Couché sur mon lit, je fouille sur ma table de nuit sans vraiment regarder, à la recherche de mon paquet de clope. Un bruit se fait entendre à mes côté, un truc entre le beuglement et la plainte. Sur le coup, mon cœur en loupe un battement. C'est totalement inhumain ce genre de cri. Je trouve enfin mon paquet, me sort une clope et c'est repartit pour la fouille archéologique dans l'espoir de trouver un briquet – qui marche si possible -. Et de nouveau, ce cri de l'horreur qui vient me percer les tympans et me clou sur place. Putain, elle était peut être ultra bonne à première vue mais fallait mieux pas la laisser pioncer dans son pieu celle là. Je tourne les yeux vers ma trouvaille de la nuit dernière. Je l'avais trouvé complétement arrachée dans un bar, le visage écrasé sur le comptoir, à essayer tant bien que mal de porter son shooter à ses lèvres. Pour ça, je l'avais aidé, j'étais arrivé derrière elle, avait attrapé le verre et descendu le reste. C'était pour son bien hein, histoire qu'elle fasse pas un coma dans le bar, ça va de soi que j'pense aux autres avant ma gueule. Bref, elle m'avait balancé quelques phrases dans une langues qui ressemblait vachement à l'anglais. De l'anglais de bourré pour être exact, c'était un mélange entre de l'allemand, avec le putain d'accent écossais et celui de Derby mélangé – ouais, Derby comme le mien, alors imaginez quand je suis complétement arraché ce que c'est pour me suivre dans ce que je peux balancer -. Bref, elle m'avait à moitié engueulé dans le bar, et je l'avais choppé par la taille pour lui dire ô combien elle était bonne avec son mascara étalé sur les joues. Un peu l'effet panda hot girl. Ça avait l'air de lui plaire vu qu'elle avait directement enchaîné en fourrant sa langue dans ma bouche. La suite, je n'ai pas vraiment besoin de faire de dessin, suffisait de jeter un coup d'œil sur la gauche pour voir que son soutif se baladait avec son string de l'autre côté de ma piaule. Heureusement que mes colocs n'étaient pas là hier soir. Remarque, ce n'est pas ça qui m'aurait arrêté. Je met enfin la main sur mon briquet et allume ma clope, tirant une grande latte et recrachant la fumée dans le big foot blond pour la réveiller. Elle pousse un nouveau grognement de déplaisir et frotte ses yeux avant de se redresser. A la vue de sa tête au réveil, je laisse entendre un ricanement amusé. « T'es quand même sacrément moche sans ton maquillage sweetheart. » Je me redresse un peu plus, ma clope bougeant au même rythme que mes lèvres. « [color=cadetblue]La salle de bain est juste en face si t'as besoin d'aller te repoudrer la gueule. Et j'te jure, t'as vraiment besoin. [:color]» La fille dont j'avais complétement zappé le nom se redresse, la bouche formant un o parfait et tire les couvertures vers son corps, me traitant de connard. « Pas la peine de te cacher, j'les ai vu valser sous mes yeux toute la nuit. » La main part, claque sur ma joue et me fait rire un peu plus. Au moins, ce genre de réveil avait le don de les faire fuir un peu plus vite qu'une proposition de petit déjeuner à deux. En parlant de petite déjeuner et de début de journée, il fallait peut être que je bouge mon cul pour aller en cours moi. […] La blonde ayant déguerpie depuis longtemps, j'étais allé prendre ma douche, avait enfilé un tee shirt et un jean slim et était sortit, mon cahier de tablatures sous le bras. Je jette un coup d'œil à mon portable qui venait de vibrer. Jensen qui m'apprend que le cours est annulé pour une raison obscure. Cool, je m'étais levé pour rien, avait fait dégagé la blonde pour rien également – ouais, ce genre de nana n'est pas à usage unique les matins de vaches maigre -. je tourne les pieds en direction de la cours, histoire de me fumer une clope tranquillement au soleil et pourquoi pas, de croiser une tête connue.

Dire que j'étais déçu de ne pas aller en cours, ça aurait été quasiment mentir. Ouais quasiment parce que le cours annulé ce matin était celui de musique, le seul que j'appréciais vraiment. Pas celui de solfège, technique et toute les conneries qui allaient obligatoirement avec. Non là c'était avec les vrais instruments, mes baguettes dans les mains et roule ma poule que je m'éclate pendant des heures à donner des coups un peu partout. C'était toujours mieux que de frapper les gens … Quoi qu'un jour, il m'était arrivé de me prendre la tête avec un mec pendant ce cours. Il m'avait reproché d'avoir couché avec sa nana. J'y étais pour rien moi si elle avait préféré passer la soirée les jambes en l'air dans ma chambre plutôt que d'aller se poser devant un film chiant comme la mort avec son copain. C'était d'ailleurs ce que j'avais habilement fait remarqué au type … En rajoutant que, selon la nana toujours, il n'était pas vraiment doué pour la faire grimper aux rideaux. Bref, on en était rapidement venu aux mains. Enfin lui au mains et moi aux baguettes ; ça m'avait fait tripper de les lui éclater sur la gueule. Donc aujourd'hui, qu'on ne vienne pas me chercher, j'avais mes baguettes chouchou et je ne tenais pas à devoir les briser sur le crâne d'un type. Je n'avais jamais vraiment de journées calme dans cet établissement. En Angleterre, ça allait déjà un peu mieux à ce niveau là ; j'avais ma petite bande et on restait constamment entre nous. Les problèmes quand il y en avait, on les réglait à plusieurs, ce qui évitait de s'embrouiller pour des tout petits trucs comme piquer la nana d'un autre. On ne venait pas me chercher … Maintenant que j'étais arrivé de l'autre côté de l'Atlantique, c'était une tout autre histoire. J'étais seul déjà, infoutu de recréer des amitiés aussi fortes qu'à Londres. Me voyez pas comme le mal aimé, j'avais plusieurs potes, mais rien de comparable avec mes anciens amis.

Pour l'instant, tout se passait bien. Assis sur un des bancs de la cours, la tête penchée vers l'arrière pour profiter du soleil frappant en plein visage, je savoure ma clope et le silence. Enfin par silence, j'entends personne ne me parlant vu qu'une école de danse et musique est toujours bruyante. « DARREN !! » Et forcément, il fallait qu'on vienne me faire chier. Je redresse la tête, découvrant Duncan qui me fonce littéralement dessus. Je tire une latte sur ma clope et lui fait un sourire le temps qu'il se rapproche. « Regardez qui voilà. La pédale effarouchée. » Il n'a pas l'air d'être de bonne humeur sur le coup. Remarque, la dernière fois que l'on s'était croisé tous les deux, on en était arrivé aux poings, et je l'avais éclaté comme il fallait. Là c'était sûrement le moment de la vengeance. My ass, s'il pensait que j'allais me laisser faire sans rien dire, il avait de l'espoir ce con. Je me lève du banc, Duncan en profitant pour m'attraper par le col pour se mettre à gueuler une nouvelle fois. « Comme on se retrouve .. L'enfoiré se porte bien j'espère? Il me semble qu'on a laissé quelque chose sur le feu la dernière fois. » Clope toujours accrochée aux lèvres, je commence à me marrer. « Ouh, ma biche, t'as pensé aux bonbons à la menthe ? » J'aspire une bouffée de ma clope, lui recrache la fumée dans les yeux. C'était gamin comme vanne, mais ça m'éclatait. Je rigole souvent à mes propre blagues d'ailleurs. Bref, sans qu'il n'ait le temps de me répliquer quelque chose, j'ai abattu mon poing sur sa pommette, pour qu'il me lâche. Je recule de deux ou trois pas. Des gens commencent à se rapprocher, pour assister à une de nos nouvelles bagarres. Tant mieux, j'aime avoir un public pour ce genre de choses. « Faut que t'arrêtes de me sauter dessus ma poule. J't'ai dit que t'étais pas mon genre. » Je laisse entendre un nouveau rire moqueur.

Sérieux, ce mec me sortait carrément par les yeux. Ouais on avait eu une nuit ensemble, c'était une putain d'erreur d'ailleurs, qu'on pouvait mettre sur le dos de l'alcool sans problème. J'aimais pas vraiment les pédales, elles me sortaient par les yeux avec leurs manières à la con. Les mecs sont censés rester viril au moins un minimum non ? Et pas rouler des galoches à leur âme sœur en plein milieu de la rue, histoire de bien montrer qu'ils connaissaient tout à l'anatomie buccale de leur partenaire. Ça me donnait envie de gerber ça, rien que d'y penser. Qu'il me traite d'homophobe et me pointe du doigt devant tout le monde, franchement, je m'en foutais pas mal. Les gens me connaissaient assez de réputation pour savoir qu'un rien m'énervait et me restait en travers de la gorge. Duncan, c'était le truc qui restait maintenant bloqué depuis des semaines. Je ne me souvenais pas vraiment de toute la soirée passée avec lui. Notre nuit. Putain, rien que de le voir, j'avais de vieux flash back de son corps contre le miens. Merde, c'était dégueulasse, comment j'avais pu en arriver là ? Fallait que je me calme sur la boisson. Duncan encore ça passait physiquement, mais il y avait un mec, en classes de mode – comme par hasard -. Une vieille pédale qui se prenait pour je ne sais pas quoi avec ses débardeurs roses et moulant. Il était gros en plus du reste et s'était fait la même coupe que la mienne – à moitié rasé – la semaine dernière. Il m'avait envoyé des lettres dans mon casier, des trucs d'amour comme quoi j'étais le mec de sa vie et que bientôt je m'en rendrais compte. Mon cul, ce mec me dégoutait tellement que je n'osais même pas le toucher ou venir le voir pour lui dire ma façon de penser. Donc ouais, Duncan passait... mais je ne tenais pas à renouveler l'expérience, ni à ce que notre secret s'ébruite.

Mon poing arrivé sur sa joue, Duncan me lâche et se recule de quelques pas. « J'ai pourtant pensé que notre nuit t'avais plu, t'arrêtes pas d'en redemander. Eh chaton, c'est con mais j'veux pas de toi. » Quel connard, cette fois c'est clair, j'allais finir par le buter. Je sens les regard des autres qui nous entourent se poser sur nous, sûrement tous en train de se demander si cette histoire était vraie. L'effet boulet de canon. Tirant une dernière latte sur ma clope, je balance le mégot sur le côté, fixant le brun qui me faisait face. Je laisse entendre un nouveau rire se voulant moqueur même s'il respire plus la froideur qu'autre chose. « Mec, pas la peine d'étaler tes fantasmes devant les autres. » Je me tourne vers notre public, paumes ouvertes. « J'lui ai brisé l'coeur le jour où je lui ai dit que j'étais plus branché nana … » Puis je me retourne. « J'voulais pas blesser ton petit cœur de taffiole. » Duncan réagit sur le coup. « Faut pas croire, tous les PD ne sont pas des tapettes, ils ne te ressemblent pas tous tu sais.» Je me marre, reprends une nouvelle clope pour compléter le décor. « Malheureusement pour toi, tu joues parfaitement bien dans la catégorie tapette Dunkie. » ça m'étonne même qu'il n'ait pas encore commencer à balancer ses poings n'importe où, comme un dégénéré. « Oh excuse moi, j'ai peut-être utilisé trop de mots pour ton pauvre petit cerveau .. Tu veux que je fasse plus court? D'accord d'accord. Le PD il t'emmerde, pauvre dégénéré. » Je tire une latte, sans lâcher Duncan du regard. Ce genre d'échange m'éclatait. Pire, ça embellissait ma journée. « Vas y, parle un peu moins vite, j'sais pas si j'ai encore bien compris mon cœur. » J'le trouve ridicule, franchement. Le pire, c'est qu'il continue en se tournant vers notre plus ou moins grand public.« Bon ça vous direz pas de vous barrer? Vous êtes franchement gonflants. » Je me tourne de nouveau vers eux, leur faisant un signe de main. « Ouais, il a un problème avec le regard des autres, ça l'intimide. Là il fait son dangereux mais j'le connais bien, il se retient de chialer. Un petit geste pour lui, cachez vous au moins les yeux, il aura l'air moins ridicule. »

Une chose est sûre : après ce que Duncan vient de lâcher comme annonce, les rumeurs vont commencer à courir dès cette fin d'après midi. Demain, elles auraient fait le tour de l'établissement, c'était certain. J'ai beau rattraper les pots cassés comme je peux, j'ai beau essayer de faire passer Duncan pour le débile de service, celui qui raconte merde sur merde et à ne surtout pas croire, la rumeur va se répandre comme une traînée de poudre. Colporter les uns sur les autres, c'est sûrement la plus grande passion de l'adolescent lambda. On pourrait croire que ce genre de gaminerie va s'arrêter à la fin de l'étape lycée, c'est complétement faux. Je ne jette pas la pierre, je fais partit de ces gens qui adorent parler sur les autres, faire grossir les bruits de couloir pour détruire totalement la réputation d'un élève. C'est tellement tripant, de commencer sur l'histoire de machine qui a été vu en train de fricoter dans les toilettes du troisième étage, et de faire passer cette histoire bateau à : Sandy a été vu en train de baiser avec un pion dans les chiottes du troisièmes étage. Après on peut en faire une variante, et passer d'un pion à une pionne histoire de foutre un plus gros scandale par dessus. Résultat des courses : Sandy se prend des remarques tous les quatre matins. J'donne un exemple comme ça, qui s'est passé le mois dernier. J'y étais pour quelque chose, ça m'avait fait marrer des heures de la regarder chialer dans son coin en jurant à tort et à travers que non, les chattes c'était pas on trip. Sauf que maintenant, c'était à mon tour de passer sous les projecteurs. Merci, je m'en serais bien passé. J'allais passer pour le refoulé de Niagara. Fallait que je passe à l'étape au dessus avec Agyness pour inverser la tendance. Que je l'affiche comme ma petite amie officielle pour inverser la tendance. Profiter de mon attirance avec la jolie nana de section mode ? Ouais exactement, on se sert de ce qu'on a comme on peut. Soit dit en passant, si Agy passait par là et lisait dans mes pensées, j'avais beau vouloir l'utiliser, oui, j'avais de vrais sentiments pour elle.

Ceci étant dit, je me reconcentre sur Duncan, qui continue d'essayer de répliquer, phrase après phrase, à mes attaques. Ce type et sa répartie de merde me fait marrer. Je devrais aller le provoquer plus souvent tiens. « Darren, pour fantasmer sur un mec comme toi, faut vraiment être au fond du gouffre or j'ai un copain et je ne déprime pas à ce point. T'es moche, débile, mais il me semble que ton penchant pour l'alcool te rend par moment moins agressif. T'étais doux, cette nuit là. » je hausse les épaules en continuant à me marrer. « Mais qu'il est mignon notre Brennan ! Il a une copine ! Ta petite amie est au courant, que tu te tapes des mecs dans son dos ? Non j'dis ça je dis rien hein. Parce qu'étaler notre folle nuit d'amour devant les gens, c'est pas malin. Surtout pour un mec moche et débile. Tu mets ça sur quoi ? Le dos de l'alcool ? C'est bien ce que j'disais tout à l'heure. Mec t'étais beaucoup trop bourré, t'as dû aller baiser un mec qui me ressemble pour assouvir tes fantasmes dégueulasses. » J'ai des vieux flashs de la soirée en tête, ça me fait tout de suite moins marrer, mon ton devient un peu plus agressif. Duncan enchaîne. « La taffiole tu sais déjà ce qu'elle te dit, et c'est certainement pas des mots doux. Je t'entends encore jouir, c'était pas moi le soumis dans cette histoire, tu devrais fermer ta gueule. » Ma bouche forme un o de surprise totalement feint. « Oh mon dieu Dunkie ! Tu me la coupes là ! J'me fais moucher par une tante quoi ! Sérieux mec, arrête de t'énerver comme ça, j'm'en pisserais presque dessus. » Je tire une nouvelle latte en attendant la prochaine réplique. « Pourtant, entre toi & moi, y'a pas grande différence. » Je laisse entendre un nouveau ricanement. « Ouais, sauf un vague truc. Tu suces des bites, je lèche des chattes ... » Je pointe un index vers ma tente, le faisant tourner en rond avec une espèce de tête débile qui en fait rire quelques uns. Duncan se rapproche alors, m'envoie une de ces nouvelles blagues à la con. « Eh grand-mère faudrait faire réparer ton sonotone. C'est bon là, t'as entendu? » Je fronce du nez. « Non toujours pas. » Meilleur que les rumeurs : faire chier Duncan. Le type recule de quelques pas, s'adresse à notre public. « Ouais allez-y, fermez les yeux. Ca vous évitera de voir la sale gueule que j'ai en face de moi. Et ne rêve pas Jarvis, moi pleurer? Tu peux aller te faire foutre. » Je m'approche de lui, pose ma main sur son épaule. « Bon Dunkie, c'pas que je me fais chier à t'écouter te défendre, mais j'ai d'autres chattes à fouetter. » J'ai toujours été d'une classe sans nom. Ma main posée sur son épaule remonte jusqu'à sa joue que je tapote deux secondes avant de reculer, lui tournant le dos. « Allez, à plus ma poule, c'est toujours un plaisir avec toi. » Je m'attends à ce qu'il essaye de se défendre une nouvelle fois. Ou me pousse dans le dos un truc du genre. Me laisse pas partir comme ça Brennan.

« Ma copine elle t'emmerde Jarvis. Et le mec moche et débile je sais qu'il t'a plu cette nuit là et je suis sûr que je te plais tout autant aujourd'hui, ouvre les yeux. Tu trouves un prétexte pour que les gens ne connaissent pas ton penchant pour les hommes, quelle bonne idée, mais dans tout ce que tu dis, certains le croiront, d'autres non, quoiqu'il en soit la rumeur se répandra forcement, t'es cuit. Tout le monde te croyait homophobe, ça fait quoi de passer de l'autre côté, de devenir ce que tu disais détester? J'étais assez lucide pour me rappeler la tronche que tu tirais, c'était toi et pas un autre, un mauvais coup comme ça on s'en souvient. » La prochaine fois que je serai de mauvaise humeur ? Parce que je viens de me lever du mauvais pied, que j'ai la gueule de bois, ou qu'une nana a refusé au dernier moment de partager mon lit ou de fouiller dans mon caleçon … j'irai voir Duncan. Ce mec est tordant, sans vraiment le faire exprès d'ailleurs. Certes, j'ai toujours cette crainte, qu'il balance à tout le monde qu'on avait couché ensemble, mais tout de même, il me faisait bien marrer avec sa répartie à la con, ses justifications à deux balles. Ça me changeait un peu de certains types que je pouvais provoquer pour la forme, et qui me coller leur poing dans la gueule à la deuxième phrase prononcé. Faut croire que j'ai un goût du risque assez perché, à m'en prendre à des plus forts que moi. L'avantage avec Dunkie, c'est que même s'il m'en foutait une, je pouvais répliquer sans risque. Dans le meilleur des cas, on ferait un ex aequo, tous les deux à se faire soigner par l'infirmière. Ça me dérangerait pas franchement d'ailleurs : la nouvelle infirmière est carrément bandante dans sa petite tenue blanche et les deux premiers boutons au niveau de la poitrine qui ont sauté, on ne sait comment, la dernière fois que j'y suis allé. Bref, je passe sur les détails salaces pour en revenir à la scène qui se passe sous mes yeux : Duncan. « Ouais enfin, tu lèches ce que tu peux, puisque personne veut de toi. Hmm c'est pas de toi qu'on dit avoir baisé ta propre mère parce que tu trouvais personne d'autre? Faut arrêter Darren, t'es pitoyable et tu le sais, mais faut l'avouer, ça te va si bien que je ne t'imagine pas autrement. » J'arrête de rire sur le coup, crispant la mâchoire en entendant ce qu'il venait de me balancer. Ma mère, on ne parle pas de ma mère. Même pour en dire du bien, alors quand il s'agit de raconter des trucs dégueulasses sur son dos. Mes relations avec ma génitrice étaient plutôt compliquées. Je la détestais de m'avoir viré de chez elle, de m'avoir foutu dans un avion pour m'expédier de l'autre côté de l'Atlantique. Tout ça pour quoi ? Pour un nouveau mec, qui devait tirer son coup à droite à gauche quand elle avait les yeux tournés. Tous les mecs qui approchaient ma mère étaient des bâtards. Alors oui, je la détestais pour ça, mais elle restait quand même ma mère. L'énervement monte en flèche, impossible à arrêter maintenant. « T'as vraiment des pensées crades Brennan. Je me demanderais bien où tu vas chercher tout ça, quels morceaux de ton passé glauque tu nous caches mais je préfère pas fouiller. Rien que là tu vois, ça me donne la gerbe, de réfléchir à ce qui peut se passer dans ton esprit de pervers. » je lâche un rire, plus sec qu'autre chose, et tourne les talons. Faut mieux que je m'en aille. La situation était plutôt drôle jusqu'à présent, là elle risque de déraper totalement. Ça s'entend clairement à ma voix, que cette fois, c'est plus de la colère que de la moquerie. Dos tourné, et il revient à l'attaque. Forcément, sinon ça n'aurait pas été drôle. Faut pas trop jouer avec mes nerfs Dunkie. « Alors tu n'as pas peur qu'on connaisse tes penchants pour les hommes ma puce? Trop lâche pour cogner sur ta pédale préférée, avoue le. » je m'arrête sur le coup, passe une main dans mes cheveux en laissant entendre un long soupir. Quel connard. Demi tour et je lui fais de nouveau face, rétrécissant la distance qui commençait à nous séparer, écrasant brusquement mon poing dans son nez. « Tu vas pouvoir aller te plaindre chez green peace. » Blague à la con, même si je n'ai même plus envie de rire. « Va crever Brennan. Laisse moi tranquille avec tes délires de tafiolles. T'as encore une fois envie de te faire éclater ? T'es maso putain. »