« JAEDEN ! Ramène ton cul ici et tout de suite sinon la prochaine fois que tu me croise tu te reconnaîtra pas dans le miroir. » Je viens de sortir de la douche et je viens de me rendre compte que mes fringues on disparut ainsi que ma serviette. Il ne peut avoir qu’un seul responsable. Mon petit frère. Il a seize ans et il est dans sa période, j’ai décidé de te faire chier. Sauf qu’a vingt ans, je trouve cela de moins en moins drôle. Je fouille dans la salle de bain, on sait jamais, mais bien entendu mes affaires ne sont pas là. Finalement la tête de mon frangin apparaît dans l’encadrement de la porte. « Pourquoi tu gueule comme ça frangin ? J’ai rien fait moi » Je pose mon regard sur lui et fronce les sourcils. Je me retiens de l’étrangler vraiment. Il est insupportable ces derniers temps. « Je te jure, je vais te faire ravaler ton sourire d’ange à la con. » Il me jette mon caleçon à la figure et finit par disparaître dans la maison en courant. Les choses n’ont pas changé depuis que nous sommes petits. Maman nous rappelle encore une fois de ne pas courir dans les escaliers. Cette fois on ne tombe pas, mais je finis par l’attraper et c’est parti pour une bagarre entre mecs. On ce fait séparer par notre père. « Mais vous avez pas finis tous les deux ! Un câlin, maintenant ! » On le regarde avant d’exploser de rire. Pourtant il est sérieux et je me retrouve obliger de faire un câlin à mon petit frère. Je crois que je m’en souviendrais pendant un moment. Nous sommes toujours très proches avec Jaeden, mais il est vrai qu’il a une adolescence un peu… Perturbé. Déjà il est une véritable pile électrique, toujours obligé de faire une connerie. Pourtant il restera toujours mon petit frère, même si parfois j’ai envie de l’étrangler.  

Ce matin je me suis levé en retard pour partir au boulot. Mon réveil à sonner, mais j’ai cru que je pouvais m’accorder cinq minutes de plus bien au chaud dans mon lit. Malheureusement les cinq minutes ce sont transformer en quinze et j’ai commencé à être très en retard. Je me suis douché en express avant de sauter dans les premières fringues que j’ai pu trouver. Je ne cours pas dans la rue, mais presque. Je n’aime pas être celui que l’on regarde en riant parce que c’est évident qu’il est en retard et qu’il va se faire étriper par son boss s’il n’arrive pas à l’heure. Je presse le pas, je ne regarde pas vraiment où je vais et BAM. Je rentre dans une jeune femme ou elle me rentre dedans, je ne sais plus trop. Je sens un liquide chaud couler sur mon tee-shirt, je retiens un cri et pose enfin mon regard sur la jeune blondinette. « Oh mon dieu. Je suis tellement désolée. Laissez moi vous offrir un café pour me faire pardonner. » J’écoute à peine ses excuses. Mes yeux se perdent assez rapidement dans les siens. Elle est belle à en couper le souffle. Je me retrouve assez bête face à elle. Je ne sais même plus quoi dire. J’en perds mes moyens. « J’accepterais plutôt un dîner. » Je ne sais pas d’où cette phrase a bien pu sortir. Je ne suis pas comme cela avec les femmes d’habitudes, mais là… Je ne sais pas. J’avais envie de la revoir. Elle semble surprise, mais j’entends un petit « Oui. » s’échapper d’entre ses lèvres. En moins de deux minutes je lui donne mon numéro. « Je suis terriblement en retard, mais je vous appels. Promis. »

Je l’ai appelé. On a commencé à sortir ensemble assez rapidement. J’ai eu un coup de foudre pour Leia, je ne le cacherais pas. Tellement que deux ans plus tard, je suis là. Dans cette église, en costume, sur les premières marches de l’autel et j’attends. Nerveusement j’attends la femme de ma vie. Il y a quelques mois je lui ai demandé de m’épouser et elle a accepté. Pour mon plus grand bonheur. Aujourd’hui est le grand jour. On va ce marié. Elle va devenir ma femme et même si j’en suis terriblement heureux, je me sens plus nerveux que jamais. La musique démarre et la voilà. Elle est magnifique dans sa robe blanche de princesse. Je n’arrive pas à détacher mes yeux d’elle. Son père me la confie et je le remercie dans un sourire plus timide que jamais. « Tu est magnifique. » finis-je par lui glisser alors que nous nous tournons vers le prêtre. Il nous sort alors le discours habituel, nous échangeons nos vœux dans une voix légèrement tremblante d’émotion et pour finir le fameux : « Je le veux. » Le prêtre me dit d’embrasser la mariée et je ne me fais pas prier pour déposer un doux baiser sur les lèvres de celle qui est désormais ma femme. Quelques mois plus tard, nous accueillons notre premier enfant. Un petit garçon qui nous appellera Théo. Mon petit bonhomme. J’avais un peu peur de devenir père, mais au final je ne m’en sors pas trop mal. On est heureux tous les trois. Une vraie famille et à cette époque je pensais que rien ne pourrait cacher cela.

Un jour, Leia m’as appris qu’elle était de nouveau enceinte. Nous étions plus heureux que jamais. On allait accueillir un nouveau bébé et c’est tout ce qui nous fallait pour combler notre famille. Mais notre bonheur à véritablement basculer. Un soir en rentrant du travail, j’ai trouvé Leia plié en deux sur le canapé. Elle se tenait le ventre et pleurais. « Ma puce qu’est-ce qui se passe ? » « J’ai mal au ventre Alex… Ca fait mal… » En moins de deux minutes, je suis allé chercher Théo dans sa chambre, je l’ai emmené chez la voisine et je suis revenu chercher Leia pour l’emmener aux urgences. Une fois à l’hôpital on m’a demandé d’attendre dans le couloir pendant que l’on s’occupait de ma femme. J’ai attendu pendant des minutes qui m’ont paru des heures. Cette attente à commencer à me rendre dingue puis un médecin est arrivé. Il avait l’air désolé. « Je suis désolé Monsieur Woods. Votre femme a fait une fausse couche. » Leia a perdu notre bébé… Je ne me souviens plus très bien de ce qui a pu se passer par la suite. On m’a dirigé vers sa chambre et je l’ai retrouvé en pleurs. J’ai craqué à mon tour et l’ai prise dans mes bras. On est resté comme cela pendant des heures.

La vie a complètement perdue sa couleur après cela. Leia c’est laisser couler dans la dépression. Elle restait allongée dans notre lit pendant des heures, des jours, sans rien dire, sans rien faire. Elle a totalement arrêté de s’occuper de Théo. Elle a arrêté de vivre. Et mon petit garçon ne comprend pas. « Pourquoi maman elle m’emmène plus à l’école ? » Je me baisse quelque peu pour me retrouver au niveau de mon fils. Il a cet air triste sur le visage et je ne supporte pas cela. « Maman elle est malade en ce moment Théo. Il faut qu’elle se repose. Tu comprends mon grand ? » Il soupire quelque peu et hoche la tête pour me montrer qu’il avait compris. Je lui ouvre mes bras et il vient se blottir dedans. Je sais qu’il est triste de ne plus voir sa maman être aussi gentille avec lui. Leia était une mère admirable, aujourd’hui elle n’est plus que l’ombre d’elle même.

Sa dépression à continuer pendant des mois et des mois. Elle me rejetait. Je ne dormais même plus dans notre lit. Elle ne voulait pas de moi à ses côtés. Je ne pouvais plus la toucher, je ne pouvais plus l’embrasser. Elle nous a tous laissé tomber. Elle souffrait seule et en silence. Elle ne sait même pas dit que moi aussi j’avais mal. Moi aussi j’ai perdu un enfant. Mais personne ne se demande comment moi je vais. Moi je dois continuer à travailler, je dois m’occuper de notre fils, de la maison et de tout le reste. Alors un soir j’ai craqué. Je suis allé dans un bar, je n’avais qu’une seule idée en tête : boire. Puis j’ai rencontré cette femme. Elle était gentille, elle faisait attention à moi. Ce soir-là, j’ai finis dans son lit. J’en ai eu honte tout de suite. J’ai eu honte de tromper ma femme et j’ai préférer taire cela. Je me suis enfermer dans ma culpabilité et j’ai continué à essayer de sauver mon mariage.

Leia a finis par vouloir se faire aider. Elle a doucement repris goût à la vie et elle a finis par apprendre… Je ne sais pas comment, mais elle a su que je l’avais trompé. Les disputes ont commencé à devenir violentes entre nous. « Je déprimais et toi tu est allé voir ailleurs. C’est dégueulasse Alexander ! » « Je ne suis pas fier de ça. Mais tu me parlais plus… Tu me regardais plus. On était même plus ensemble. J’ai craqué et j’en ai honte. » « Parce que c’est de ma faute en plus ! » J’allais répondre, mais Théo fait son entrer dans la pièce. Il se précipite contre moi et je me baisse pour le prendre dans mes bras. « Tu veux aller jouer aux voitures Papa ? » « J’arrive mon grand. » Je l’embrasse sur le front et le redépose sur le sol. Il court dans sa chambre et je regarde Leia. Théo est beaucoup plus proche de moi qu’elle et j’ai comme l’impression que ça aussi elle ne l’accepte pas. Mais je préfère ne rien dire. Je passe à côté d’elle et vais dans la chambre de mon fils pour jouer avec lui.