Souvent et pour ne pas dire tout le temps, la vie me surprend. Les occasions qu'elle nous donne, celle qu'elle reprend. La vie à moi, m'a beaucoup donné et ne m'a encore rien repris ... Et je ne suis pas presser qu'elle me reprenne quelque chose ! Je ne sais même plus ce qui m'a emmené à penser cela, c'est étrange. Les méandres de nos pensées sont parfois tortueux. J'étais en préparation d'un travail pratique pour mes élèves, mon cour commençait dans deux heures et j'étais dans le Parc. Aujourd'hui, le but de notre heure ensemble était de photographier le détail. Le détail ! Les pétales d'une fleur, un insecte, l'écorce d'un chêne majestueux. Tous ces détails qui font voir aux élèves l'importance de chaque détail dans le grand puzzle que forme la vie. J'avais donné à mes élèves rendrez vous dans le parc et j'avais deux heures de libre devant moi. Je n'avais pour le moment qu'une chose en tête : comment profiter de ses deux heures ? Aucune idée mais j'allais bien trouver.

J'étais donc dans le parc, dans un jean foncé et un débardeur blanc avec de la dentelle dans le dos et une petite veste noir, mes cheveux lissés à la va-vite me donnant l'air d'une lionne et un fin trait de crayon noir sur les yeux. Au pied je portais des baskets car marcher dans de l'herbe avec des talons n'était pas vraiment pratique à mon gout. Autour de mon cou pendait un appareil photo noir très utile quand on exerce mon métier. Je m'assis sur un banc en regardant les passants. J'avais l'impression d'être une vielle mamie qui donne du pain aux pigeons ... J'attendais que le temps passe. Je détestais ne rien faire, c'était énervant, tous mes muscles me poussaient à me lever et à marcher mais je ne leur obéis pas. Je m'étirai la nuque et fit craquer mes doigts et me concentrai sur un bout de pollen blanc qui volait dans le ciel : c'était un ange. Vous savez les petits anges blancs que l'on empêche de tomber au sol pour qu'il continu leur volent ... Mais celui-ci finit par tomber au sol. Dans quelques jours une plante poussera ici.

Je me levai enfin et commençai à marcher un peu le long du chemin, en regardant autour de moi. Aucun des visages ne m'étais familier. Je n'étais resté assise seulement quelques minutes mais cela m'avais paru des heures. J'ai beau être patiente avec les gens, je ne supporte pas devoir rester à ne rien faire à attendre gentiment que le temps passe. Je retournais sur le lieu de rendez-vous et commença à prendre quelques cliché sans vraiment faire attention. Mes pensées divaguèrent au gré des photos.