When you're gone pieces of
my heart died with you.

Je n'ai jamais tenu un journal intime, je n'ai jamais eu besoin d'écrire ce que je vivais, et pourtant aujourd'hui, tout a tellement changé. Je hais le jour, je hais la nuit, je hais la vie, je hais la mort. Rien ne me plait, rien ne me fait sortir de ma rage. Mon thérapeute pense que je dois écrire. Je ne voulais pas. Je refusais. Mais aujourd'hui, j'eus un accès de rage incontrôlable. Brisant tout ce que je pouvais avoir entre les mains, mon téléphone, mon ordinateur, la télé, et trois vitres de la voiture. Aujourd'hui c'est la Saint valentin, on devait aller au restaurant, je devais t'offrir ta bague de fiançailles, on devait se faire l'amour toute la nuit, et partir fiancé au lycée....

Et rien, je n'avais eu le droit à rien de tout ça à part le souvenir amer et douloureux de ta disparition. Je la méritais vraiment cette souffrance Sarah ? C'était parce que j'avais été élevé dans le luxe et la richesse qu'on me privait de toi maintenant ? J'aurais préféré être pauvre et t'avoir toujours à mes cotés, ce Dieu que tout le monde chérissait, il pouvait me prendre ce qu'il voulait, mais pas toi. Pourquoi toi ? A peine 17 ans, belle, intelligente. Pourquoi tu es déjà morte hein ? Et maintenant je suis un crétin seul et con qui pleure en écrivant des putains de conneries sur une page blanche.

Tu me manques.... Ca fait un mois déjà que tu es morte, et j'ai l'impression que c'était hier et en même temps j'ai l'impression de souffrir depuis dix ans déjà. J'ai déjà tellement eu envie de te rejoindre, j'ai essayé... La semaine dernière dans mon bain, je sais pas pourquoi j'ai plongé pour essayer d'en finir, mais j'ai paniqué. Ne plus respirer ça me faisait trop peur, trop mal. J'ai fondu en larmes me sentant incapable. Et j'ai repensais à toi, à ce que tu me disais quand tu parlais de ce qui te manquerait le plus : La glace aux oréos, l'odeur de l'herbe coupée, la neige, nous... Moi j'ai pensé à la deuxième femme de ma vie. Je souffrais déjà comme... pas permis de ne plus pouvoir te toucher, te voir, t'entendre parler, je ne pouvais pas lui faire ça aussi. Mais je ne suis pas fou tu sais, je vois bien que je survis, je vois bien que je ne suis que l'ombre de moi même.

Tu me manques. Je te l'ai déjà écrit je sais. Finalement, ce journal intime que le thérapeute voulait que je démarre, il ne sera fait que d'une page. Juste celle-ci. Je n'ai jamais su parler de mes sentiments, tu le savais. C'est même toi qui a fait le premier pas. Tu voulais aussi souvent qu'on parle de ta mort de ton enterrement. Tu étais ma voix là ou j'étais ton silence. Plus rien ne résonne sans toi. Je sais que tu voudrais que j'aille de l'avant, ne m'en veut pas si ça prend quelques années pour ça. C'était tellement dur de toute vivre.

L'annonce de ta mort Samedi... Alors qu'on était ensemble 2h avant. Avoues, tu m'as envoyé chercher de la glace aux oréos pour que je ne sois pas là parce que tu le sentais hein ? Et moi je me hais de ne pas avoir été là. Je t'avais promis de rester là tout le temps, de bout en bout, de l'annonce de ta maladie, aux premières chimios, et jusqu'à ton dernier soupir. Mais tu m'as enlevé ça en pensant que je souffrirais moins. Tu voulais bien faire, pourtant je le prends mal. La minute où ta mère me l'a annoncé a été le moment le plus horrible de mon existence. Un simple "C'est fini" et tout un monde s'écroule en 2 secondes.

Ton enterrement Mardi n'était pas mieux. Tout le monde était en blanc comme ton cercueil, tu voulais pas voir de noir, tu voulais des fleurs, de la musique. On a tout fait comme tu voulais, et lorsque ton père passa cette vidéo de toi qui rit et sourit en disant que si si on...

Je crois. Je crois que je vais arrêter d'écrire, tu sais, c'est... ça fait mal finalement. Mais ils disent que c'est un mal nécessaire pour guérir. Ce qui est sûr c'est que tu seras toujours une partie de mon coeur et de ma vie. C'est pour ça que je vais me faire tatouer. Des étoiles comme tu aimais. Trois. Une pleine pour toi, et deux autres pour ces deux ans passés à tes cotés. C'est peut être un pas vers la raison. Je ne sais pas.

Mes larmes s'écrasent sur le papier, il va finir illisible. Je crois que je n'ai plus rien à écrire, je vais sûrement décevoir Mère de ne pas avoir fait ce travail correctement, mais au moins j'aurais essayé.

Saranghaeheo ihamadi, cham cheohun mal.

Je t'aime ma Sarah.