«Et mes bas, en effet, vont trop bas. Et mes haut ne vont jamais assez haut.»
Tout semblait entrer dans l’ordre. J’avais une maison, une copine, des amis fidèles. J’étudiais, je mangeais, jouais, riais, buvais, rien d’alcoolisé, je ne fumais pas, n’avais pas froid, et le plus important de tous, je respirais. Il y a trois semaines je n’aurais jamais pu dire ceci, dans ces temps-là, la mort semblait bien plus belle que ma vie, pour dire. On m’avait sauvé à temps et cette nouvelle vie je la devais à une unique personne… aujourd’hui mon unique raison de vivre.
Cours de cinématographie. Cours de langue, de littérature. Cours de scénarisation. Journée bien remplis, mais tout passe comme un coup de vent, tout m’intéresse. Je suis déjà bien pressé de rentrée chez moi dès que l’heure sonne, tout s’évapore dans mon esprit, l’examen qui m’attend dans une semaine ne m’inquiète plus, je veux rentrer, la revoir et lui parler. Je me mets donc à marcher, pour ne pas dire courir. Je mets mes écouteurs, presse sur START et m’évade avec chaque note. Le chemin est long, mais je me rassure à l’idée de ce qui m’attend là-bas. Mon regard sonde les passants qui croisent mon chemin, je souris à tous, innocent. Certains visages me sont familiers, d’autre complètement inconnus, mais je salue chacun. Puis je m’arrête soudain, devant cette vision d’horreur, je plisse les yeux, je secoue la tête, l’image ne disparaît pas. Je continue mon chemin insensible, chaque pas réveille un détail de plus. La femme m’apparaît bientôt toute entière, son crâne à la hauteur de mon nez, elle n’avait pas grandit. J’avale difficilement, sans rien avoir eut à dire elle s’immobilise, comme moi en plein centre du trottoir, nous gênons la circulation, mais j’en ai rien à foutre. Tout de suite une peur m’habite, et si j’hallucinais ça serait bien un problème plus. Un sacré problème même.
«Dit moi que c’est faux, rassure moi. Tu n’es pas vraiment là, et moi je n’y suis pas non plus.» Non car c’était impossible. Anya avait déménagé, elle était supposément partie pour toujours… elle avait une drôle de définition de l’éternité, ou peut-être étais-ce moi qui espérait ne plus jamais avoir à poser les yeux sur ce visage qui m’avait tant fait souffrir. Celle qui m’aurait couté la vie.
Dernière édition par Shane Jackson le Mar 27 Sep - 15:10, édité 1 fois
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Sujet: Re: Hell on earth. Lun 26 Sep - 19:40
Le parc a toujours été une sorte de repère depuis mon arrivé à Niagara. Je l'avais d'abord repéré en rentrant de ma première journée de cours il y a deux ans, j'étais épuisée, puis je m'étais arrêté sur un banc, j'y avais sortit mon carnet et y avait gribouillé quelques croquis. Ici, j'avais cette soudaine montée d'inspiration, j'étais dans ma bulle, dans mon monde. Puis avec le temps, j'y suis allée avec mes amis, c'était là qu'on avait l'habitude de fumer des pétards, puis avec mes petits-amis du moment. Mais aujourd'hui ce que ce parc me remémorée avant tout, c'était l'un des moments les plus déchirants de ma vie, digne d'une comédie dramatique hollywoodienne ; ma rupture avec l'homme que je croyais être celui de ma vie. Depuis mon retour d'Italie, quand je passer par cet endroit, mon cœur se serrait à chaque fois, et je pressais les pas inconsciemment. Bien sur que j'avais tourné la page, j'étais passée à autre chose, j'avais tenté de l'oublier, et je pensais avoir réussi, j'étais tombée amoureuse lors de mon voyage, mais j'avais fui … encore. Ce parc faisait monter en moi, une explosion de souvenirs que j'avais pourtant fermer à triples tours dans un coin de ma tête.
Chaque jour, j'étais obligée de traverser cet endroit pour accéder soit à l'université, soit à mon appart, à l'autre bout de la ville. Et aujourd'hui, j'y avais passer un peu plus de temps que prévu, j'étais résolue, à faire une croix sur ce souvenir qui venait me hanter à chaque fois que je le parcourais. Je marchais lentement, les écouteurs aux oreilles, quelques bouquins à la mains. Je tentais de me remémorer de bons souvenir plutôt que les mauvais, et ca marchait plutôt bien, je me sentais étrangement plus apaisée, alors c'était vrai ; tout était psychologique. Tandis que je m'apprêtais à rebrousser chemin pour rejoindre mon petit appartement, je perçus, une silhouette, cette silhouette, qui me forçait à écarquiller des yeux, plusieurs fois. Elle s'approchait, et malgré tout le monde autour, je l'avais reconnu. C'était lui. Je stoppai net devant lui, nos corps étaient séparées de seulement quelques centimètres. Mon cœur se serra, mon pouls s’accéléra. J'enlevais mes écouteurs. «Dit moi que c’est faux, rassure moi. Tu n’es pas vraiment là, et moi je n’y suis pas non plus.» ces mots sonnèrent pour moi comme ma sentence finale ; j'étais donc sur la liste noire de notre divinité supérieur …
Je reculais, de quelques pas, comme pour retrouver la maitrise de tous mes sens. Même quand nous étions ensemble j'avais du mal à réfléchir aussi près de lui. Je m’éclaircis là voix avant de lancé d'un ton neutre « Tu dois vraiment être perché, pour croire aux hallucinations, mon vieux. » puis je me rendis compte que je m'exprimais avec lui comme avec un vieil ami ; fallait pas. « Tu n'as pas changé, d'un cheveux. C'est rassurant. » ajoutais-je d'une voix que je voulais suave.
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Sujet: Re: Hell on earth. Ven 30 Sep - 12:57
La vision était trop réaliste pour n’être qu’hallucination, and still, je ne voulais pas m’y résoudre, dans mon esprit je l’avais vu la dernière fois le jour où elle m’avait laissé, et dans ma tête c’était la fin. La fin d’un roman, ou la fin d’un film, l’histoire était terminé, incomplète et tragique à la fois, mais le tome deux ne devais jamais être publié, et pourtant nous l’écrivions à l’instant présent. Elle se recula, chose que j’aurais fait moi aussi si elle ne m’avait pas devancé, la proximité me tuais déjà et ce parfum m’était trop familier et je m’étais conditionné avec le temps à en détester l’odeur. « Tu dois vraiment être perché, pour croire aux hallucinations, mon vieux. » Mon vieux? J’arquai les sourcils, observant ces traits ce rendre compte de sa trop jovial approche, elle ne pouvait pas faire comme si rien ne c’était produit. Je ne savais que répondre à ça, parce que dans ma tête c’était bien clair, Anya n’aurait jamais dû refaire surface, c’était trop pour moi. « Tu n'as pas changé, d'un cheveux. C'est rassurant. » Je pris le temps de la regarder bien comme il faut, analysant chaque trait, elle, elle avait changée.
«Tu ne le vois peut-être pas, mais j'ai bien changé... Toi tu n'es plus la même en tout cas. » Pas tant sa beauté qui avait été ébranlé, ça non, elle était toujours aussi splendide, mais sa manière de m’aborder ne me plaisait pas du tout. Peut-être étais-ce mon esprit qui autrefois la l'élevait au rang des déesse, l'amour rend auveugle, dicton... tellement vrai.
« Je te croyais morte pour être franc. » Je plantais mes yeux dans les siens, lui faisant bien comprendre que j’étais le plus sérieux du monde.
« Quelle autre raison aurait pu expliquer ta disparition? Pas un appel, pas un email, pas un regard, tu t’es volatilisé comme une voleuse. Alors tu devrais être morte. Tu devrais.... sinon comment l’expliquer? » C’était une vraie question, mais elle pourrait y répondre un autre jour, car moi, eh bien j’étais déjà partie voir ailleurs. Je me retournai une seconde, observant son dos, n'osant la touché et répugnant la proximité regagné.
«Fais ton deuil, parce que l'ancien Shane, celui que tu prétendais aimer, il est mort, avec, et à cause de toi. » Je recommençai à marcher, remettant ma musique au volume maximum, me plombant les tympans, mais il fallait que j’enterre ces pensées qui me meurtrissait l’esprit… elle était si belle.
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