Les cours, ça creuse ! Je venais d’en sortir, d’ailleurs, et j’étais juste morte de faim. Je jetai un coup d’œil à ma montre : à peine onze heures. J’allais vraiment devoir attendre jusqu’à midi avant de pouvoir manger ? Je soupirai légèrement et me dirigeai vers ma chambre pour déposer mes affaires. Je déverrouillai donc la porte et ouvris celle-ci, pour finalement la refermer derrière moi. Je déposai mes clés sur la table, mis mes cours sur mon bureau et passai par la salle de bains histoire de me rafraîchir un peu. Je remis du déodorant, réarrangeai mon maquillage en remettant une petite couche de rouge à lèvres et de gloss, détachai mes cheveux que j’avais arrangés en queue de cheval le matin et passai un petit coup de brosse dedans. Je les laissai onduler naturellement, sans y faire quoi que ce soit d’autre. Satisfaite du résultat, je retournai dans mon salon et réfléchis à ce que je pourrais bien faire en attendant midi. Et mon ventre qui criait famine, c’était pénible ça ! Finalement, je pris ma guitare, la mis dans sa housse et mis celle-ci sur mon dos. Je pris mon portable, mes clés et sortis rapidement de ma chambre en n’oubliant évidemment pas de verrouiller à nouveau la porte.

Je descendis les escaliers et me dirigeai vers la cafétaria, qui sait, je pourrais peut-être trouver quelque chose à manger quand même. Et si je vous faisais une petite description de ma tenue ? Alors, j’avais enfilé un haut blanc sans manches, tout simple mais plutôt classe quand même. Avec ça, un jean tout simple, skinny, bleu. Comme chaussures, des ballerines rouges qui donnaient un peu de couleur à ma tenue. J’aurais pu faire mieux comme truc mais bon, ce n’était que pour aller en cours alors de toute façon… Je reprenais d’ailleurs à deux heures, ce qui me laissait largement le temps de faire autre chose entretemps. La guitare sur le dos, donc, je poussai la porte de la cafète et rentrai, regardant autour de moi. Elle était presque déserte, à part quelques personnes en train de discuter. Une nouvelle fois, je regardai sur ma montre. Onze heures et demie. Et toujours rien à manger ! Moi, gourmande ? Nooooon !

Je m’assis donc à une petite table un peu à l’écart et sortis ma gratte, pour finalement commencer à jouer un peu. Pas trop fort puisque je ne voulais pas déranger les autres, mais je jouais quand même. Je devais apprendre une chanson pour la semaine prochaine et je n’avais encore rien fait, honte à moi ! J’entamai donc quelques accords fragiles, puis pris de l’assurance. J’en ratai quelques uns en grimaçant, mais repris presque aussitôt, sans me laisser impressionner par ces erreurs. Surtout, faire comme si de rien était et continuer, sans s’arrêter jusqu’à la fin. Arrivée à la moitié de la chanson, je foirai un accord et réessayai, en vain.

« C’pas possible ça… » marmonnais-je doucement.

Je réessayai plusieurs fois, puis trouvai enfin le bon. En plus, tête en l’air comme j’étais, j’avais oublié mes partitions chez moi alors fallait que je me base sur ce que j’entendais et ça, c’était pas super simple quand même. J’arrivai finalement à la fin de ma chanson et regardai – oui, encore – ma montre. Cinq minutes plus tard. Bon ben comme ça, le temps passait assez vite, quand même ! Je jetai un coup d’œil à la porte où commençaient à rentrer plus en plus de personnes. Le pire, ce serait à midi pile : tout le monde se bousculait dans la file pour avoir à manger et ça c’était vraiment galère. Enfin bon ! J’arrête de parler de bouffe parce que sinon vous allez me prendre pour une … pour une je sais pas quoi, mais vous voyez le truc ! Je continuai à gratter un peu, puis, une jeune femme m’adressa la parole. Je levai vivement la tête vers elle, un sourire avenant aux lèvres.

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Je me retrouvais dans la cafétaria, assise à une table un peu à l’écart, en train de jouer une chanson à la guitare lorsqu’une jeune femme s’approcha de moi et me fit une remarque, en s’excusant avant, bien évidemment. Alors comme ça, j’avais oublié une note ? Ma foi, c’était fort possible, je n’avais pas les partitions et puis je ne connaissais pas encore si bien que ça la chanson. La jeune femme ajouta que c’était son ex qui la lui jouait tout le temps et j’eus une moue désolée, avant d’arrêter de jouer et de lui dire, tout sourire :

« Pour la note, c’est bien possible, j’ai oublié les partitions chez moi alors du coup, je sais pas trop. Ca fait à peine une semaine que j’ai la chanson et je ne l’ai pas encore travaillée donc faut comprendre… » je m’arrêtai de parler pendant quelques secondes, puis poursuivis : « Faut que je l’apprenne pour la semaine prochaine donc je suis un peu en stress, du coup. »

Je secouai légèrement la tête, puis retentai quelques accords un peu foireux, avant de continuer à jouer normalement, à une vitesse un peu lente quand même, mais ça ne s’entendait pas trop non plus. Je réalisai tout à coup que je devais quand même faire plus attention à la jeune femme en face de moi parce que bon, je faisais un peu l’asociale, là. Un léger sourire malicieux aux lèvres, je lui dis :

« Je m’appelle Joy ! » Et voilà, ça, c’était fait. Finalement, je lui tendis ma guitare et lui demandai : « Tu veux essayer de me montrer, si tu te souviens de la chanson ? J’aimerais bien voir à quoi elle ressemble en étant entièrement finie. »

C’était une simple question, ça n’avait rien d’insistant et elle avait le droit de refuser hein, pas de problèmes. C’est juste que j’aimais écouter les autres jouer et puis voilà, c’était toujours enrichissant, tout ça ! Une question me trotta alors dans la tête et avec enthousiasme, je la lui posai donc :

« Au fait ! Tu fais quelles études, ici ? Je ne t’ai encore jamais vu avant et ça m’étonne qu’on ne se soit pas croisées dans les couloirs. »

Qu’est-ce que j’étais bavarde, aujourd’hui ! C’était vraiment pas possible ça, j’allais finir par l’agacer avec toutes mes questions. Enfin, elle n’avait qu’à me le dire si ça la dérangeait et j’arrêterais de causer, pas de soucis ! C’est juste que là pour le coup, j’étais en forme et la pauvre en payait les conséquences.

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