Tu te baladais dans l'énorme centre commercial qu'offrait Toronto, énorme oui, ce mot n'était même pas assez pour qualifier cet endroit. Tu sentais des regards portés sur toi, certains étaient admiratif, d'autres un peu trop instant, mais tu préférais les ignorer et te concentrer sur ton occupation. Tu as de la chance de bien connaitre cet endroit, d'autres personnes s'y perdraient totalement, tu souris d'ailleurs en voyant des individus tourner en rond sans arrêts, haha, qu'est-ce qu'ils ont l'air con, les pauvres. Tu continues ta route en laissant tes yeux filer un peu partout, tu cherches quelque chose en particulier, quelque chose que tu veux vraiment, quelque chose de beau, d'extraordinaire ... des calendriers de chats ♥ Ce genre de truc de rend dingue, tu pourrais passer ta journée à en chercher. Tu te retrouves maintenant en face d'un kiosque où ils vendent des calendriers et tu t'émerveilles devant tous les trésors qui t'étaient donnés. Tu ne peux t’empêcher de lacher des petits couinement d'émerveillement devant les jolies petite bouilles à moustaches joliment pris en photo dans des décors et des concept différents et original.

Franchement, les centres commerciaux, c'était vraiment pas mon truc. J'avais juste besoin d'un stylo moi, alors me taper des tas et des tas de galeries marchandes pour un putain de stylo, ça m'faisait bien chier. Mais bon, j'étais bien obligé. J'allais pas me ramener en cours comme un vieux touriste qui sait pas trop ce qu'il fait là, quand même. Le proviseur me connaissait déjà trop bien, j'pense que si j'terminais chez lui à cause d'un stylo, il me virerait définitivement, et dans l'immédiat, c'était pas mon but. Je passais devant des tas et des tas de petits magasins sans intérêt, des boutiques de vêtements, de jeux vidéos (c'était déjà plus intéressant mais j'étais là pour un stylo, si je repartais avec un jeu, j'aurais bien honte de mon manque de volonté), des tabacs... bref. Pour faire court, il y avait absolument tout sauf ce dont j'avais besoin – bien évidement. La malchance, c'était toujours sur moi qu'elle tombait.
Je m'apprêtais à laisser tomber, à baisser les bras, à dire à ce stylo d'aller se faire voir et à finalement m'acheter un jeu quand une chevelure attira mon attention. Il n'y avait qu'une seule personne sur terre à avoir une telle crinière : Gemma. Un sourire malicieux s'étira sur mes lèvres et je m'approchais discrètement d'elle (elle regardait des calendriers de chats. Cette fille était une vraie cause perdue), préparant mon petit mauvais coup. Et, prenant une voix excitée et surprise, je m'écriais : — Mufasa, tu es vivant ! en référence à ses cheveux. J'étais vraiment débile, des fois. Mais c'était Gemma, alors je m'en fichais. Et puis, elle non plus ne volait pas très haut. Y'avait qu'à voir ce qu'elle regardait pour comprendre.

Alors que tu étais parfaitement concentrée et absorbée par les jolis calendriers du kiosque, tu entends une voix derrière toi, une voix assez particulière, celle d'un gay qui venait tout juste de se faire enfiler. En entendant les paroles de ton amour de meilleur ami, -qui essayait tant bien que de mal de t'effrayer alors que tu avais déjà entendu les frottements de ses grosses fesses à 10km-, tu prends un air désespéré, te retournant lentement vers lui. " Tiens, Leighton " Dis-tu dans un soupir, totalement effondré par sa stupidité qui te faisais pourtant rire aux larmes -mais là t'avais pas envie de le montrer, parce qu'on dérange pas Gem' quand elle regarde des calendriers de chats-. Tu avais l'habitude de l'appeler par son nom de famille, ça faisait plus cool et tu te sentais plus proche de lui. Tu lui fais un grand sourire avant de le prendre dans tes bras, des calendriers pleins les mains. " Qu'est-ce que tu fous là ? T'as un rendez-vous galant ? Il en a une grosse ? " Fis-tu en riant, tu aimais bien le taquiner avec ça, bah ouais, c'était marrant. " Haha non, sérieusement, qu'est-ce que tu fais ici vieil ermite ? C'est rare de voir un yéti sortir de sa grotte si tôt " Merde, c'était bien trop dur pour toi d’arrêter de te foutre de sa gueule ...

Un peu déçu que ma blague n'ai pas marché, je fis mine de bouder en levant ma tête d'un geste théâtral et en lui tournant le dos d'un pivot parfait, les bras croisés sur mon torse, les yeux fermés. Je devais avoir l'air stupide mais le regard des gens était la dernière chose dont je me préoccupais – et ce depuis toujours. Mais je ne résistais pas longtemps et exactement six secondes après (j'avais compté dans ma tête, pour essayer de battre mon record qui était de dix minutes. Oui, j'avais réussi à faire la tête à ma meilleure amie dix minutes. Pour les autres c'était très peu mais pour nous, pour moi du moins, c'était énorme.) je me retournais, accueillant au moment même la brune qui me serra dans ses bras, à croire qu'on était connectés ou quelque chose comme ça. " Qu'est-ce que tu fous là ? T'as un rendez-vous galant ? Il en a une grosse ? " En tout cas, une chose est sûre, depuis la dernière fois que l'on s'était vus (c'était il y a deux jours), elle n'avait pas changé. Toujours aussi classe, la Gemma Crossmann. Très raffinée, aussi. Tellement féminine. " Haha non, sérieusement, qu'est-ce que tu fais ici vieil ermite ? C'est rare de voir un yéti sortir de sa grotte si tôt " Je fis une petite moue dépréciative pour lui montrer que j'étais très vexé – même si c'était pas le cas – et la toisa du haut de mon mètre soixante-quinze. Ouais, j'étais pas très grand. J'étais même petit, comparé aux autres garçons. Mais tout ce qui est petit est mignon, n'est-ce pas ? — Ben j'devais acheter un stylo parce que j'ai pété le mien en cours la dernière fois, donc voilà. Mais j'ai pas trouvé de stylo. La vie, c'était bien débile, parfois. Comme moi. Et comme Gemma, aussi.

Tu rigoles en le voyant bouder comme un gros gamin, qu'est-ce qu'il était mignon, tu repenses aux moments que tu passais avec lui quand vous étiez petit, il avait une bouille à croquer à cette époque là : de jolies petites joues roses, un sourire jusqu’au oreilles -qu'il n'a pas perdu- et son fameux sac à l’effigie de spiderman et autres trucs dans ce genre là. Lorsqu'il t'annonce la raison pour laquelle il était ici, tu pouffes de rire. " HAHA ! T'es dans le centre commercial de Toronto pour un fucking stylo ? Tu te fous de ma gueule ? T'es au courant au moins qu'il y a une papeterie au coin de la rue ? Mon dieu mon pauvre Leighton, tu ressembles à un homme de famille de 40 piges qui vient de divorcer et qui doit pour la première fois se démerder sans sa femme " Tu croises les bras, le regardant avec une grande pitié, le pauvre petit ... " Bon ... je vais t'aider à te trouver un stylo, et un stylo choisi par miss Gemma je peux te dire que c'est du grand luxe " Tu enroules ton bras autour du sien et tu commences à marcher en l’entraînant de force avec toi. Tu tournes la tête un peu partout à la recherche d'un endroit où l'on pourrait trouver un stylo, mais pas un stylo banal, un joli stylo qui serait à la hauteur des jolis doigts d'Aiden. Oui, tous ce bazar pour un stylo, c'est bien toi.

— Tais-toi ! grognais-je. Et puis c'était même pas vrai. La papeterie, elle était fermée quand j'étais passé devant. J'allais pas la cambrioler et aller en prison pour un putain de stylo, ça serait vraiment trop bête. Je fis la moue en l'entendant parler. Un homme de quarante ans ? Sérieusement ? Je lui tirais la langue dans un geste tout à fait puéril mais je n'eus pas le temps de dire a ou b que déjà elle m'entraînait par le bras dans tout le centre commercial. Je soupirais. Étrangement, je sentais qu'elle allait s'arrêter devant chaque vitrine, me demander mon avis sur les vêtements, si tel ou tel habit lui irait bien ou non, puis on passerait devant un coiffeur et elle me dirait qu'elle doit absolument y aller de toute urgence, et on traverserait tout le centre commercial comme deux parfaits imbéciles, une folle très motivée et enjouée avec des calendriers de chat dans la main et le bras d'un mec blasé qui aurait préférer faire un détour au magasin de jeux vidéos. On faisait vraiment la paire, tous les deux.  Mais par contre, j'avais un peu peur du stylo qu'elle allait m'acheter. Je sentais déjà le stylo à encre turquoise avec un froufrou rose au bout et des paillettes – et c'était pas dans mes valeurs de refuser un cadeau. J'imaginais déjà la tête des professeurs quand ils me verraient écrire avec cette oeuvre du diable. En fait, ça pourrait quand même être drôle, au final.

Il te dit de te taire, haha comme si t'allais l'écouter, qu'est-ce qu'il est naïf ce petit gars, mais ce petit gars tu l'aimes, tu l'aimes comme la télécommande aime la télé, comme ton propre frère. Ouais bon, tu l'adore quoi, je crois que ça c'est clair. Tu passes devant le Zara comme une flèche mais recule aussi vite pour admirer la vitrine. " Je crois qu'il peut y a voir de beaux stylos là dedans " pouah, évidemment que non, tes excuses sont tellement bidons, dis-lui tout de suite si tu veux faire les soldes avec lui, au pire il dirait non mais de tout de façon il a pas l'air d'avoir le choix. Soudain, tu as une petite idée en tête, tu lui lances un regard malicieux, un peu trop insistant, un sourire narquois se dessine sur tes lèvres. " ... Tu te rappelles du week-end qu'on avait passé chez ma tante ? " lui dis-tu en faisant allusion à la fois où tu avais vidé tout l'armoire de ta tante pour utiliser Aiden comme une poupée Barbie, maquillage, coiffure, tu lui avais fais la totale. C'était le jour où il t'avait avoué sa bisexualité, tu espérais qu'il attire plus de garçon dans cette tenue là, mais malheureusement ce n'était pas au gout de tout le monde.  

Et voilà, c'était parti pour un tour. Je baillais et la suivais en traînant des pieds. J'étais juste venu pour un stylo mais avec elle, c'était tous les magasins que j'allais faire. J'enverrais quelqu'un acheter les choses dont j'ai besoin, la prochaine fois. Ou alors je commanderais sur internet, ça m'évitera de sortir. " Je crois qu'il peut y a voir de beaux stylos là dedans " Je levais les yeux au ciel en marmonnant dans ma barbe. Je l'écoutais plus trop et j'avais donc pas remarqué le sourire malicieux qu'elle arborait, et ce n'est que quand elle me posa la question que je descendais de mon petit nuage sur lequel j'avais rapidement plané pour pouvoir supporter la torture du shopping. " ... Tu te rappelles du week-end qu'on avait passé chez ma tante ? " Oh mon dieu. Non. Tout mais pas ça. Je me cachais le visage entre les mains à ce souvenir. Je me revoyais encore dans la coiffeuse de ma tante, des barrettes plein les cheveux, du mascara plein les cils, la bouche rouge et couverte de rouge à lèvre, les yeux comme un clown à cause du fard à paupière et les joues roses. En plus, j'avais fait une allergie à la crème qu'elle avait utilisé et au fond de teint. J'avais pas quitté la maison pendant deux jours, jusqu'à ce que les rougeurs disparaissent. J'aurais pu servir de feu rouge, ce jour là. — Ehm. Oui, pourquoi ? et je sentais le coup foireux à des kilomètres.

A l'entente de ses paroles, tu lèves la main en l'air avant de le frapper très fort sur le derrière du crane, lui hurlant dessus comme une folle enragée. " POURQUOI est-ce que tu poses la question alors que tu sais très bien ?! " Aussitôt fini ta phrase, tu l'embarques dans le fond du magasin en l'enfermant dans une cabine avec toi. " hop, à oilp ou c'est moi qui t'enlèves tout ça à ta place " Cette situation pourrait être très étrange si vous n'étiez pas tout les deux conscient de ce qu'il allait se passer dans les prochaines minutes. Tu t'adosses au mur de la cabine en croisant les bras, attendant qu'il réagisse. " ... bon, je vais te laisser tout seul moi je vais chercher de quoi t'embellir ma belle Aidenouna, en plus, avec ton gros boule les gens n'y verront que du feu ... parce que OUI tu vas sortir dans la tenue que je te donnerais " Tu lui donnes une petite claque sur les fesses avant de sortir de la cabine, cherchant des vêtements à lui faire porter dans le rayon robe, tu remarques alors une magnifique robe qui moulerait parfaitement les formes de la belle ... femelle.

A peine ma question posée, elle me frappa et j'hurlais un « AÏE ! » tellement fort que quelques passants se retournèrent. En frottant mon crâne douloureux, je l'écoutais parler, et mon visage pâlit considérablement, devenant carrément blanc. Non ! C'était hors de question. Mais Gemma, pour une femme, avait une poigne de fer et mes maigres protestations ne servaient à grand chose contre sa volonté. Mais dans la cabine, je refusais ardemment de me déshabiller, ne serait-ce qu'enlever mon t-shirt. Elle pouvait toujours aller se brosser. A moins que... avant qu'elle ne sorte, je la retenais par le bras. — Je m'habille en femme seulement  si tu cours dans tout le magasin en sous-vêtements en criant que tu as perdu ton raton laveur de poche. Elle n'avait pas le choix. Si elle n'acceptait pas, il était absolument hors de question que je me travestisse. Je la laissais partir en soupirant, les bras croisés, attendant qu'elle revienne et qu'elle me donne sa réponse.

Finalement, ton âme se porte plutôt sur un autre type de robe, une robe beaucoup plus féminine et plus ... dénudée. Tu attrapes la robe avant de chercher une paire d'escarpin, des talons hauts pour madame, mais genre, vraiment hauts ! Tu regagne la cabine d'essayage avec la tenue pour Leighton en main, tu ouvres le rideau d'un coup sec en lui montrant les vêtements, fier de toi, vraiment fier de toi, tu lui offres ton plus beau sourire pour bien lui montrer que tu es vraiment très fier de ta connerie. Il se trouve que la robe était une robe pour gala, très décolletée et très courte avec des froufrous un petit peu partout, de couleur rouge. " Je cours dans tout le magasin en sous-vêtement -et je sais très bien que c'est juste une excuse pour me voir à moitié nue- et en criant que j'ai perdue mon raton laveur de poche uniquement si tu portes ça pendant autant de temps que je te le dirais, ça peut être 10 minutes, une heure ... 3 jours, ça dépend si tu es un bon esclave ces temps-ci" Tu rigoles en finissant ta phrase, tu t'imagines déjà toutes les choses bizarre qui pourraient se passer avec Aiden dans cette tenue, surtout si on passe devant des bars ou des boites de nuit, des boites de nuit gay pour être exact.

J'hésitais une seconde. Connaissant Gemma, elle pourrait bien me dire de rester dans ces vêtements toute la journée et de traverser la ville en long, en large et en travers dans cette tenue. Mais bon, je terminais par accepter, parce que je refusais jamais un défi et que ça pourrait quand même être drôle. Je me déshabillais rapidement, enfilais avec quelques difficultés la robe, me tortillant dans tous les sens pour arriver à la fermer, fixant mon reflet dans le miroir d'un air perplexe. — C'est vraiment... moche. J'étais quand même bien content d'être un garçon. Au moins, j'avais pas à porter des horreurs pareilles au quotidien. Le pire, ça a été quand mes yeux se sont posés sur les escarpins à talons hauts – très hauts – à côté de moi, et je grimaçais. Je savais pas trop si j'allais arriver à faire plus de deux pas avec ces choses, mais je tentais quand même. — Wow... fut la seule chose que je réussis à prononcer quand je fus enfin perché sur les talons, perdant l'équilibre tout de suite après et tombant sur Gemma. Heureusement qu'elle était là pour amortir le choc. Je me relevais, puis sortais de la cabine en me tenant à tout ce qui se trouvait sur mon chemin, essayant de me déhancher du mieux que je pouvais. Tous les regards des gens étaient tournés vers moi et la caissière, surtout, me fixait avec de grands yeux ronds. — Est-ce que ce rouge me va bien ? demandais-je le plus sérieusement possible, camouflant mon sourire de la main.

Tu l'observes, il avait l'air un petit peu hésitant mais tu lui fis un énorme sourire en sautillant quand il fini par accepter ton offre, tu ne t'occupes pas pour l'instant du défi qui t'attend prochainement, peut-être qu'il finira par oublier. Il commence à mettre la robe que tu lui as donné, tu le regardes avant de lui tâter les fesses, un regard pervers accroché à son visage. " Hmmm vous êtes parfaite mademoiselle, j'en perd mes mots " Fis-tu sensuellement avant de rire comme une gamine. Quelques minutes après, tu sentis une énorme masse tomber sur toi et tu t'écrasas au sol comme une baleine, lâchant un petit "huggh". Tu te relèves difficilement, appuyant fort sur tes bras et un petit peu sonné. " Putain, t'as pris du muscle, petit étourdi " Tu dis ça en lui lâchant un petit sourire, te relevant complètement. Il sortit enfin, tout les regards étaient braqués sur eux. Tu éclates de rire en le voyant se déhancher de la sorte. Une vieille mégère vous regardait avec insistante, tu la foudroie du regard. " Quoi qu'est-ce que tu veux grosse vache ? Tracasse " Lâchais-tu avant de te concentrer sur Aiden. " Ce rouge vous va à ravir madame Leighton ! " Tu ne peux t'empêcher de pouffer de rire. 

Prenant un peu plus d'assurance dans mes talons hauts, je me tournais pour faire profiter tout le monde de la vue de mes fesses dans la robe carmin. J'avais souvent entendu des gens m'envier à cause de ça et Gemma me charrier, mais honnêtement, je ne savais pas ce qu'ils pouvaient bien y trouver. Mais bon, s'ils aimaient, c'était plutôt un bon point, non ? Je souriais de toutes mes dents à une petite fille avec sa mère qui me regardait avec des yeux ronds et passais une main dans mes cheveux à la manière de ces filles bien foutues aux longs cheveux lisses et soyeux dans les pubs, faisant claquer les talons sur le sol du magasin. J'entendis Gemma m'appeler et je me tournais vers elle en faisant semblant de rougir, m'éventant de la main. — Oh, merci, mademoiselle Crossmann, venant d'une personne comme vous, ça me va droit au cœur... et maintenant, en sous-vêtements ! lui ordonnais-je, avant de me rapprocher d'elle et de me pencher à son oreille : — On va traverser tout le centre commercial comme ça et se casser vite fait avant de se faire choper par les vigiles... allez, dépêche !

Tu avais oser espérer qu'il oublie votre marché, tu l'avais espérer de toutes tes forces, parce que sans te vanter, t'étais plutôt bien foutue et tu avais les boules qu'un vieil homme en manque te saute dessus pendant ta promenade. Tu roules des yeux en le foudroyant du regard, mais un sourire se dessina ensuite sur tes lèvres lorsque tu commença à enlever ta veste, puis les chaussures, puis le haut, finissant par le bas. Tu prends une pause de déesse grec, une main sur tes hanches et la tête haute avant de lever un bras tel une star de cinéma. " faites dérouler le tapis rouge pour la fashion week catégorie lingerie ! " Tu ris avant de commencer à te balader un peu partout dans le magasin en faisant bien rouler ton derrière. Tu entends une vendeuse te demander d'aller te rhabiller, tu lui craches à la figure avant de prendre la main de ton meilleur ami et de te lancer dans une course infernal dans le grand centre commercial. Tu éclates de rire, tout les regards étaient braqués sur vous et tu trouvais ça tellement drôle, tu avais tendance à te ficher du regard des gens autour de toi.

On se pavanait dans le centre-commercial en rigolant comme si on avait vu des poules multicolores à dents voler, elle en sous-vêtements et moi travesti, et on faisait même pas attention aux gens qui nous regardaient avec de grands yeux choqués. Des mères cachaient même les yeux de leurs enfants et ça augmentait encore plus notre hilarité. Elle m'entraînait par le bras en courant mais j'avais un peu de mal à suivre avec mes talons et je manquais à plusieurs reprises de m'étaler lamentablement par terre ou de me tordre la cheville, mais je continuais de courir le plus vite possible en chantant des chansons paillardes. Finalement, en voyant des vigiles arriver, je décidais de me carapater dans les toilettes avec Gemma, choisissant celles pour handicapés – on avait plus de place. Heureusement pour nous, on avait pensé à emmener nos vêtements. Je me laissais tomber par terre en soufflant, les larmes aux yeux, plié en deux tellement je riais. J'étais même pas capable d'aligner deux mots à la suite.

Tu te fais emmené de force dans les toilettes les plus proches, tu n'avais pas remarqué les vigiles arrivés et de tout de façon, tu t'en fichais. Tu repris ton souffle, le dos plaqué contre la porte des toilettes pour handicapé, prenant bien soin de la fermer à double-tour. Tu éclates en fou rire, tu ne pouvais absolument plus t'arrêter. Tu regardes Aiden assis au sol comme un vieux clochard alcoolique et tu lui jettes ses vêtements à la figure, sans aucune finesse. " remets tes vêtements avant que je ne te saute dessus, tu me donnes envie habillé comme ça " évidemment, tu plaisantais, il était vraiment pas sexy dans cette tenue, il ressemblait à une femme mal-rasée et alcoolique. Tu t’assois près de lui, te rhabillant en te gigotant dans tous les sens, comme une anguille ou un asticot géant, t'avais vraiment l'air de galérer, tu ressemblais à une gamine de 6 ans dans son lit entrain d'essayer de mettre son bas de pyjama toute seule. Tu observes autour de toi, tout était silencieux, blanc, ça te foutais presque les chocottes, cet endroit ressemblait à un espèce d’hôpital psychiatrique où les chambres des gens sont en fait des toilettes. 

— Oui chef, rigolais-je avant d'enlever les chaussures puis la robe en me tortillant, balançant tout dans la cabine d'à côté, manquant d'exploser de rire quand j'entendis une femme protester. On allait vraiment avoir de gros problèmes, mais c'était tellement drôle que j'arrivais même pas à me calmer. J'étais bien trop hilare pour penser à ce qui allait nous arriver si un vigile nous reconnaissait. Je me laissais de nouveau tomber au sol, grimaçant quand mes fesses heurtèrent un peu trop durement le sol, puis enfilais mon t-shirt et mon jean avant de nouer les lacets de mes vans, devant m'y reprendre à trois fois pour faire un noeud correcte tellement je tremblais à cause de mon fou rire. Je me laissais aller contre la cloison des toilettes en soufflant. — Oh putain... dire que j'étais là pour un stylo ! Des fois, je me demandais à quoi ressemblerait ma vie sans Gemma. Pas à grand chose, sûrement. Avec elle, c'était vraiment impossible de déprimer plus de deux jours et j'étais heureux de la connaître.

Vous étiez tous les deux assis à même le sol, contre la cloison des toilettes, tu ne savais même pas si vous étiez dans les toilettes des hommes ou des femmes mais vu le petit cri venant des toilettes d'à coté vous étiez probablement dans ceux des femmes. Tu attrapes son bras avant de poser ta tête sur son épaule, reprenant ton souffle après être partit dans un grand fou rire. Tu poses tes yeux dans les siens pendant quelques instants, ses yeux étaient tellement beaux, tu t'y perdais. Ton coeur commence à battre plus vite et c'était comme si le temps s'était figé, tu ne sais pas ce qui te prend, tu ne te contrôle plus. Tu poses tes yeux sur ses lèvres en rapprochant ton visage du sien, lentement. Mais, au dernier moment, alors que tes lèvres sont à quelques millimètres des siennes, tu préfères poser ton regards sur le sol et te reculer. Tu te relèves, te dirigeant vers la porte en évitant de le regarder, tu te sentais ridicule et tu regrettais complètement ce que tu venais de faire, c'était pathétique. " ... euh ... on devrait peut-être sortir, non ? " Fis-tu en esquissant un fin sourire, changeant de sujet et faisant comme si de rien n'était. Rappelles-toi Gemma, il aime les hommes, il aime aussi les femmes mais il aime surtout les hommes, rentre-toi ça dans la tête.  

Je reprenais mon souffle, la tête de ma meilleure amie posée sur mon épaule, et je tournais la tête pour lui sourire gentiment, un bras passé autour de ses épaules fines. Puis elle a fait quelque chose de bizarre, enfin j'ai pas trop compris mais elle a rapproché son visage du mien et tous mes neurones se sont mis en mode OFF pour que je ne puisse pas réagir, alors j'ai pas bougé. Mais au dernier moment, elle s'est reculé et a baissé la tête et c'est là que je me suis un peu reconnecté à la réalité, embrouillé. Puis elle s'est levé et comme je restais assis par terre comme un con, elle a légèrement souri et m'a dit qu'on devrait peut-être sortir. J'ai hoché la tête et j'me suis levé à mon tour avant de déverouiller la porte et de sortir, me dirigeant sans réfléchir vers le miroir pour vérifier que je m'étais bien rhabillé et pour me recoiffer, mais c'était surtout pour gagner un peu de temps avant de devoir me confronter à Gemma. Ou alors je devais peut-être faire comme s'il ne s'était rien passé ? J'étais carrément paumé.

JISUIDIRITOURDIMONVOYAGE ♥

Tes joues étaient complètements rougies par la honte, tu te sentais conne d'avoir osé essayer de faire ça avec un homme de qui tu étais tellement proche qu'il aurait pu être ton propre frère. Tu n'osais plus te retourner et te confronter à lui, tu prends ouvre la porte en sortant des toilettes, prenant quand même le temps de l'attendre. Tu essais de faire comme si rien ne s'était passé et essai de trouver un quelconque sujet de discussion et détendre un peu l'atmosphère. " Tu as vu la tête des vigiles ? Ils avaient vraiment des têtes de cons heuheu " Tu accompagnes ta phrase avec un rire nerveux à la limite du ridicule, tu ne sais même pas vraiment si ça ressemblait réellement à un rire. Il avait gardé le silence tout à l'heure, il avait été peut-être un peu trop silencieux, tu espérais qu'il lance une vieille blague ou un truc pour te changer les idées.  

Alors que je m'apprêtais à quitter les toilettes, j'entendais un rire bizarre. Sur le coup, je pensais même pas que c'était Gemma, mais en tournant la tête vers elle, j'ai compris qu'elle était à l'origine de ce son un peu... étrange. Je l'observais avec des gros yeux avant d'éclater de rire. Elle venait de faire le bruit le plus drôle que j'ai jamais pu entendre. — C'était quoi ce rire ? On aurait dit une vieille chèvre qui rend l'âme ! Tout en disant cela, je m'approchais d'elle et passais mon bras autour de ses épaules et sortit des toilettes. Avec tout ça, j'avais toujours pas acheté mon stylo et j'en avais vraiment besoin. J'aimais pas trop taxer les affaires des autres et de toute façon je savais très bien qu'en rentrant des cours j'étais beaucoup trop fatigué pour me trainer jusqu'au centre commercial. — Bon, et mon stylo alors ? demandais-je avec une voix princière comme si j'étais un roi et elle le simple esclave. Ben oui, à l'origine, c'était elle qui devait me chercher un stylo. Si madame ne s'était pas arrêté devant cinquante vitrines et n'avait pas eu l'idée de me travestir, j'aurais déjà mon stylo. Mais bon, avec Gemma, même acheter du pain se transformait en véritable épreuve digne de Koh Lanta.

Tu rigoles encore plus en entendant son commentaire sur ton rire qui était plutôt anormale de ta par, c'était un rire nerveux, un vrai. " ça me rappelle l'autre jour j'ai lu dans le journal que y avait des gars qui sont aller en forêt pour cramer une chèvre mais ça sert à rien de cramer une chèvre la pauvre t'imagine un peu elle avait rien demandé la chèvre non mais faudrait faire quelque chose genre le dire à ses parents à la pauvre chèvre ils doivent s'inquiéter tu trouves pas ? " Tu divaguais complètement, tu ne savais même plus ce que tu disais, pauvre de toi, bien que tu avais quand même énormément de peine pour cette pauvre chèvre brûlée vive. Il te rappelle qu'au départ, il était là pour acheter un stylo et pas pour courir partout en riant dans le centre commercial à cause de tes idées farfelues. " Ah oui ! Bah ... n'empêche je suis quand même entrain de me demander comme t'as fais pour plus avoir de stylos, je sais pas, normalement on en a une dizaine chez sois, mais bon on va le trouver ton stylo t'inquiète pas. " Tu le tire par la main en cherchant un magasin où il pourrait y avoir des stylos, comme une librairie ou autre.

J'haussais un sourcil en l'écoutant raconter cette histoire de chèvre mais n'y prêtait pas une attention particulière. Gemma avait toujours des moments d'égarement comme ça où elle racontait n'importe quoi et divaguait totalement, alors... c'était chose commune, chez elle. A croire qu'il lui manquait une case – et au fond, c'était sûrement le cas. Une personne qui en force une autre à se travestir n'est pas sainte d'esprit, c'est moi qui vous le dit ! " Ah oui ! Bah ... n'empêche je suis quand même entrain de me demander comme t'as fais pour plus avoir de stylos, je sais pas, normalement on en a une dizaine chez sois, mais bon on va le trouver ton stylo t'inquiète pas. "  D'un mouvement d'épaule, j'élucidais sa question et répondais d'une voix évasive, occupé à chercher une papeterie ou une connerie du genre : — Bah ils marchent plus, et celui que j'avais pour les cours est vide, alors... Je m'arrêtais en voyant une petite papeterie coincée entre une maison de la presse et un magasin de mode et y tirait Gemma en espérant qu'elle ne poserait pas son regard sur la vitrine du magasin à côté, puis me mit à chercher vaillamment un stylo parmi tous les cahiers, carnets féeriques, stylos à encre colorées ou pailletées et d'autres choses encore dont je n'aurais jamais soupçonné l'utilité.