à la vouvoyez a cause de ce qu'elle dégageait, le fait qu'elle soit célèbre et tout ça mais j'avais tendance à oublier que même les meilleurs sont au final des gens tout à fait normaux. Souriant de toutes mes dents, je m'excusai : " Désolé ! Mais t'en fais pas, si tu étais une grand-mère tu serais carrément la plus belle de toute. " Dis-je en riant. Je plaisantais bien sur ! Elle n'était pas vieille du tout, elle était superbe et jeune. D'ailleurs, je me demandais quel âge elle avait exactement, le même âge que moi ? Peut-être un peu plus ? Aller savoir. Avec gentillesse, elle m'invita à s'asseoir, invitation que j'acceptai bien entendu ! " Merci ! J'espère que je ne te dérange pas trop" Je pris donc place face à elle avant de boire une gorgée du café que je venais d'aller chercher puis reposai mes yeux sur la jeune star avant de timidement oser lui parler de ce qui me prenait la tête en ce moment. "Dis...Comment tu fais pour trouver l'inspiration ? Enfin... Trouver de quoi vont parler tes chansons et tout ça ? "  Je poussai un long soupire. "Mon prof de musique a voulu me punir pour mon retard et donc je dois composer une chanson pour le prochain festival qu'organisera l'université. Je suis un peu perdu, je sais pas de quoi parler, ni par où commencer. " Je souris doucement avant de passer ma main dans mes cheveux, saleté de tic...Je le fais souvent quand je suis préoccupé par quelque chose ou nerveux. " Désolé c'est carrément nul de te demander ça mais je pensais que tu serais parfaitement placée pour me donner quelques conseils."

J'étais vraiment très heureux qu'elle m'ait invité à m'installer en face d'elle pour discuter. Elle était vraiment très gentille et surtout elle était vraiment la personne à qui j'avais besoin de parler en ce moment, pendant un moment je l'avais regardé avec des petites étoiles dans les yeux, comme si je venais de voir une déesse. J'avais besoin de conseil au risque de me voir suspendu pendant une période indéterminée et elle était apparue. Douée, belle, célèbre, franchement j'étais sur qu'elle pourrait m'aider et puis c'était toujours un réel plaisir de discuter avec elle. Je lui expliquai donc ma situation, celle du festival et de la chanson que je devais écrire pour l'occasion. Vu son sourire, je conclu qu'elle était ravie que je lui en parle. Je ne savais pas si beaucoup d'étudiants venaient lui demander des conseils mais si ce n'était pas le cas, j'étais carrément super heureux d'être le premier et surtout heureux qu'elle accepte de m'aider un peu. J'écoutai donc attentivement sa réponse.

S'inspirer de faits réels semblait être une très bonne idée, mais malheureusement je ne trouvais pas ma vie assez intéressante que pour noter des expériences marquantes. Je suppose que j'aurai pu parler de choses plus personnelles comme le fait que ma famille ait vécu des choses difficiles ou ce qu'il s'est passé peu après la séparation de mes parents. Mais honnêtement, je n'en avais pas envie. Je ne savais pas si c'était parce que je ne me sentais pas capable d'écrire à ce propos ou alors parce que je n'avais pas envie d'étaler ma vie, la façon dont une stupide phrase de mon père m'avait affecté et m'avait conduit à l’hôpital. La deuxième solution m'avait parue plus facile, parler de l'amour sauf que mon problème c'est que je ne savais pas quoi écrire non plus à ce propos. Doucement je soupirai : " J'avais déjà penser à parler d'amour mais...J'suis pas vraiment amoureux, enfin je ne sais pas, je ne crois pas..." Pourquoi je m'embrouille ? Je n'étais pas amoureux, alors pourquoi le fait de le prononcer à haute voix me donnait l'impression de mentir ? Je me mis à rire nerveusement: " Franchement, j'ai une vie plutôt ennuyeuse ces temps-ci ! Pas de copine, pas d'évènement spécialement marquant. Ça va être compliqué. Désolé, je te fais surement perdre ton temps, c'est une cause perdue..."

Elle m’avait vraiment proposé de bonnes solutions mais ça ne m’avançait pas à grand-chose parce que je ne savais pas de quoi parler, il fallait quelque chose qui interpelle, qui sonne bien, quoi soit authentique et surtout que tout ça ait du sens et là j’avais l’impression d’être complétement paumé. Bon le positif dans l’histoire au final c’était que si je n’arrivais pas à écrire cette chanson au moins j’avais eu la possibilité de discuter avec Gemma et je trouvais ça carrément plus cool que de me casser la tête pour essayer de trouver des rimes à une chanson qui ne m’inspirait pas. Plus je l’écoutai me parler et plus j’ouvrais les yeux. L’écriture c’était une sorte de miroir de l’âme et si je voulais réussir à écrire cette chanson il fallait que j’y mette du mien. A ce moment, je me suis mordu la lèvre par nervosité, j’étais sur le point d’avouer quelque chose qui m’avait profondément blessé à une époque et dont je n’avais jamais parlé. C’était idiot mais je sentais que c’était le bon moment pour tout avouer, être enfin honnête et me libérer d’un point. Malgré tout, j’étais désolé de ce qu’elle allait entendre, c’était parfois pénible d’écouter les gens parler d’eux et peut-être qu’à long terme j’allais regretter d’avoir confié à Gemma une de mes plus grandes peines mais en ce moment j’avais plutôt l’impression que cette confession  ne pouvait avoir qu’un effet bénéfique. Je fixai l’horizon, sans vraiment regarder puis dit doucement : « Et si je parlais de la peur de l’échec…De rater entièrement sa vie et de tous les regrets qu’on peut avoir quand on fait les mauvais choix. » C’était tellement difficile de vivre une vie qui ne vous convient pas mais c’est encore pire pour l’entourage de comprendre qu’on a été une erreur. « Un soir, mon père m’a confié alors qu’il avait un peu bu que sa vie était une succession d’échec. Je n’avais pas compris au début puis j’ai réalisé qu’il regrettait tout ce qu’il avait accompli, il regrettait d’avoir épousé ma mère, il regrettait d’avoir ce travail qu’il déteste et il regrettait d’avoir eu des enfants. Je ne pense pas qu’il voulait se montrer blessant, méchant mais quand j’ai compris qu’il ne me voyait que comme un échec de plus dans sa vie j’ai voulu le rendre fier mais…J’ai carrément tout foiré. Cette situation m’a rendu malade parce que j’avais la phobie de l’échec, c’était devenu une obsession de tout réussir sans cesse et ça a mal tourné. Je ne vais pas entrer dans les détails. C’est bizarre parce que dans ces moments-là, on ne pense pas forcément à soi mais on accorde beaucoup d’importance aux autres, au faite de ne pas décevoir, de ne pas donner de faux espoir et en même temps ça nous rend pas heureux de voir les autres satisfaits du travail qu’on fait. Alors on commence à se sentir vraiment minable et le piège se referme. On regrette encore. » En me rendant compte de la longueur de mon monologue, je secouai la tête doucement avant de sourire. « Désolé je parle trop ! C’est la première fois que j’avoue ça à quelqu’un, tu es une personne privilégiée on dirait » Je ris tout naturellement, comme si le fait d’en parler ne m’avait pas bouleversé, c’était faux mais en ce moment il valait mieux rire plutôt que pleurer. «  Ça pourrait être un bon thème non ? Même si c’est pas le plus joyeux » Non ça ne l’était pas mais si ça m’avait un peu soulagé de le dire, peut-être que l’écrire allait être une complète délivrance.  

Voilà c’était dit, je venais de confier à Gemma quelque chose d’important qui avait eu lieu dans ma vie et dont je n’avais jamais eu le courage d’avouer à qui que ce soit. C’était étrange parce qu’en réalité je ne la connaissais pas vraiment mais je suppose que c’était plus facile de se confier à des personnes que l’on connait moins. On se sent plus à l’aise parce qu’on sait qu’on ne sera pas juger par la personne en face de nous.  Pendant que je lui expliquais ce qu’il s’était passé dans ma famille, je sentis sa main se poser sur la mienne. J’ai souris, ça m’a rassuré en quelque sorte. J’avais l’impression d’être un peu moins seul face à ça et même si ça ne me faisait plus autant mal qu’avant, j’étais content de sentir une présence avec moi. Savoir qu’elle était là, qu’elle m’écoutait, c’était vraiment un soulagement de se confier.  En l’entendant me réconforter, je souris. Décidément, cette jeune femme était vraiment adorable et elle arrivait à trouver les mots justes. C’était bizarre de les entendre de quelqu’un d’autre, parce qu’en réalité j’avais dû m’auto convaincre de toutes ces choses avec l’aide d’un psy qu’au début je n’avais pas voulu voir. Je souris doucement. «  C’est très gentil tout ce que tu dis. Ça me touche. J’avais jamais entendu ça avant, ça me fait vraiment plaisir. Tu sais…Le truc avec mon père c’est qu’il regrette sa liberté d’antan… Il a trompé ma mère, il a quitté la maison pendant un moment et c’est en allant le voir que j’ai compris la vérité sur tous les regrets qu’il avait sur sa vie. Puis il s’est remis avec ma mère et on dirait que tout ça a été effacé de sa mémoire, il n’en a plus jamais reparlé et on a repris notre vie normalement sauf que ça m’a pas mal travaillé. Je sais pas vraiment s’il est fier de ce que je fais, de ce que je suis mais ça a été une vrai déception quand j’ai annoncé que je voulais faire de la musique et rien d’autres. Mais bon…Mes parents ont bien été forcé de l’accepter » Je ris doucement et elle me sourit puis retira sa main avant de me dire que je devais arrêter de m’excuser, pour être honnête je ne m’en rendais pas compte. Un peu gêné, je ris. « Désolé ! Euh… En fait, je m’excuse rarement sauf quand c’est évident que j’ai tord et juste avec les personnes que j’apprécie. En général, j’ai un sale caractère mais t’es vraiment quelqu’un d’adorable et je ne veux pas t’embêter avec tout ça, je trouve carrément nul de te parler de mes problèmes, c’est pour ça que je m’excuse. » Je lui accordai un grand sourire, je suppose que jusque-là c’était un peu bizarre de m’imaginer avoir un sale caractère vu que je pense avoir été assez gentil et poli avec Gemma mais quand on m’embêtait j’étais vraiment quelqu’un de très très énervant, pas méchant du tout mais j’adore ennuyer et provoquer les gens qui ne m’aime pas et l’illustration parfaite de tout ça sont les disputes avec Aiden. «  Merci de ton aide…Grâce à toi, je vois vers où me diriger. Et…Je pourrais te la montrer la chanson ? Avant de la donner au prof… Ton avis compte beaucoup pour moi »

C’était bizarre d’avouer à quelqu’un que je ne connais que très peu quelque chose qui avait marqué ma vie à tout jamais mais j’avais trouvé ça facile pour une première fois sans doute parce que justement elle ne me connaissait pas très bien. Elle ne pouvait pas comparer celui que j’étais maintenant et celui que j’étais dans le passé contrairement à mes amis proches. J’étais tellement content d’avoir pu en toucher un mot à quelqu’un – mon psychologue m’avait expliqué que c’était la dernière étape de notre longue thérapie – que je ressentais un sentiment de légèreté voir même de zenitude. A cet instant, je ne pouvais pas penser que mes confessions pourraient un jour se retourner contre moi, si quelqu’un que je connaissais l’apprenais par exemple. Non, j’étais bien loin de tout ça. J’avais mis fini par penser que finalement ce n’était pas si grave si je me confiais aux autres parce que la réaction si gentille et prévenante de Gemma me rassurait sur ce qu’on pouvait penser de moi. A cet instant précis, j’ai espéré pouvoir la compter un jour comme étant une vraie amie parce que je sentais que c’était quelqu’un de bien avec qui je pourrais partager de belles choses. En entendant son hypothèse sur le retour de mon père, je souris. « Oui, j’y ai pensé aussi mais je pense qu’il le pensait c’est juste que les mots utilisés étaient maladroits. Il aurait dû garder ça pour lui. Puis même avec son retour c’est plutôt eux qui ont eu une vie normale pas moi mais bon, c’est le passé. J’ai changé, tout va bien maintenant. »  Je lui accordai mon plus grand sourire avant de m’excuser du fait que je m’excuse. Ce n’était pas très logique, je sais. « Bien sûr que je t’apprécie ! T’as l’air d’être quelqu’un de génial même si je ne te connais pas beaucoup. Et crois moi, j’ai un caractère de cochon, j’aime bien faire des farces aux gens en plus. Ca ne plait pas trop à l’école. » Je ris avant de lui demander s’il accepterait de voir ma chanson dès qu’elle sera écrire. Je fus bien entendu ravi de sa réponse. « Génial, c’est super ! Attends je vais te donner mon numéro, t’aura qu’à m’envoyer le tien. Je pourrais te prévenir quand je l’aurai écrire comme ça. » Je lui souris gentiment, espérant qu’elle accepte mon numéro bien sûr. J’aurai vraiment l’air con si elle me dit qu’elle a pas envie de passer son numéro de portable a quelqu’un qu’elle connait a peine.

" Les gens ne réfléchissent plus vraiment à ce qu'ils disent de nos jours ... " Je soupirai, elle avait sans doute raison. Peut-être que mon père n’avait pas réfléchit en me disant de telles choses. C’était même sur mais en tout cas ça n’entachait pas le fait qu’il pensait chaque mot qu’il avait prononcé sur sa vie ratée. Sa vie que j’avais gâché, qu’on avait gâché vu que je n’étais pas le seul en cause même si j’étais le seul à savoir la vérité. Dans un sens, et malgré la peur des conséquences j’étais soulagé d’avoir parlé à Gemma de cette histoire. C’était agréable de savoir que je pouvais enfin partager ça avec quelqu’un même si cette histoire a eu lieu il y a trois ans. Avec un grand sourire, je lui avais confirmé que je l’aimais bien, que j’aimais parler avec elle et qu’elle avait l’air génial. Elle me fit rire grâce à sa petite remarque. « Oui, tu es géniale ! » Je souris avant de finir mon café entièrement. « De la chance d’être en cours ? Bof, ça dépend des jours. » Dis-je en riant. « Toi, tu as de la chance d’être célèbre » Quand elle accepta de me laisser lui donner mon numéro, j’étais super content. Je lui récitai deux fois pour être sûr qu’il soit bien noté. J’avais limite hâte d’écrire la chanson juste pour pouvoir lui montrer mais je savais que ça allait être beaucoup plus dur que prendre une feuille de papier et un stylo en notant presque par automatisme. J’avais tellement du mal à parler de mes sentiments que je savais que j’allais passer des nuits devant mon carnet en me demandant comment j’allais pouvoir raconter mes émotions pour qu’elles paraissent réelles et aussi intenses que lorsque je les ai vécu. « Merci c’est gentil. Hésites pas à faire de même, j’aime bien parler avec toi. »

(Bon retour, trop beau ton nouvel avatar   )

Être célèbre sincèrement beaucoup vivent pour ça, c’était mon cas. Je rêvais de devenir quelqu’un de connu et d’apprécier pour ce qu’il fait. La musique, le chant, c’était toute ma vie et je ne voulais que partager ça je me foutais bien du revers de la médaille sans doute parce que j’étais un peu trop la tête dans les nuages, imaginant juste les concerts, les moments forts, les albums, les fans, l’argent. C’est vrai que quand on dit célébrité on ne pense pas souvent à des mots tel que l’épuisement, la solitude, le travail…Gemma venait de me le rappeler en vérité. En m’expliquant qu’elle ne connaissait pas le bonheur alors qu’elle en apportait aux gens, j’ai sentis mon cœur se serrer trouvant ça triste. Je pris doucement sa main. « Tu ne devrais pas ressentir ce genre de chose…Tu n’es pas que ça…T’es un modèle, une inspiration. Beaucoup de gens te respectent et aiment profondément ce que tu fais. Les autographes, le business dans le fond…on s’enfou. Tu devrais juste profiter de tout ça et chercher ce qu’il manque à ton bonheur… » Je me mis à rire doucement « Ce que je dis aussi est compliqué désolé. Ce que je veux dire c’est…que c’est important d’être heureux et j’espère que tu le seras pleinement… » C’était tout moi ça, je parlais beaucoup avec mon cœur et sans réfléchir mais j’étais pourtant sincère. Je l’aimais bien, j’aimais parler avec elle et je lui avais dit. Je fus cependant surpris quand elle m’annonça que les gens la trouvaient habituellement ennuyeuse. J’haussai un sourcil.  « Sérieusement ? Ennuyeuse ? » Je souris doucement. « Moi je te trouve pas ennuyeuse du tout au contraire.. .»