Aujourd'hui, moi, Brian Stepherson, je tourne un nouveau film. Une comédie familiale, donc un film pour toute la famille. Je suis relativement chanceux, car j'ai fait toutes sortes de films et de séries télévisées, autant de la comédie que de l'action. Il y a bien des acteurs qui font uniquement une sorte de film ou série télé. Bref, tôt le matin, je me suis rendu au studio où j'ai passé une bonne partie de la journée avant de revenir rapidement à la maison pour me préparer. Me préparer à quoi? Pour le gala du cinéma qui a lieu à tous les ans. Cette année, je suis en nomination dans la catégorie " Meilleur Acteur". Je ne pense pas gagner, mais je tiens à être présent à ce gala.

Tout bon gala a son tapis rouge et c'est exactement sur quoi que je marche en ce moment avec Kate. Kate, c'est toujours avec elle que je vais à ce genre de soirée. Je n'y vais qu'avec elle, car elle est belle, elle a de la classe et je l'aime sans lui avouer. Parfois, on me pose des questions, car je suis toujours avec elle. Moi, le con, je réponds qu'elle est une bonne amie ainsi que ma cousine.

Sur le tapis rouge, habillée d'un habit noir, rien de plus classique, je souris et prend la pose pour les photographes. Quelques fans me tendent des photos pour des autographes.

Un gala, c’est toujours prestigieux, il y a toujours une foule de personnes importantes. Parfois, je m’y sentais mal à l’aise. J’étais la fille qui travaillait pour un salaire de misère dans un petit café et j’étais entouré des personnes ayant le plus gros salaire de la terre. Avouez que je faisais légèrement cloche. Mais il y avait Brian, je ne voulais en aucun cas qu’il y aille sans moi. Parce que si ce n’est pas moi, ce serait une autre et ca je ne le voulais. J’étais jalouse sur les bords. Mais je n’en faisais rien transparaître. J’avais eu de la chance, il m’avait toujours invité à venir avec lui. Comme ce soir. Il était en costard, vraiment très élégant comme toujours. Je portais une robe buste rouge. Elle était simple par rapport aux autres personnes présentent mais j’aimais rester neutre.

J’espérais qu’il ait ce trophée, ce serait génial pour lui. Sa carrière évoluerait encore en positif. Il serait moins là mais après tout, il n’avait pas de compte à me rendre. Je ne dépendais pas vraiment de lui, enfin si un peu financièrement mais je m’en sortais. Et lui n’avait en aucun cas besoin de moi a part pour remplir les chambres de sa villa. Je ne faisais que sourire quand nous passions sur le tapis de la même couleur que ma robe. Je restais près de lui, pour ne pas me retrouver seule ne sachant pas quoi faire. J’avais pris l’habitude mais cela me faisait toujours drôle de défilé. Ce qu’il faut surtout faire c’est sourire et ne pas tomber. Pour ne pas lui faire déshonneur. Je m’en voudrais si je voyais une photo de moi faisant une grimace ou tombant. Il semblait naturel et signait des autographes à qui le voulait. J’étais assez presser de finir le tapis rouge et de rentrer dans la salle pour être au calme et pouvoir me détendre.

Après quelques minutes à me faire prendre en photos, j'entre au théâtre où a lieu le gala. Je glisse ma main sur le dos de Kate tout en souriant. Je tiens tout de même à la guider pour éviter qu'elle se perde. Ce ne serait pas drôle de perdre la femme que j'aime et que je la retrouve dans les bras d'un autre acteur beaucoup plus costaud et beaucoup plus beau que moi.

Entrant dans la salle, je tente de trouver nos places qui sont réservées. À quelques rangées de la scène, je fais passer Kate devant moi pour qu'elle puisse s'asseoir. Un regard autour de moi, je détache l'un des boutons du bas de mon veston et je m'assieds.

Brian : On ira chercher les garçons tout de suite après le gala, ok? Je sais que tu n'aimes pas trop les laisser à une gardienne, mais merci d'être venue avec moi.

Nous entrâmes dans un théâtre prestigieux. C’était toujours luxueux dans cette soirée là et je me sentais encore moins à la place. Brian, lui, se sentait bien. Heureusement que je le connaissais en dehors de la scène, j’aurais dit qu’il se prend de haut. Mais il n’était pas du tout comme ca. Je laissai ma veste au vestiaire et je reçu un ticket pour revenir le chercher. Je sentais sa main dans mon dos, il ne me pressait pas mais au moins je sentais sa présence. Je savais qu’il était là. Je savais surtout par où je devais aller. Il gardait le sourire, j’essayais d’en faire autant.

Nous étions vraiment près de la scène, quelques rangées à peine, on était bien placé. Il n’y avait que peu de personne dans la rangée, je ne dérangeai personne en passant. J’attendis qu’il s'asseye pour m’asseoir. J’avais vraiment l’impression de me forcer et de faire attention à de bêtes détails. Je n’avais toujours pas l’habitude de ces grandes cérémonies. Je restai bien droite sur mon siège. Je ne me penchai que légèrement quand il me parla de mes deux garçons. Il parlait comme si c’était les siens et ca me faisait plaisir. Il tenait à eux, ca se voyait. Les garçons avaient une sorte de figure paternelle. C’était bon pour eux. Je ne voulais juste pas qu’il l’appelle « Papa ». Ce n’était pas leur père. Bien que pour moi un père ce n’est pas celui qui a conçu l’enfant mais celui qui l’élève. Mais Brian ne pouvait être leur père. Je voulais bien sur que ce soit avec lui que je fasse ma vie mais comme il y avait peu de chance que ca arrive, si je devais être avec un autre homme, je ne voudrais pas que mes enfants soient confus. Je souris franchement cette fois-ci, ce n’était pas du tout forcé.

Merci. C’est vrai que je n’aime pas qu’ils soient gardés mais si tu veux rester plus longtemps, je ne te forcerais pas à partir.

Je me sentais un peu gênée. Je savais que ce n’était pas vrai mais j’avais l’impression que c’était de ma faute s’il partait directement sans rester avec ses amis. Peut être avait il des choses à régler. Je me sentais un peu de trop.

J'ai toujours ressenti chez elle une certaine réticence dans ce genre de soirées. Je sais qu'elle n'aime pas vraiment ces galas où nous y trouvons de grands noms, mais je l'aime et je tiens à ce qu'elle vienne avec moi. Elle me dirait non et je suis convaincu que je resterais à la maison, car ma "famille" est beaucoup plus importante qu'un gala où on montre à la planète entière que nous sommes beaux et heureux. Heureux, suis-je heureux? Oui, mais je le serais encore plus si j'arriverais à avouer mes sentiments à la femme que j'aime. Kate est tout simplement parfaite, je retrouve chez elle ce que je ne peux pas retrouver chez les autres femmes. On se connait depuis toujours, je sais ce qu'elle aime, elle sait ce que j'aime... on se connait tout simplement.

Brian : Tu sais Kate, j'aime mieux être avec ma famille qu'avec mes amis. De toute manière, ça va se terminer en beuverie comme toujours.

Je n’arrivais pas toujours à cerner Brian, cela faisait des années que nous nous connaissions et parfois il faisait le contraire que ce que je pensais. Peut être que j’avais juste une idée négative de lui car chaque fois il me surprenait en positif. Je souris, je souris bêtement à ce qu’il me dit mais je rayonnais. Il était vraiment fantastique avec moi, parfois j’avais du mal à comprendre pourquoi il faisait tout ca. Il n’y avait pas de raisons. Je m’en sortais, j’avais un deux pièces avec deux enfants mais je ne vivais pas à la rue. Ce n’est pas que je ne plais pas, que du contraire, c’est bien mieux, et puis il était là. Mais je me posais la question sans jamais lui demander. La salle se remplissait et le bruit se faisait de plus en plus fort. Certaines personnes passaient en essayant d’être le moins gênantes.

Merci, pour eux. Merci.

J’avais l’habitude de penser à mes enfants avant moi. Il y avait tellement de raisons pour les quelles je ne disais rien à Brian. Une d’elle était que j’avais peur qu’il me mette à la rue parce que ce que je ressens est en dehors de la norme. Je restais convenable avec lui, on était ami. Enfin ce que pouvait voir les autres.

L'amour est quelque chose de compliqué et encore plus quand nous sommes amoureux d'une personne de notre famille. Je ne sais pas si Kate comprend que je l'aime. Peut-être qu'elle s'en doute, car je fais tout ce qu'un père de famille et un conjoint fait. Si le père des petits viendrait à revenir dans leur vie, qu'est-ce que je pourrais bien faire? Je connais Kate et je sais qu'elle veut le meilleur pour ses enfants, alors elle laisserait probablement cet écœurant prendre soins des enfants.

Brian : Tu n'as pas à me remercier, c'est la moindre des choses. Je me sens bien avec les enfants et toi. Je ne veux pas vous perdre pour rien au monde. Tu es importante à mes yeux Kate, très importante. Tu es ma meilleure amie, celle à qui je peux tout compter sans avoir peur que le tout se trouver dans les magazines.

Je souris et je lui prends la main pour nouer mes doigts aux siens.

J’étais sa meilleure amie mais pour moi, ce n’était pas assez fort. Ce n’était rien par rapport à ce que je ressentais mais il faudrait que je me contente de ca. Ma mère m’a dit tant de fois que je ne devais pas toujours demander plus, je risquerais de perdre ce que j’ai déjà. Alors je suis heureuse de vivre chez lu, d’être près de lui et de pouvoir le voir heureux. Il posa sa main sur la mienne et entrelaça ses doigts aux miens. Chaque fois, ca m’électrisait mais je ne savais qu’il ne faisait ca que par amitié alors j’avais appris à ne pas montrer que ca me faisait quelque chose. Bon, bien sur, je rougissais mais comme j’étais déjà rouge, cela ne se voyait pas. Je lui souris. J’avais l’impression qu’un silence pensant c’était installer.

Je me sens bien aussi avec toi, Brian. J’aime être avec toi. C’est pareil pour les garçons. Ils t’aiment beaucoup.

Le « Je t’aime aussi » c’est bloqué dans ma gorge. C’était dur de dire ce qu’on ressentait. Il ne l’aurait pas comprit comme moi je le comprends alors à quoi bon. Je voulais juste dire qu’il était important sans dire ce qu’il avait dit. A la place, je changeais de sujet.

Je vais recommencer mes études, Brian. Les garçons sont grands, ils vont à l’école. Et tu ne seras pas toujours là. Tu vas trouver quelqu’un et je devrais partir, je le sais.

Un jour, est-ce que je serai capable de lui dire ce que je ressens réellement au fond de mon coeur? C'est compliqué de dire à une femme que nous l'aimons. Comment va-t-elle le prendre? Va-t-elle me rire en pleine figure, va-t-elle fuir avec ses fils? C'est parce que j'ai peur que je ne lui dis absolument rien. J'ai trop peur de la perdre, trop peur qu'elle parte de la maison.

J'espère de tout mon coeur que les garçons m'aiment, car moi, je les adore. Les garçons de Kate sont comme mes garçons et je vais probablement lui demander si je peux les adopter l'un de ces jours. C'est certain que je ne vais pas lui demander cela ici, car ce n'est pas le temps ni l'endroit pour ouvrir mon coeur.

La belle m'annonce qu'elle veut reprendre ses études. C'est une très bonne idée, je suis fier d'elle et je vais l'aider si jamais elle a besoin d'aide. Jamais je vais la laisser tomber.

Brian : Wow, c'est une merveilleuse idée. Tu aimerais étudier pour faire quoi comme métier? Tu sais, je ne vais pas te laisser tomber, jamais.

Il me faisait rire parfois. Sérieusement, il imaginait qu’il pouvait avoir une copine et que celle-ci accepte de me voir chez elle. Il espérait beaucoup d’une femme alors ou il ne les connaissait pas. Les femmes aiment leur tranquillité et surtout si elles sortent avec un riche, elles aiment avoir beaucoup d’espace pour elle. Et en plus avec les garçons…

Il ne me laisserait peut être pas tombé mais un jour, je devrais partir de chez lui. C’est forcé. Ce jour-là, ce ne sera certainement pas le meilleur de ma vie. Alors, il fallait que e prévoie, que je mette de l’argent de coté. Je pensais reprendre mes études de langues modernes, après tout c’est ce que je voulais faire avant d’amener le mauvais garçon à la maison. J’avais quelques rudiments d’espagnole et français. Il fallait que je m’améliore bien sur mais je pourrais peut être trouvé un travail. Cela me faisait quand même peur de me dire que je pourrais me retrouver dans un trois pièces avec mes enfants. Depuis que j’avais eu Louka et William, j’avais toujours eu peur de l’avenir. Même si Brian m’avait en quelque sorte sauvé, il n’en serait pas toujours de même.

Brian, tu as 25 ans, tu es couvert financièrement pour un bon moment. Tu finiras par trouver quelqu’un. Je sais que je ne serais plus la bienvenue avec mes deux enfants. Toi aussi, tu sais cela.

J’avoue que son air joyeux ne m’avait pas convaincu ni même son air sérieux. Il ne devait pas nier l’évidence. Il voulait toujours être sympa avec les autres. Il saura qu’un jour il faudra qu’il pense à lui. La seule manière de rester serait de lui dire que je l’aime. Et encore, il y a des chances qu’il me mette bien plus vite à la porte.

Je vais faire mes études dans les langues modernes, j’avais appris l’espagnole à l’école et j’avais été en France pendant les vacances. Je ne sais pas si tu t’en souviens. Je pense que je pourrais trouver un travail avec ca.

Peut-être devrais-je lui dire qu'elle a raison avant qu'elle pense que je suis amoureux d'elle. Je ne peux pas me permettre qu'elle découvre mon secret, sinon je suis dans la merde jusqu'au cou. Je n'ai pas envie qu'elle décide de partir de la maison avec les enfants.

Brian : C'est vrai, mais ce jour n'est pas encore arrivé et je peux très bien dire à cette femme que si elle m'aime, elle devra aussi accepter le fait que tu vives avec moi. Quand on aime réellement quelqu'un, on se fiche du reste. Si une femme vient à m'aimer réellement pour ce que je suis, elle va t'accepter, accepter tes enfants et accepter mon histoire.

M'accepter pour ce que je suis, c'est aussi accepter les gens que j'aime, car il n'est pas question que je barre Kate et les deux garçons de ma vie uniquement parce qu'une femme veut m'avoir pour elle seule. De toute manière, je suis déjà amoureux, je ne peux pas aimer deux femmes à la fois.

Brian : Je suis certain que tu peux faire carrière en langue. Je crois en toi Kate et je sais que tu peux facilement y arriver. Je sais de quoi tu es capable!

Une heure plus tard, je monte sur scène parce que je viens de gagner. Surpris, je ne m'attendais absolument pas à gagner. Je me rends au micro et je prends mon trophée entre les mains.

Brian : Wow, euh... je ne sais pas quoi dire, je suis surpris de gagner. Je ne vas pas faire long avec mes remerciements. Je voudrais uniquement remercier Kate.

Il lève son trophée et regarde Kate.

Brian : Sans toi et tes deux merveilleux fils, je ne serais pas l'homme que je suis aujourd'hui.

Il sourit et quitte la scène.

Je baissai la tête. Brian avait tout prévu s’il rencontrait la femme de sa vie. J’aurais fait pareil à sa place. Il ne devait même pas se douter que je l’aimais. Quelle personne censée aurait cette idée en tête ? Et Brian était une personne censée et réfléchie. Elle n’aurait jamais cette pensée parce que tout le monde savait que des personnes de la même famille ne pouvaient pas s’aimer. Ou plutôt ne devait pas. Il avait été sérieux quand il parlait de sa future femme et de ce qu’il prévoyait pour nous. Je souris quand même quand il dit que si elle l’aimait vraiment, elle accepterait tout. J’eus d’abord en tête le faite qu’aucune femme ne l’aimerait plus que moi mais après réflexion, il avait raison.

Il changea de sujet pour revenir à mes études. Il avait l’air content et heureux que j’aie un but dans la vie. Il était sur que j’y arriverais. En même temps, ce n’est pas comme si j’avais pris médecine ou la le taux de réussite est bas, très bas. Je lui souris, j’étais légèrement gênée. Je ne me sentais jamais vraiment bien quand on me faisait des compliments. Mais j’aimais quand c’était lui qui les disait même si ca me faisait bizarre.

Pendant une heure, on ne dit rien. Il y eut un discoure et puis la réponse. Qui était le meilleur acteur ? Je fus soufflé quand c’est le nom de Brian qui est sortit. Je n’avais pas de doute qu’il pouvait gagner.

Ho My god !

Je lui fis un petit sourire quand il partit, un sourire d’encouragement. Il alla sr la scène, tout le monde était levé, même moi, on applaudissait. J’avais mal aux mains tellement j’applaudissais. J’avais les larmes aux yeux. On se rassit quand il fit son discoure. Là, je pleurai vraiment. J’essayais que ca ne se voie pas mais en vain.

Quand il revint, je souriais. Mais je pleurais toujours autant. Je ne voulais pas lui montrer donc j’essayais de les arrêter. Ma joie surpassa enfin mes larmes. J’espérais vraiment ne pas être défiguré par le maquillage.

Félicitation Brian !

Qu'est-ce qu'un prix? Oui, c'est un peu de reconnaissance, un peu d'espoir, un peu d'encouragement, mais avons-nous réellement besoin de gagner quelque chose pour être heureux? Le prix n'est pas très important pour moi même si ça me fait du bien. Mes efforts me récompensent après quelques années de dur travail.

De la scène, j'observe Kate qui semble extrêmement fière pour moi. Ça me fait plaisir de la voir si heureuse, heureuse au point où elle pleure. Je me demande bien comment elle serait si ce serait elle la gagnante du prix. Probablement qu'elle aurait une crise cardiaque sur scène. Je lève mon trophée et je fais un clin d'oeil à Kate.

Je reviens à ma place quelques instants plus tard et je serre Kate dans mes bras. Tout en la serrant contre lui, je respire son odeur si enivrante. Je ferme les yeux pendant un bon moment avant de me décoller d'elle et de me s'asseoir finalement à ma place avant que tout le monde nous regarde. Je glisse ma main dans celle de ma cousine et je lui souris. C'est décidé, ce soir, en entrant à la maison, je vais lui dire ce que j'ai su le coeur et ce peu importe ce qui peut arriver. Dans la vie, il ne faut pas avoir peur de ce que les autres vont penser. Il faut penser à soi en premier et aux autres après. De toute manière ce que je fais dans ma maison et dans mon lit ne regarde personne.


23 h 56

Nous entrons tout juste à la maison sans même être passé au petit cocktail. Je pensais que les garçons seraient couchés, mais non, ils sont au salon et lorsqu'ils entendant la porte s'ouvrir, ils courent vers nous. Je ne vais pas en vouloir à la gardienne, car une fois n'est pas coutume. Je me contente de me pencher pour serrer l'un des petits qui semble tout heureux de nous voir.

Après quelques minutes passés avec les enfants, William me regarde et me demande :

William : Je peux dormir avec le trophée Brian?

Brian : Oui, si tu veux.

Pourquoi refuser une telle demande alors que je vois les garçons fiers pour moi, un simple oncle. Je souris et nous allons coucher les petits. Je leur raconte une histoire et passé minuit je sors de la chambre en refermant la porte derrière moi.

Marchant dans le long couloir déserté, je me rends à la chambre de Kate où je vois de la lumière. La porte ouverte, je souris, cogne un petit coup et j'entre à l'intérieur.

Brian : Merci encore d'être venue, c'est super gentil.

Décroissant les bras, je m'assieds sur le bord du lit. Un regard vers le cadran, il est 00 h 43, je me tourne totalement vers Kate en caressant la couverture.

Brian : Accepterais-tu que je sois le père légal de tes fils?

J’essuyais la dernière larme qui coulait sur ma joue avant qu’il me prenne dans ses bras. Ca fait tellement du bien. Il sentait ce parfum que j’aimais tant. Je plaçai ma tête sur son épaule. On était si bien dans ses bras. Ile me lâcha. Je me doutais que ca serait court. Je lui souris sincérement. Je me replaçai dans mon siège. Il me prit doucement la main. Je rougis légèrement. Si seulement j’avais le courage de tout lui dire, je ne rougirais plus quand il me prendrait la main.

00h40

Je soupirais. J’étais devant la glace, il fallait que je me démaquille. Après j’irais dormir et cette belle journée sera fini. La routine recommencerait. Quand nous sommes rentré, la gardienne ne les avait pas mis dormir. Il était tard et j’avoue que ca ne me faisait pas tellement plaisir. Mais demain c’était dimanche et j’avais besoin de voir mes petits monstres bien qu’ils soient plus intéressés par Brian et son magnifique trophée.

D’ailleurs c’était lui qu’il avait été le mettre couché. Je m’étais proposé mais il m’avait dit que ce ne le dérangeait pas. Il devait bientôt avoir fini. La porte était ouverte, tant pis, elle le resterait. Je me dirigeais vers mon lit quand il cogna à la porte. Je ne pensais pas qu’il passerait. Il ne le faisait jamais. Je fus un peu surprise mais je souris.

Il me remercia à nouveau. Je hochai la tête. Je ne savais pas réellement quoi dire. Il s’assis sur mon lit et je compris qu’il avait autre chose à me dire mais je ne savais si c’était bon ou pas. Je fronçai les sourcils. Il me posa une question. Je fus stupéfaite. Je ne m’imaginais pas un truc pareil.

Quoi ? Tu es sur ? Tu sais ce que ca représente ? As-tu pensé à tout ca ?

Je marquais une pause, au font de moi j’étais d’accord à cent pourcents mais c’était mes enfants et je devais penser à tout.

Comment fera tu quand tu auras quelqu’un ? Ce sera impossible…

Lui demander une telle chose ce n'est pas comme si je lui demandais de me donner une pomme à manger. Je sais très bien qu'une telle chose représente beaucoup. Ce n'est pas rien de vouloir prendre soin d'enfants qui ne sont pas les nôtres. C'est énormément de responsabilités, c'est beaucoup demandé, mais je sais que je suis capable d'assumer toutes ses responsabilités peu importe ce qui va arriver dans l'avenir. Qui ne dit pas que c'est elle qui ne tombera pas amoureuse avant moi? Tout est possible dans la vie, il ne faut jamais dire jamais.

« Tes fils ont besoin d'un père, pas seulement d'une figure masculine. Je sais que je peux en assumer les responsabilités. Après tout, c'est ce que je fais avec eux depuis qu'ils sont au monde. Je ne pense pas t'avoir déjà déçu, à moins que tu me l'as jamais dit. »

Je prends une petite pause de quelques secondes pour réfléchir à ce que je viens de lui dire. Je viens peut-être d'en dire trop ou de faire peur à Kate avec mes paroles. Je baisse donc la tête quelques secondes avant de la relever et d'ajouter :

« Tes et "mes" parents ne l'accepterons probablement pas, car ils n'ont pas accepté ta grossesse, mais les sentiments, ça ne se contrôlent pas. Quand tu tombes amoureux, tu tombes amoureux et rien ne peut arrêter les sentiments... Je... Tu te souviens quand nous étions jeunes, 7-8 ans, nous étions toujours ensemble et nous jouions à tout. Nous partions tôt le matin faire du vélo toute l'avant-midi et parfois nous allions faire un pique-nique à la rivière avant de revenir à la maison en espérant que nous soyons à temps avant le souper. Je me souviens aussi de la fois où tu as déchiré ton manteau en voulant venir me rejoindre dans un arbre. Je ne voulais pas que tu te fasses disputer, alors j'ai dit a "nos" parents que c'est moi qui l'avait déchiré en jouant avec toi à la cachette. Nous avons vécu beaucoup de choses toi et moi. Je me souviens quand j'ai commencé ma carrière, à 17 ans, un journaliste m'a demandé si j'avais une copine. Je lui ai répondu par une autre question "Qu'est-ce que c'est que l'amour?". C'est à ce moment, lorsqu'il m'a donné la définition du mot "amour" que j'ai réalisé que ce que je ressentais pour toi à ce moment c'est exactement la même chose que la définition du mot "amour". Par contre, dire que nous sommes amoureux de sa cousine ce n'est pas quelque chose de très "winner". C'est pour cela que je me suis un peu éloigné de toi à ce moment... jusqu'à ce que je rencontre Cassandra. En étant avec elle, je me disais que j'allais t'oublier, mais plus le temps avançant, plus je me martelais dans la tête "Brian, tu aimes Cassandra, tu aimes Cassandra", plus je pensais à toi. Quand elle et moi nous nous sommes séparés, bien des gens ont inventé des histoires, mais la vraie raison de notre séparation, c'est que je lui ai dit la vérité. Je lui ai dit qu'elle est une superbe fille, elle est unique, elle est parfaite, mais que malheureusement mon coeur est pris depuis que je suis tout petit et que non, je ne suis pas homosexuel comme peuvent le dire certaines rumeurs. »

Une petite pause, je viens m'asseoir un peu plus près de Kate

« Tout ça pour dire que la femme de ma vie... c'est toi et que peu importe le nombre de femmes que j'ai pu fréquenter, il n'y en a pas une qui a eu assez de pouvoir sur moi pour que je t'oublie. »

Voilà, je viens de lui dire... Maintenant, je me cherche une sortie de secours au plus vite. Je m'empresse de regarder le cadran qui me dit qu'il est temps que j'aille me coucher.

« Il est tard, je vais te laisser dormir. De toute manière, je m'endors, je suis fatigué et je commence à dire des choses que je ne devrais pas. »

Une grande respiration, je me rends à la porte. Je pensais que j'étais un vrai homme, mais il semblerait que je n'en suis pas un, puisque je ne suis même pas capable d'affronter mes sentiments en face je préfère fuir... Par contre, j'espère tout simplement que mes paroles n'auront pas pour effet que Kate va fuir la maison avec ses enfants. Je lui ai peut-être fait peur avec cela, mais il est trop tard pour reculer le temps, alors je vais devoir affronter les conséquences.

J’étais debout. Je le regardais, je l’écoutais parler. Je voulais savoir s’il y avait vraiment pensé. Si tout ca c’était réfléchis. Mais je ne m’attendais absolument pas à ce que je venais d’entendre. Le début me semblait normal, une belle introduction sur ce qu’avait besoin mes enfants mais ce n’était pas vraiment des arguments. Il n’expliquait pas comment on allait faire. J’attendis donc la suite, debout.

Je dus bien évidement m’asseoir dès qu’il parla de sentiments. Je ne m’étais pas du tout imaginer ce qui allait se passer. Jamais pour moi ce ne serait arrivé. Ces mots auraient du sortir de ma bouche et pas de la sienne. Je compris qu’il m’aimait, qu’il m’aimait comme moi je l’aimais. Mais je le laissais parler. Je ne voulais pas l’interrompre parce que je savais comme c’était dur de le dire. Je n’avais moi-même pas assez forte. Il parla de Cassandra, je ne l’avais vue qu’une fois. Une femme magnifique qui avait tout pour elle. Je ne faisais absolument pas le poids contre elle. Je m’étais fait à l’idée qu’elle serait celle avec qui il finirait sa vie.

Il allait s’en aller et j’étais toujours sous le choc. Je me relevais au moment où il le fit comme un automate. Je le regardais partir. Mais quand il arriva à la porte, je compris que c’était à mon tour, que si j’allais dormir, de toute façon je n’y arriverais pas et que quand je me lèverai ce sera trop tard.

Brian ! Attend !

Je fis deux pas pour arriver à son hauteur. Je pris sa main doucement.

Je me souviens, j’étais jeune, mais je m’en souviens. Tu étais mon meilleur ami Brian. Celui à qui je pouvais tout dire. Tu as toujours été là. Tu n’es pas mon cousin, Brian. Je ne t’ai jamais connu en tant que tel. Peut être que notre génétique est pareil, peut être que ce ne sera pas bien vu, ce sera surement mal vu mais je t’aime. Je ne sais plus quand je me suis rendu compte que je t’aimais. Mais je n’ai jamais ressenti quelque chose de pareil pour un autre homme.

Je pris ma respiration mais je repris assez vite, je ne voulais pas lui laisser le temps de dire quelque chose c’était à moi de parler.

Je n’ai jamais rien dit, je n’ai jamais voulu que tu sois bouleversée ou que tu sois embarrassé quand tu ramène une fille dans ta propre maison. J’avais aussi peur que tu me mettes à la porte avant que j’ai trouvé un travail ou que j’ai fait assez d’étude pour être indépendante. Je ne m’étais jamais imaginé que tu puisses avoir les mêmes sentiments que moi. Pour moi, c’était plus qu’impossible.

Puis je me lançai. Je me disais que je n’avais plus à me cacher. Et j'en avais tellement envie, depuis si longtemps. Je posai simplement mes lèvres sur les siennes. Rapidement, très rapidement. Je regardais mes pieds. J’avais lâché sa main. Je me sentais un peu mal à l’aise.

J'ai beaucoup de défauts, mais jamais je ne l'aurais mise à la porte avec ses fils. Si elle serait partie de chez moi c'est qu'elle aurait cette décision par elle-même. Moi, je lui demande absolument rien. Je pourrais lui demander de payer un loyer, mais je ne suis pas assez con pour profiter de son argent. Je n'ai pas besoin d'avoir quelques dollars de plus par mois dans mes poches. Je n'ai pas de problème d'argent et je ne pense pas en avoir bientôt. Tout ce que je veux, c'est que Kate mette de l'argent de côté au cas où elle aurait un petit pépin financier...

Au moment où elle me dit qu'elle m'aime aussi, je me crois littéralement dans un rêve. De un, je n'aurais jamais pensé pouvoir lui dire tout ce que je viens de lui dire et de deux, je n'aurais jamais cru qu'elle me dirait qu'elle m'aime. Si je suis dans un rêve, je ne veux pas qu'on me réveille. Je regarde ma cousine longuement avant de sentir carrément ses lèvres sur les miennes pendant une fraction de seconde.

Un malaise vient s'installer entre nous après ce baiser si doux, mais si court. En ce moment, je ne pense pas au fait qu'elle est ma cousine. À mes yeux, elle est la femme que j'aime et non ma cousine. Je garde le silence quelques secondes avant de me permettre de lui prendre la main.

« Nous pouvons se laisser une chance, non? Nous allons être heureux, j'en suis plus que convaincu. »

Lui demandais-je en relevant les yeux vers elle et relevant son visage avec ma main libre.

« Puis si jamais ça ne fonctionne pas entre nous, nous oublierons tout. Nous perdons rien à tenter quelque chose. Je sais que nous pouvons être encore plus heureux que nous les sommes en ce moment. »

Un moment de silence, court mais dans ma tête si long. Comme quoi deux minutes peuvent durer une éternité quand on attend on réponse de l’être aimé qui pourrait changer notre vie. 120 secondes à regarder mes pieds et la réponse était à la hauteur de mes espérances. Il me confia qu’il avait espoir que nous deux, ca puisse marcher, qu’on pourrait être heureux ensemble. Je savais qu’il faudra être fort mais je l’aimais assez, et s’il m’aimait autant, rien ne pourrait nous séparé, pas même l’avis de nos parents.

Il avait même pensé à ce qu’on ferait si ca ne marchait pas. Pour moi, ce serait dur de devoir tout oublier et recommencer à vivre sans lui. Ce serait même trop dur. Je pense que je partirais. Je ne lui dirais pas, pour pas qu’il reste avec moi juste parce qu’il a peur que je ne sois plus du tout dans sa vie. Je voulais réellement essayer sans qu’il y aille d’obligation. Juste lui et moi, pour l’instant. Il ne fallait pas que j’oublie mes deux fils, bien sur. Mais je ne voulais pas directement les lier à notre relation.

Ne les adopte pas ! Pas maintenant. Je ne veux pas qu’ils se fassent de faux espoirs, si ca ne marchait pas, ils seraient autant anéanti que moi.

Je posais ma main sur sa main, celle qui avait relevé mon visage. Je fis un mini sourire.

Je pense aussi qu’on pourrait être bien plus heureux. Nous n’avons rien à perdre.

Je n’osais plus rien faire. Je ne savais pas comment dire « Hé bien on est ensemble alors. ». Il y a tellement longtemps que je n’étais plus avec quelqu’un et puis je ne pense pas avoir eu de vraies relations. J’étais avec un mec quand il était passé dans mon lit et encore parfois il ne passait qu’une fois. Je ne voulais pas que ce soit comme ca avec Brian, je voulais que ce soit différent. Mais je n’avais aucune idée de comment m’y prendre.

Elle ne veut pas que j'adopte ses enfants tout de suite, alors je ne vais pas lui tordre un bras pour qu'elle accepte. C'est peut-être mieux ainsi, non?! De toute manière c'est qu'est-ce que ça apporterait de plus que je sois leur père? C'est juste devant la loi dans le fond, car si les petits me prennent déjà pour leur père ça change rien que je le sois vraiment ou non. Adopter les petits seraient juste une protection advenant qu'il arrive quelque chose à Kate. Nous ne savons pas ce que l'avenir nous réserve...

« Je ne vais pas les adopter si tu ne le veux pas. »

Je respecte ses choix et je sais qu'elle sait que si jamais elle change d'idée, que je serai toujours là pour elle. Un jour, peut-être que j'aurai la chance d'adopter ses enfants ou peut-être même d'en avoir un avec elle, mais avant cela, je vais l'épouser et passer des temps pour m'assurer que nos enfants n'auront pas des problèmes. Nous avons tous qu'avoir des enfants avec quelqu'un de notre famille peut apporter beaucoup de problèmes. S'il s'avère que nous ne puisions pas en voir, ce n'est pas grave, nous pourrons toujours adopter. Mais bon, ça ne sera pas avant quelques années.

Je regarde Kate longuement dans les yeux. Nous n'avons rien à perdre, c'est vrai. Ce sera une expérience enrichissante pour nous tous... pour elle, pour moi et même pour ses fils qui auront probablement la sensation de vivre en famille pour la première fois de leur vie. Ne sachant pas trop comment agir en ce moment, je prends sa main doucement et je lui demande de m'attendre quelques instants.

Je quitte la chambre rapidement pour entrer dans la mienne et y prendre quelque chose de spécial. Je rejoinds Kate et je ferme la porte derrière moi. M'assoyant sur le lit, j'ouvre la petite boîte que j'ai dans mes mains et j'en sors une bague, pas n'importe quelle bague, la bague de mariage que portait ma mère à sa mort.

« Tiens, je te le donne. C'était à mère, donc à ta tante... »

Pour moi, c'est très significatif et j'espère de tout mon coeur qu'elle va l'accepter et comprendre que ce que je ressens pour elle ce n'est pas quelque chose de léger.

« Je ne sais pas si elle va te faire, si elle ne te fait pas, je vais la faire arranger chez le bijoutier. »

Brian était vraiment le meilleur, c’est dingue, il accepte tout sans dire demander quelque chose en échange. C’est mes enfants aussi mais il aurait pu argumenter. Mais il ne l’a pas fait, il n’est pas comme les autres, il est si différent. Je n’ai jamais compris pourquoi il n’est pas plus courtiser. C’est une star, il est riche et il est gentil, attentionné, plein de bon sens,… Qu’il soit une star ou qu’il soit riche, ca ne me fait rien, Brian je l’ai connu quand il allait mal, quand il était aussi pauvre que moi, je l’ai connu montant sur les arbres et j’ai surtout connu s période ketchup.

Il s’en alla, il sortit de la pièce. Ce n’est pas vraiment à quoi je m’attendais. Il me dit de l’attendre. Je fronçais les sourcils. Je ne comprenais pas vraiment ce qu’il faisait. Je m’assis sur mon lit et poussai un long soupire. Il revint peu de temps plus tard. Une boite dans la main, une petite boite bleue. Il s’assit à coté de moi. Je le regardais, les sourcils toujours froncés. Il ouvrit la boite et je vis une bague, elle était magnifique. Il me dit qu’elle avait appartenue à sa mère. On ne parlait jamais de sa mère. C’était LE sujet tabou. Et là, il m’offrait la bague. J’étais soufflée. Je n’arrivais pas à y croire. Je n’étais pas au courant qu’il avait cette bague. Il devait l’avoir depuis longtemps.

Non.

Je soufflais juste cette réponse. Elle était presque inaudible. Je ne pouvais pas porter cette bague, c’était beaucoup trop. C’était à lui, c’était ce qu’il restait de ses parents, ce à quoi il pouvait se rattacher, je ne voulais pas que cette bague ait un autre sens.

En même temps, j’étais assez honorée qu’il me la donne. Je comprenais que ce n’était pas des c*nneries même si je n’ai jamais pensé que ca l’était. Si me disais qu’il m’aimait je le croyais. Il n’est pas du genre à faire des farces pareilles. Mais ce geste voulait dire qu’il m’aimait autant que je l’aime, si pas plus. J’essayais de ne pas montrer que j’étais ému, j’avais déjà assez pleuré en cette journée avec sa remise des trophées. Mais ce n’est pas comme si je pleurais de tristesse.

Brian… C’est bien trop précieux… Je ne peux pas accepter…

Je repris ma respiration et je me concentrai pour pouvoir faire des phrases complètes et cohérentes. Ce n’était pas gagné mais je devais m’exprimer correctement. Je ne voulais pas qu’il le prenne mal. Il fallait qu’il comprenne dans quelle situation je me trouvais et pourquoi je ne l’acceptai pas. Je lui pris ses deux mains que je regardai un court instant avant de relevé la tête tenant toujours ses mains.

Je ne peux pas porter cette bague, Brian. Elle doit te rappeler ta mère et personne d’autre. Bien sur, cela me touche que tu penses à me l’offrir mais elle ne doit pas avoir d’autre sens. Quand tu la regarde tu pense à elle, tu ne dois pas penser à moi à ce moment là. Je ne veux pas que tu efface tes souvenirs d’elle qui sont dans cette bague.

Elle est trop bonne, je savais qu'elle me dirait quelque chose comme ça. Je n'aurais pas donné cette bague à n'importe qui. Kate, je la connais depuis toujours et je sais qu'elle quelqu'un de bien. Je l'ai vue grandir, je l'ai vue dans toutes sortes de périodes de la vie. Je l'ai vue sourire, je l'ai vue rire, je l'ai vue pleurer, je l'ai vue comme personne ne l'a jamais vue. Je me souviens de cette fois où je suis entré dans sa chambre et que je l'ai surprise avec un garçon. Je pense que je n'ai jamais eu aussi honte de toute ma vie. Elle m'avait aussi lancé son soulier par la tête en me disant de dégager... J'ai tellement de beaux et bons souvenirs quand je pense à Kate.

Je ne suis pas parfait, je sais juste qu'il faut respecter la décision des gens. Si Kate ne veut pas que j'adopte ses fils, je ne suis pas pour lui tordre un bras. Elle ne veut pas, elle ne veut pas, que voulez-vous que j'y fasse? Elle a le droit de faire ce qu'elle veut, car ce sont ses fils.

« Si au moins j'avais des souvenirs de mes parents... Je n'ai pas de souvenirs Kate. Tout ce que j'ai c'est les alliances de mes parents et quelques photos. Je ne me souviens même pas de la voix qu'avait ma mère. J'étais trop jeune et malgré que tes parents ont extrêmement bien pris soin de moi, j'aurai toujours un vide, un manque en moi. Je sais c'est quoi grandir sans avoir mon vrai père, sans avoir ma vraie mère et c'était pour éviter que tes enfants se sentent comme moi que je t'ai proposé de les adopter avant qu'il soit trop tard. Ce n'est pas quand ils auront 10 ans qu'il sera le temps de leur dire que je suis leur père. »

Il n'y a pas un soir où je me couche en ne parlant pas à mes parents. Je suis peut-être un adulte, mais ce vide, ce manque, rien ne pourra l'effacer. Les parents de Kate sont mes parents d'adoption, je les aime plus que tout au monde, mais il y a toujours un mais... Ce n'est pas facile de se demander en se levant le matin "D'où viens-je?" ou encore de se demander "Qu'est-ce que papa et maman aurait pensé de...? "

« Fais-moi plaisir et accepte la bague. Au moins elle aura servi à quelque chose.»

J’avais pensé des millions de fois aux parents de Brian. C’est un peu pour cela que je n’avais fait adopter les jumeaux, je ne voulais pas que ce soit comme avec Brian. J’étais leur mère. Je devais accepter ce que j’avais fait. Ils n’avaient pas demandé à n’avoir qu’une mère. Ils avaient de la chance d’avoir Brian. Même s’il n’était que leur oncle pour eux, c’était ce qui ce rapprochait le plus d’un père. Il avait raison, Brian avait pratiquement toujours raison. Enfin on était souvent d’accord quand il s’agissait de Will et de Louka.

Je baissai la tête. Je ne savais pas de quoi je parlais. J’ai eu un père et une mère fantastique. J’ai eu un frère et un meilleur ami avec qui je passais tout mon temps. Je ne pouvais pas comprendre ce qu’il ressentait. C’était quelque chose que seuls les orphelins pouvaient comprendre et j’avais honte d’avoir essayé de me mettre à sa place.

Désolé Brian. Je sais que c’est dur. Je ne peux pas me mettre à ta place.

Je regardais la bague, elle était magnifique et j’hésitais encore d’accepter. Je considérais que c’était bien trop beau pour moi. Je n’avais pas besoin de diamant. Le plus beau cadeau qu’il pouvait me faire, il me l’avait déjà fait, il m’avait dit qu’il m’aimait. Je compris qu’il voulait vraiment que je porte cette bague. Je tendis ma main doucement.

Elle est magnifique, Brian.

Je ne savais pas quoi dire. Il faisait de magnifique discours et rien ne voulait sortir de ma bouche. Mes idées s’embrouillaient. J’avais tellement rêvé du moment où l’on serait ensemble et qu’il saurait enfin que je l’aime. J’avais crée de beaux discoures. Mais rien ne me venait, je ne savais pas quoi dire qui serait assez beau.

Je ne veux pas que Kate se mette à ma place, car je souhaite à personne de vivre ce que j'ai vécu. Grandir en ce demandant à quoi ressemblent ses vrais parents est quelque chose de difficile à vivre. Si les parents de Kate m'auraient menti en me disant que je suis leur enfant, peut-être que je ne serais pas constamment dans le questionnement. De l'autre côté, je les remercie de m'avoir dit la vérité, car c'est bien de savoir d'où nous venons. Je me tannerai jamais des histoires qu'on me raconte au sujet de mes parents.

« Je ne veux pas non plus que les personnes que j'aime se mettent à ma place. »

Comme un vrai homme, un vrai père de famille, je préfère souffrir moi-même que de voir souffrir les gens que j'aime. Malgré les épreuves de la vie, j'aime ma vie et je ne l'échangerais pour rien au monde. Je suis fier de tout ce que j'ai accompli et je pense que je mérite vraiment la reconnaisse des gens, car je ne suis pas une célébrité pré-fabriqué. J'ai travailler fort pour me faire une place dans ce monde et la conserver.

« Oui, très belle. »

Dis-je lui passant la bague au doigt.

« Quand tu la regarderas, tu pourras penser à moi et te dire que je ne suis jamais bien loin même si je suis à l'autre bout du monde pour n'importe quelle raison. »

La bague m’allait parfaitement, il ne faudrait pas passer chez le bijoutier. Je l’enfilai maintenant, c’était juste signe pour dire que j’acceptais. J’allais aller dormir, je l’élèverai. Je regardais l’heure, il était plus de deux heures du matin. On devrait aller dormir mais j’avoue que je n’en avais pas envie. Je ne tenais pas debout mais je ne voulais pas qu’il s’en aille. Je le regardai discrètement, je faisais semblant de regarder intensément la bague.

Ce qu’il me dit fut magnifique. Brian avait vraiment des dons pour parler que moi je n’avais pas. Il savait mettre ses idées en mots. Il pourrait en séduire des filles rien qu’en parlant mais il ne l’avait pas fait. C’était un beau parleur qui ne disait ces mots que quand il aimait vraiment cette personne. Ca me fit sourire, un petit sourire qui s’effaça bien vite. C’était toujours comme ca, je savais rester sérieuse, cette situation n’avait rien de drôle. Ce n’était pas triste, quoi qu’un peu émouvant mais il ne fallait pas rire.

Brian, je n’ai pas besoin de cette bague pour penser à toi, tu es toujours dans ma tête et dans mon cœur. Et quand tu ne seras pas là, cette bague ne remplacera pas le manque que j’aurai Elle me rappellera que tu es à présent mien car parfois j’aurai encore du mal à croire que nous soyons ensemble tellement c’est fou.

Je fronçais d’un coup les sourcils. Pourquoi me parlait-il de partir en faite. Ca me tracassa, je me demandai ce qui lui était passé par la tête. Il ne me semblait pas qu’il allait bientôt partir pour un tournage. Ca ne me semblait pas normal. Je ne voulais pas qu’il parte, je stressais à présent. Peut être je me faisais des idées mais je fis une horrible moue.

Tu t’en va ? Tu as un tournage ou une avant première ? Je n’en savais rien.

Bien des femmes aimeraient se faire courtiser par moi. Quelle femme ne rêve pas d'être la conjointe d'une célébrité?! Tout le monde a déjà rêvé une fois dans sa vie d'être la femme d'une grande célébrité, de traîner dans les soirées telles les Oscar, les American Music Award ou quelque chose dans ce genre. La vie d'une célébrité est tellement plus intéressante parce qu'elle a de l'argent et du pouvoir. Nous pensons tous que les vies des plus grandes stars de ce monde est unique... Pourtant ces gens là vivent comme n'importe qui. Ils mangent, ils vont à la toilette, ils dorment... mais on est même rendu à fouiller dans leurs vidanges pour savoir ce qu'ils mangent... Ne faut-il pas être fou pour fouiller dans les vidanges?!

Moi, avant même d'être connu, j'ai choisi la femme de ma vie et c'est uniquement maintenant que je lui fais part de mes sentiments. Il y a plus de dix que j'ai choisi avec qui se terminerait mes jours et cette personne c'est Kate. Je suis sortie avec une seule femme pendant quelques années. Les gens ont même commencé à dire que je dois être gay et que je me cache en entreprenant une relation avec une femme qui n'est pas très belle. C'est vrai, elle n'était pas la plus jolie, mais je l'aimais.

Aujourd'hui, je suis prêt à affronter toutes les critiques. "Brian Stepherson en amour avec sa cousine", je m'attends à ce genre de phrase un peu partout dans les journaux, magazines et sur Internet. J'espère que Kate est prête à faire faire à cela. Je vais l'aider si jamais elle a du mal avec cette situation. Étrangement, tout le monde voudra être son amie et ses ennemis vont venir s'excuser... je vais croiser les doigts pour qu'elle ne se lie pas d'amitiés avec tout le monde.

« M'en aller? Non. Pour le moment, je n'ai pas de contrat, alors on va en profiter. Je te disais cela parce que parfois quand j'ai un contrat pour un film, je suis obligé de tourner dans une autre ville et parfois même dans un autre pays, mais tu es habituée à ce que je partes, non? Rassuse-toi, je ne vais pas partir avant un bon moment, alors je vais rester avec toi et les enfants. »

Je me permets de lui donner un baiser sur la joue.

« Je t'aime et ce peu importe où je vais me trouver. »