Cela dépends évidemment de ce qu’on appelle trop courtes, mais je n’ai jamais vraiment eu à me plaindre de la vue. Un sourire s’esquisse au coin de mes lèvres puis débouche sur un petit rire, la coupe de champagne rejoins mes lèvres, je la termine d’une traite alors que nous arrivons à destination. Enseigne clinquante, du jaune et du bleu, un crayon avec écrit le nom du magasin et un mètre en papier, voilà qui m’a toujours intrigué. La seule fois ou j’avais mis les pieds ici, l’ambiance avait été réellement différente. Décorations d’Halloween, lumières tamisées, et jeux pour le moins douteux, j’avais été le cavalier d’Helena Fitzalan-Howard et le tragique destinataire d’un coup de poing de son frère aîné pour une remarque certes un peu déplacée, je dois l’avouer. Je grimace. « Je n’ai jamais visité ce magasin de jour, mais je crois me souvenir assez de l’agencement lors de la soirée sauvage, pour ne pas nous perdre, espérons cette fois-ci que je ne croiserai pas le poing de Edward Fitzalan-Howard en route, tu aurais trop de travail pour maquiller tout ça, et malheureusement, pas forcément une augmentation. » Nouveau rire, nous entrons dans le magasin, ou mes yeux se perdent automatiquement sur les flèches au sol. Un groupe d’ados nous observe de loin, mais aucune d’entre elle n’ose nous aborder pour une séance photo improvisée, une chance. Je laisse s’échapper un petit rire sardonique. J’avance, m’amuse, regarde, bien que l’envie d’acheter ne soit pas spécialement présente, comme tous bon riche qui se respecte, vivant dans une suite d’hôtel, je n’ai pas vraiment besoin d’une nouvelle table, mais j’ai du temps à tuer. Melany semble hésiter à parler, mais se lance tout de même après avoir abordé le sujet de Kyle, je l’écoute attentivement, avant de sourire et de prendre la parole. « Rien d’officiel, mais il t’invite à un bal de St Valentin…hum, il te plaît ? » Autant poser les choses clairement, jouons sur la sincérité amicale, rien de tel pour éviter de tomber dans l’affreux cliché qui consiste dans ce genre de situation à tourner autour de pot. La cuisine, ça n’a jamais été le truc de William Norrington, je lui épargne quelques tentatives qu’elle pourrait trouver foireuses.

« Le jour de l’an a été une véritable catastrophe, mais il y a quand même eu de bons moments quand on y pense. Pour ce qui est d’Helena, tout ne s’est pas exactement passé selon mes plans idylliques. En théorie tu étais censée voir une autre facette de sa personnalité, nous avons eu droit à la pire. » Bien malheureusement, et encore une fois, le frère aîné n’y est pas pour rien, ce qui le rend à mes yeux d’autant plus agréable, en toute ironie n’oublions pas. Je jette un coup d’œil latéral et remarque ce qui ressemble de près ou de loin à une cuisine. Je m’accoude sur le plan de travail et lance amusé. « Je me demande si tu es aussi bonne en cuisine qu’en tartouillage de différente crème et fond de teint…Si ce n’est pas le cas il va falloir apprendre, il ne faudrait pas que tu lui serve uniquement de la bouffe surgelée à ton Nono… » Sourire taquin, je relance la conversation sur Noé, histoire d’en savoir un peu plus sur ce type qui fréquenterait, plus ou moins officiellement ma meilleure amie. William Norrington curieux ? Oui complétement. Je croise les bras, puis ajoute sur le ton de la plaisanterie : « Et moi qui pensait que tu allais tomber folle amoureuse de moi, me voilà bien déçu ! Plus sérieusement dis moi plutôt ou tu as rencontré ce type, c’est souvent un bon indicateur, et puis, tu ne comptais pas le fréquenter sans la bénédiction de ton meilleur ami quand même non ? » Si probablement, mais William Norrington a la particularité d’être compréhensif et de pardonner, je lui sers un sourire puis continue mon exploration de la cuisine, avant de suivre à nouveau les flèches pour déboucher sur les lits et matelas, je m’assois sur l’un d’eux et m’allonge, sans grande gêne avant de soupirer d’aise et de déclarer. « Besoin d’un matelas deux places pour toi et ton nouvel ami, ou tu le fais encore dormir sur le sofa ? » Bon, il faut avouer que je fais dans les question gênantes là.