C’était une journée platonique. Je venais à peine d’emménager chez mon ex copine, mais je ne pouvais plus rester enfermé chez elle un jour de plus. Je n’avais revu personne, j’avais bien trop peur de leur réaction. Je crois même que mon retour avait passé incognito, me suffirait de retourner en France, et personne ne se serait rendu compte de quelque chose. J’avais sous-estimé ma relation avec Anya, dans ma tête rien ne me rattachait à elle, mais de la revoir, ça me bouffait de l’intérieur. Une torture quotidienne de la voir, de l’entendre, de la savoir si prêt. Et quand je pensais à Sookie, c’était encore pire. Notre histoire avait été longue et sinueuse, mais je sais qu’elle ne m’aurait jamais fait le coup que je lui avais fait, de partir ainsi sans donner de nouvelles, sans même annoncé le départ et la justifier. Si elle avait su, elle aurait compris, mais je ne sais pourquoi, dans ma tête de linotte il valait mieux simplement tout lâcher. Je devais être radicale, me faire mal autant que j’avais fait de mal. Quel con j’étais.
En cette belle soirée je décidai de prendre ma vie en main et d’arrêter de me laisser mourir sur ce canapé que je ne quittais plus, de peur de la suivre dans sa chambre. Comme si je réapprenais à marcher, le chemin fut long jusqu’à la patinoire. Je n’avais pas l’intention de patiner, seulement d’observer. Pas à la manière d’un curieux, mais plutôt pour regarder autre chose que cette télévision. L’air me claqua le visage si violemment qu’il se teint de rosé presque aussitôt. La patinoire était presque vide, quelques gens par-ci, par-là patinaient sans grand conviction. Plus je m’approchais et plus je me rendis compte que je connaissais certain de ses visages. D’abord vague, le front plat de mon ancien partenaire de classe me frappa, puis cette fille qui avait mangé une fois à mes côtés à la cafétéria puis… ma meilleure amie?
« Sookie?! » Ça me faisais mal de la voir. Je me sentais tellement idiot, l’image que j’avais gardée d’elle était erroné… en vraie… elle était mille fois plus belle. Tellement belle que je ne pus me retenir de la fixer jusqu’à en être totalement rassasié.
Un souffle d’air frais. C’est l’hiver. J’aime cette saison, la neige caressant notre visage, le magnifique paysage qui nous entoure, coloré de blanc. Vous savez quoi ? Je me sens un peu mieux, oui, un peu, on n’oublie pas son mari comme ça. Il me manque terriblement, mais j’arrive à me faire à l’idée d’être veuve. Mais passons, je ne veux pas y penser. Beaucoup de personnes semblent avoir fui de ma vie, beaucoup de personnes me manquent. Shane aussi me manque. Je lui en veux de ne pas donner de nouvelles, de ne pas avoir prévenu de son départ, d’être parti sans moi. Mais il me manque.
Il faut que je m’aère l’esprit ! Je crois que je vais étouffer ici, dans ma chambre. Sortir, voilà une idée censée ! Je m’habille assez chaudement, pour ne pas avoir froid. Je prends mon sac, y mets mes gants, et prends ma voiture direction la patinoire. Elle n’est pas loin de ma chambre, mais je préfère prendre la voiture, pour ne pas avoir froid dès que je mettrais les pieds dehors !
Mes débuts à la patinoire sont toujours catastrophiques, mais je m’améliore peu à peu. Je commence par m’accrocher activement à la barre pour éviter de chuter, mais au moment où je prends confiance en moi et me décroche, je prends peur. J’ai peur de tomber, de me ridiculiser. Pourtant, à un certain moment, j’ai osé. Je me suis détachée, et j’ai patiné. Le sourire aux lèvres, j’avais confiance en moi et mes mouvements. Je ne faisais pas attention aux quelques personnes qui patinaient là, lorsqu’une voix m’interpella. « Sookie ?! » Cette voix m’était bizarrement familière, mais il ne me semblait pas l’avoir entendue récemment. Je regardais la personne qui venait de me parler quand je tombis d’un coup. Shane. Mon Shane. Mon meilleur ami, qu’on aurait pu dire porté disparu. J’étais les fesses sur la glace, presque bouche bée de le voir. Tant bien que mal, j’essayais de me relever, et quand ce fut fait, je réussis miraculeusement à courir sur la glace pour sauter dans les bras de celui dont j’avais le plus besoin en ce moment.
« Shane ! Mais qu’est ce que tu fais ici ? Et puis qu’est ce qui t’a pris de me laisser comme ça hein ?! Pas un mot, pas un texto, pas un appel. En trois mois ! Tu n’es qu’un meilleur ami indigne ! Mais tu m’as tellement manqué, si tu savais ! »
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Sujet: Re: ÉCUREIL - PV. SOOKIE Mer 21 Déc - 3:35
Mon visage restait de marbre, je ne réagirai pas avant elle. Mais une chose était certaine, si elle me détestait, j’allais faire tout ce qui était en mon pouvoir pour la convaincre qu’elle devais me reprendre, que j’étais un con et que vraiment je ne méritais pas son amitié… mais que je la voulais. Quand je la vis s’aplatir sur le sol, mon premier réflexe fut d’aller l’aider. C’est bottes premières que j’embarquai sur la glace, dès lors je su que je ne serais d’aucune aide puisque c’était moi qui allait en avoir de besoin. Je tentai tant bien que mal de garder mon équilibre, mais décidé finalement de rebrousser chemin pour éviter de me casser quelque chose. Pendant ce temps, je n’avais pas vu Sookie se relever, encore moi venir vers moi. Elle me sauta dans les bras, j’eu peine à nous maintenir tous les deux debout. Mes bras entourèrent la forme de son dos si naturellement que se fut comme si on ne s’était jamais quitté. « Shane ! Mais qu’est ce que tu fais ici ? Et puis qu’est ce qui t’a pris de me laisser comme ça hein ?! Pas un mot, pas un texto, pas un appel. En trois mois ! Tu n’es qu’un meilleur ami indigne ! Mais tu m’as tellement manqué, si tu savais ! » Ses remarques me firent sourire, on l’aurait cru bipolaire. Quand enfin elle me laissa respirer à nouveau, mon sourire ne voulait plus s’effacer de mon visage, suffisait d’elle, vraiment.
« Par où commencer? Tu me connais? Devine ce qui me ramène ici. » J’haussai un sourcil, attendant qu’elle me réponde.
« Ce qui m’a pris de te laisser comme ça? Franchement je n’en sais rien, tu m’as vraiment manqué. » Vraiment… c’était assez étrange comme sensation en tout cas. Vraiment indescriptible. Vraiment enveloppante. Elle ne me quittait plus et plus je la regardais et plus il m’envahissait. C’était comme un parfum qui ne voulait jamais s’estomper, ça brûlait, ça mordait.
« Je sais que je suis indigne… mais je suis là maintenant. » Ça ne me lâchait plus, mais il me semblait avoir déjà ressentis un pareil sentiment. Il y a bien longtemps ou peu de temps, c’est relatif, je ne savais plus.
« Vraiment manqué oui… » J’avais beau le répéter, je n’arrivais plus à me sortir cette idée de la tête. C’était vraiment ridicule, enfantin même. J’étais capable de me contrôler, mais en même temps en avais-je vraiment l’envie? Mes yeux descendirent sur ses lèvres, choses que je regrettai aussitôt. Elle m’avait sans doute vue, elle savait… alors… aussi bien faire le crime puisqu’il était déjà planifié. Mes lèvres se joignirent aux siennes, me couvrant de cet énorme sentiment de culpabilité, mais aussi ce bien être que seulement elle pouvait m’apporter. C’était doux, c’était réconfortant… c’était court.
« Je ne voulais pas faire ça. » Et pourtant mes yeux cherchaient à nouveau ces lèvres pour une seconde manche.
Le revoir après tant de temps, après tout ce qui s’était passé dans nos vies respectives me donnait l’impression que quelque chose avait changé chez lui. Pourtant, une fois dans ses bras, mon impression était que nous ne nous étions jamais quitté. Des émotions contradictoires se formaient en moi, un mélange d’amertume, mais en même temps, une immense joie de le voir. Il paraissait en forme, il était toujours aussi beau. Il était souriant, ça faisait plaisir à voir, vraiment. « Par où commencer ? Tu me connais ? Devine ce qui me ramène ici. » Je supposais une femme, laquelle, je n’essayais pas de savoir tant ses histoires de cœur sont complexes. C’était bien trop compliqué à mes yeux, je lui fis un regard qui signifiait qu'il devrait m’en dire un peu plus, mais plus tard, pour l’instant, je veux le retrouver lui, et profiter de ces moments où il n’y a que nous deux qui existons. « Ce qui m’a pris de te laisser comme ça ? Franchement je n’en sais rien, tu m’as vraiment manqué. » Ces paroles, oui, je l’avoue, je rêvais intérieurement de les entendre, parce que je ressentais la même chose. Quand il n’était pas à mes cotés, un vide se ressentait au fond de moi, c’est l’une des seules personnes qui sachent me faire rire, qui sache me montrer bipolaire quand il le faut, c’est mon meilleur ami.
Il était là maintenant. Oui, et il n’avait franchement pas intérêt à repartir d’aussitôt, sinon, je ne pourrai le supporter !!! Ses paroles se mélangeaient dans sa bouche, il revenait sur le fait que je lui avais vraiment manqué, quelque chose clochait dans ses paroles et dans son regard, et sans que j’en comprenne un mot, ses lèvres se collèrent aux miennes. Il fallait que je le repousse, mais je n’y arrivais pas. Des souvenirs remontèrent, notre premier baiser à la cascade, ce qui en avait suivi, notre éloignement, je ne voulais pas revivre ça, mais pourtant, je ne le repoussais pas.
Il mit fin à ce baiser, tout en me disant : « Je ne voulais pas faire ça. » Je n’arrivais pas à savoir s’il était sincère ou non, son regard sur mes lèvres m’oppressait, je le sentais, un autre baiser aurait lieu. Et en effet, il me réembrassa presque tout de suite, mais cette fois, j’eus la force de le repousser, il n’avait pas le droit, nous n’avions pas le droit de refaire cette bêtise. Nous n’étions plus les mêmes depuis la cascade, pourquoi recommencer ? Puis, il avait des femmes dans sa vie, j’avais un homme dans la mienne.
« Shane, arrête. Pourquoi avoir fait ça ? Tu sais pertinemment où ça va nous mener ! Tu oublies Calista, ou Anya, ou je ne sais quelle fille ? Et tu oublies Maxence ? Moi je ne les oublie pas, il ne faut pas faire ça, nous n’avons pas le droit ! Pourquoi Shane ? Pourquoi ? »
Je faiblissais. J’avais peur. Mes yeux s’emplirent de larmes. Je n’avais pas oublié la certaine attirance que nous avions l’un pour l’autre, mais j’aurais espéré que lui l’oublierait.
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Sujet: Re: ÉCUREIL - PV. SOOKIE Mar 27 Déc - 4:13
C’était difficile de mentir dans cette situation. Je n’avais jamais été capable de retenir mes envies, encore moins une telle passion. Quelque chose chez elle m’avait toujours attirée, c’était sans doute ce qui nous ramenait toujours à ce point précis. Je savais que nous étions faits pour être ensemble, mais qu’en tant qu’ami et non du reste. Nous nous étions trouvé et jamais perdu, l’amour gâchait tout et je ne risquerais jamais de la perdre à ce dépend. Je me refuse à l’aimer et pourtant ça serait si facile. Tellement facile de dire oui à mon cœur, de tomber, mais je me retiens, pour une éternité avec elle. La longévité est impérative, je la veux dans ma vie, j’ai besoin de solide, de durable, de sûr et certain. J’ai besoin d’elle, mais elle est si belle dans ce rayon de soleil que je craque. Deux fois plutôt qu’une mes lèvres la rejoignent, je m’emporte, j’oublie ce que je sais, que nous ne devons pas. C’est si facile d’oublier, c’est extraordinaire. Mais elle me retient avant que je l’aime pour de bon. Car oui, pour moi l’amour est si simple. Suffit d’une flamme pour le capter et ne plus jamais revenir en arrière. D’un baiser, vraiment. « Shane, arrête. » Je ne veux les entendre, mais je ne peux l’ignorer, elle me soutire ses lèvres pour me chanter un tout autre genre de musique. « Pourquoi avoir fait ça ? Tu sais pertinemment où ça va nous mener ! » Je ne sais rien. Je ne sais plus ce qui nous retiens à présent. Ah oui, j’oubliais, l’amour gâche tout. «Tu oublies Calista, ou Anya, ou je ne sais quelle fille ? Et tu oublies Maxence ? Moi je ne les oublie pas, il ne faut pas faire ça, nous n’avons pas le droit ! Pourquoi Shane ? Pourquoi ? » Mes yeux se noyèrent dans les siens, dans ses larmes qui s’accumulaient, mais que je ne voulais jamais voir glisser contre sa joue. Une larme de femme suffisait toujours pour me ramener à moi, à cette foutue manie de vouloir assécher avant que mal soit fait.
« Ne pleure pas je t’en prie. » Je la suppliais sans m’agenouiller. C’était tout ce que je savais faire m’excuser, je faisais toujours mal et pourtant je suis le seul qui ne voudrait jamais en faire.
« Que penses-tu? Que je les oublies? Tu penses que je peux dormir la nuit? Que je peux regarder la télévision et vraiment fuir ma réalité par celles des autres? Je suis damné Sookie. Je souffre, je suis perdu, je meurs pour tout te dire. » Je n’arrivais plus à la regarder.
« Je suis désolé de l’avoir fait, mais je ne peux revenir en arrière. Ose me dire que ce ne serait pas plus facile! Qu’il n’y ait que nous deux. Un monde sans Anya, Calista ou Maxence. Tu serais mon Ève et-moi ton Adam, ça serait si simple…» Je ne sais plus ce que je disais, mes pensées n’étaient plus clairs, elles ne le sauraient plus jamais.
« Bref. Je suis désolé, ça ne se reproduira plus. Promis. » Non, j’aurais trop peur de tomber amoureux.
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Sujet: Re: ÉCUREIL - PV. SOOKIE Sam 7 Jan - 15:36
Vous savez ces papillons que l’on ressent quand une personne que l’on apprécie, que l’on aime je veux dire, nous parle, nous sourie. Et bien moi, je ressens cela à chacun des baisers de Shane. Je ne sais comment expliquer cette situation, elle me parait tellement improbable. Nous sommes meilleurs amis, mais de nos jours, à quoi tient une amitié fille/garçon ? Est-ce une situation possible ou impossible ? Entre Shane et moi, je dirai que notre situation se trouve entre les deux. L’attirance que nous ressentons l’un pour l’autre est si forte par moment que nous dépassons le cap qui nous est permis. Parfois, je me dis que Shane serait la solution « facile », je veux dire qu’il est l’un des seuls à me connaitre parfaitement, à savoir quel comportement j’aurai dans telle ou telle situation, il est celui qui partage ma vie depuis bien longtemps, mais qui est seulement mon meilleur ami. Je me dis que si je pense à cette éventualité, je pourrais craquer, être amoureuse de lui, et ça, je me l’interdis. Il faut que chacun d’entre nous trouve la moitié de son cœur, cette moitié qui nous rendra heureux pour le restant de nos jours. Il ne faut pas que l’amour se résume à une série d’erreur de notre part.
« Bien sur que non, je sais que tu ne les oublies pas. Excuse-moi. Mais Shane, il ne faut pas abandonner ton cœur pour ce que la raison te dit. Suis ton instinct, et cesse de te meurtrir. Je n’aime pas te voir comme ça… Te voir souffrir, c’est souffrir comme toi tu souffres, te voir perdu, c’est me voir perdue quand tu n’es pas là, quand tu n’es pas à mes cotés pour me montrer le bon chemin, pour prendre les bonnes décisions. Cesse de souffrir Shane, bats toi pour ce que tu veux vraiment, tu n’as pas le droit de tout abandonner comme ça ! »
Encore une fois, je voyais que nous pensions la même chose lorsqu’il me dit qu’un monde sans Anya, Calista ou Maxence serait plus simple. « Tu serais mon Eve, et moi ton Adam ». Des paroles touchantes, qui me réchauffèrent le cœur. Mais était-ce suffisant ? Je lui souris, passais ma main sur sa joue, tandis que mon autre main tenait la sienne. Un instant plus tard, je pris sa main libre, et face à lui, je commençais à patiner, l’entrainant avec moi, mes yeux ne se détachaient pas des siens, et mon sourire était toujours là.
« On est là dedans tous les deux Shane… Moi aussi je suis désolée. » Tournant autour de la piste depuis quelques minutes, j’accélérai un petit peu le rythme, histoire de le voir galérer un peu, pour rigoler. Enfin, rigoler, je n’allais pas rigoler longtemps. Quoi que. En effet, sans que je puisse réagir, sans que je comprenne quoi que ce soit, en un quart de seconde, je me retrouvais le dos sur la glace, Shane sur moi. J’éclatais de rire. Bizarrement, malgré le froid que je pouvais ressentir dans le dos, j’avais extrêmement chaud dans cette position.
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Sujet: Re: ÉCUREIL - PV. SOOKIE Ven 13 Jan - 3:15
« Bien sur que non, je sais que tu ne les oublies pas. Excuse-moi. Mais Shane, il ne faut pas abandonner ton cœur pour ce que la raison te dit.» Oh, mais pourquoi? Pourquoi ne pouvais-je pas simplement être heureux? L'amour avait toujours tout compliqué, la preuve, aucune de mes relations précédentes ne duraient encore à ce jour... mais c'était sans doute se poser la mauvaise question. Est-ce que je les regrettais? Pas le moins du monde. « Suis ton instinct, et cesse de te meurtrir. Je n’aime pas te voir comme ça… Te voir souffrir, c’est souffrir comme toi tu souffres, te voir perdu, c’est me voir perdue quand tu n’es pas là, quand tu n’es pas à mes cotés pour me montrer le bon chemin, pour prendre les bonnes décisions. Cesse de souffrir Shane, bats toi pour ce que tu veux vraiment, tu n’as pas le droit de tout abandonner comme ça ! » Mais que voulais-je vraiment? Je n'en savais rien et c'était bien ça le pire. Je baissai la tête, en proie aux larmes. Je ne pleurais que très rarement, mais Sookie savait saisir en moins les choses que je ne comprenais pas moi-même. Elle passa sa main sur ma joue, sa peau si froide que j'en frissonnais. Elle me prit une main, puis l'autre et ce mit à patiner, m'entraînant avec elle. « On est là dedans tous les deux Shane… Moi aussi je suis désolée. » J'aurais préféré qu'elle ne soit pas désolé, ou peut-être que je n'aurais pas voulu l'entendre. Nous n'étions toutefois pas tous les deux là-dedans, car si ma mémoire était bonne, chaque fois que l'on s'embrassait c'était de ma propre initiative, elle y avait toujours répondue, mais jamais elle ne l'avait orchestrer ou planifier. Des tonnes de questions se mirent à me creuser l'esprit, tellement que j'en oubliai de patiner. Mes patins s'entrecroisèrent puis deux secondes plus tard, sans vraiment pouvoir retenir la chute, je me retrouvai sur elle et elle sur la glace. Elle éclata de rire, mais je ne pu l'imiter, la scène était trop troublante. J'aurais pu me relever d'un geste, mais pour une raison qui m'échappait je ne bougeai pas d'un centimètre. Son ventre battait contre le mien, mes mains toujours dans les siennes ne voulait plus la quitter. Mon visage à quelques centimètres du sien, c'était trop facile de céder... et j'en mourrais d'envie. Mes yeux ne quittaient plus ses lèvres, j'en oubliais la couleur de ses yeux.
«C'est insupportable.»Je murmurais les mots pour illustrer mes pensées, pour moi, plus que pour qu'elle le sache. Je me redressai un peu, quittant ses doigts pour appuyer mes paumes sur la glace, une règle séparaient mes lèvres des siennes, déjà je me sentais beaucoup mieux.
«Tu m'as demandé plus tôt de me battre pour ce que je veux vraiment. Sookie, ce que je veux, c'est toi...» Je posai mes genoux sur la glace puis me levai complètement puis lui tendis mes mains pour l'aider à se relever. «Et c'est exactement pour cette raison que je ne t'embrasserai pas.» Ça pouvait sembler illogique. Mais pour moi ça avais tout un sens. «L'amour gâche toujours tout.» J'avais une question, de simples mots, qui, assemblés pouvait créer tout un malaise, mais je ne pouvais plus la retenir.
«J'aimerais simplement savoir si ça aurait été possible.... Aurais-tu su m'aimer?»
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Sujet: Re: ÉCUREIL - PV. SOOKIE Ven 13 Jan - 15:21
Je ne voulais pas le voir au bord des larmes, comme moi précédemment. Je ne voulais pas le voir comme ça par ma faute. Shane était quelqu’un qui ne pleurait presque jamais, mais je remarquai que le trouble entre nous me faisait connaitre quelqu’un que je ne connaissais pas vraiment. Shane était quelqu’un de difficilement cernable, et quand j’avais l’impression de bien le connaitre, de bien savoir qui il était, il y avait toujours des rebondissements qui me donnaient l’impression de ne pas le connaitre si bien que ça.
Nous étions l’un sur l’autre, moi en train de rire, lui paraissait mal à l’aise. Le rire m’empêchait de penser à ce qui pourrait se passer entre Shane et moi dans cette situation, nos corps collés l’un à l’autre, nos battements de cœur qui s’entremêlaient, que pouvais-je bien faire ? Je ne savais pas trop, mais il fallait faire quelque chose. « C’est insupportable ». Je ne comprenais plus trop ce qui se passait, et dans sa tête, et dans la mienne, et dans nos rapports présents. « Sookie, ce que je veux c’est toi ». Ses mots résonnaient dans ma tête, je ne savais pas quoi répondre, je ne le savais pas moi-même. Je suis quelqu’un qui n’a jamais su ce qu’il voulait, et parfois, je me sentais coupable de ne pas savoir mettre de mot sur ce que je ressentais. Comme maintenant. « Et c’est exactement pour cette raison que je ne t’embrasserai pas ». Sur le coup, je ne compris pas. Mais je compris ensuite toute la logique du raisonnement. Enfin, je crois. Je me remémorais nos premiers baisers à la cascade, et remarquais que mes sentiments étaient les mêmes. Une envie de bien faire, d’oublier tout cela, mais une envie de recommencer aussi. J’étais terrifiée, et je le suis encore aujourd’hui. Il m’aida à me relever, c’était un peu risqué, nous ne tenions pas très bien sur nos patins, mais finalement, nous y sommes arrivés assez facilement. « J'aimerais simplement savoir si ça aurait été possible.... Aurais-tu su m'aimer? » La question était simple, pourtant elle me paraissait assez compliquée à répondre.
« Si ça avait été possible … Je t’aurais aimé comme aucune autre fille aurait pu t’aimer, j’aurai fait tout mon possible pour te rendre heureux, et pour que tu ne me quittes jamais. Si entre nous, ça avait été possible, j’aurai tout fait pour toi, je me serai battue pour toi Shane. » Finalement, ma vie aurait peut être plus de sens si je m’autorisais à l’aimer, encore plus que je ne l’aime aujourd’hui. Tout était si compliqué. « L’amour gâche toujours tout », c’est une réalité irréversible. L’amour peut nous faire souffrir, nous éloigner de ceux qu’on aime. On dit que l’amour est la plus belle chose qui peut nous arriver, mais qu’en même temps, c’est aussi la pire.
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